Un million et demi d'électeurs de la péninsule ukrainienne de Crimée ont commencé à voter dimanche sur leur rattachement à la Russie lors d'un référendum dénoncé par le monde entier mais soutenu par Moscou et dont le résultat ne fait aucun doute.
Alors que des troupes russes et des milices pro-russes sont déployées en Crimée, les habitants de cette région du sud de l'Ukraine sont invités à choisir entre l'intégration à la Fédération de Russie et une autonomie élargie au sein de l'Ukraine.
Des journalistes de l'AFP ont vu les premiers électeurs entrer dans des bureaux de vote à Simféropol, la capitale de la région. Ils ont aperçu également une vingtaine de personnes s'apprêtant à voter à Bakhtchissaraï, la principale ville de la communauté musulmane tatare de la Crimée, dont les leaders avaient appelé au boycottage du scrutin.
Dans une péninsule majoritairement peuplée de Russes, rattachée en 1954 sur décision de Nikita Khrouchtchev à une Ukraine qui a toujours semblé lointaine à de nombreux habitants, une large majorité va certainement se prononcer en faveur d'une union formelle avec la Fédération de Russie, d'autant plus que les minorités ukrainienne et tatare, qui constituent ensemble 37% de la population, ont appelé au boycottage.
La question posée donne aux électeurs le choix entre "la réunification avec la Russie comme membre de la Fédération de Russie" ou le retour à un statut, datant de 1992 et jamais appliqué, d'autonomie élargie vis à vis de Kiev.
Le maintien du statu quo à l'intérieur de l'Ukraine ne figure pas sur les bulletins, ce qui a poussé le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius à ironiser sur le choix proposé "entre oui et oui".
"Illégal" et "anticonstitutionnel"
Le gouvernement ukrainien a multiplié les dénonciations, qualifié d'illégal et d'anticonstitutionnel le scrutin de dimanche mais n'est pas en mesure de s'y opposer.
Les autorités sécessionnistes sont arrivées au pouvoir à Simféropol après la destitution à Kiev, le 22 février, du président pro-russe Viktor Ianoukovitch et à la faveur d'un coup de force monté par des civils pro-russes en armes et des milliers de soldats russes.
Venus de la base maritime de Sébastopol, à la pointe sud de la péninsule, louée par l'Ukraine à la Flotte russe de la mer Noire, puis entrés en Crimée en colonnes blindées depuis le territoire russe, ils assiègent dans les bases militaires et les lieux stratégiques de la péninsule les soldats ukrainiens restés fidèles aux autorités de Kiev.
De nombreux responsables internationaux, dont le secrétaire d'Etat américain John Kerry, ont qualifié le référendum "d'illégitime" sur un territoire occupé par une armée étrangère. Ils ont averti que son résultat ne serait pas reconnu internationalement et assuré que Moscou devrait faire face à des sanctions, notamment de la part des Etats-Unis et de l'Union Européenne.
Crise diplomatique
Le bras de fer entre Moscou et Washington a viré à la pire crise diplomatique entre Russes et Occidentaux depuis la chute de l'URSS en 1991 et pourrait très durablement affecter les relations entre les grandes puissances.
Dans ce contexte tendu, l'Otan a indiqué dans la nuit de samedi à dimanche avoir été la cible d'attaques informatiques, sans conséquences opérationnelles, revendiquées par des pirates ukrainiens. "Nous n'admettrons pas sur le territoire de notre patrie la présence de l'Otan", a affirmé sur son site un groupe se faisant appeler CyberBerkout.
Au-delà de l'avenir de la Crimée au sein de l'Ukraine ou de la Russie, la crise a réveillé les séparatismes dans les bastions russophones et industriels de l'est du pays. Et le déploiement de troupes russes aux frontières au nom d'exercices militaires doublé des discours à Moscou sur la nécessité de "protéger" les communautés russophones éveillent la crainte de nombreux Ukrainiens qui sont persuadés, malgré les dénégations de la diplomatie russe, que l'armée russe va marcher sur Kiev.
Le président de la commission électorale de Crimée a indiqué qu'il serait en mesure de donner une estimation du résultat tôt dans la soirée de dimanche, après la clôture des bureaux de vote à 20H00 (18H00 GMT) et un résultat définitif dans la matinée de lundi.
Les autorités de Simféropol ont indiqué qu'après la publication officielle des résultats elles comptaient adresser à Moscou dans le courant de la semaine prochaine une demande formelle de rattachement à la Russie.
La Douma, chambre basse du parlement russe, anticipant comme tout le monde une large victoire du "oui", a prévu de voter le 21 mars sur un projet de loi rattachant officiellement la Crimée à la Russie.
Le Premier ministre pro-russe de Crimée Serguiï Axionov, après avoir dans un premier temps évoqué une intégration à marche forcée au sein de la Russie, a indiqué vendredi que l'ensemble des réformes et des transformations des institutions, de l'économie et de la société en Crimée prendraient "environ un an".
Alors que des troupes russes et des milices pro-russes sont déployées en Crimée, les habitants de cette région du sud de l'Ukraine sont invités à choisir entre l'intégration à la Fédération de Russie et une autonomie élargie au sein de l'Ukraine.
Des journalistes de l'AFP ont vu les premiers électeurs entrer dans des bureaux de vote à Simféropol, la capitale de la région. Ils ont aperçu également une vingtaine de personnes s'apprêtant à voter à Bakhtchissaraï, la principale ville de la communauté musulmane tatare de la Crimée, dont les leaders avaient appelé au boycottage du scrutin.
Dans une péninsule majoritairement peuplée de Russes, rattachée en 1954 sur décision de Nikita Khrouchtchev à une Ukraine qui a toujours semblé lointaine à de nombreux habitants, une large majorité va certainement se prononcer en faveur d'une union formelle avec la Fédération de Russie, d'autant plus que les minorités ukrainienne et tatare, qui constituent ensemble 37% de la population, ont appelé au boycottage.
La question posée donne aux électeurs le choix entre "la réunification avec la Russie comme membre de la Fédération de Russie" ou le retour à un statut, datant de 1992 et jamais appliqué, d'autonomie élargie vis à vis de Kiev.
Le maintien du statu quo à l'intérieur de l'Ukraine ne figure pas sur les bulletins, ce qui a poussé le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius à ironiser sur le choix proposé "entre oui et oui".
"Illégal" et "anticonstitutionnel"
Le gouvernement ukrainien a multiplié les dénonciations, qualifié d'illégal et d'anticonstitutionnel le scrutin de dimanche mais n'est pas en mesure de s'y opposer.
Les autorités sécessionnistes sont arrivées au pouvoir à Simféropol après la destitution à Kiev, le 22 février, du président pro-russe Viktor Ianoukovitch et à la faveur d'un coup de force monté par des civils pro-russes en armes et des milliers de soldats russes.
Venus de la base maritime de Sébastopol, à la pointe sud de la péninsule, louée par l'Ukraine à la Flotte russe de la mer Noire, puis entrés en Crimée en colonnes blindées depuis le territoire russe, ils assiègent dans les bases militaires et les lieux stratégiques de la péninsule les soldats ukrainiens restés fidèles aux autorités de Kiev.
De nombreux responsables internationaux, dont le secrétaire d'Etat américain John Kerry, ont qualifié le référendum "d'illégitime" sur un territoire occupé par une armée étrangère. Ils ont averti que son résultat ne serait pas reconnu internationalement et assuré que Moscou devrait faire face à des sanctions, notamment de la part des Etats-Unis et de l'Union Européenne.
Crise diplomatique
Le bras de fer entre Moscou et Washington a viré à la pire crise diplomatique entre Russes et Occidentaux depuis la chute de l'URSS en 1991 et pourrait très durablement affecter les relations entre les grandes puissances.
Dans ce contexte tendu, l'Otan a indiqué dans la nuit de samedi à dimanche avoir été la cible d'attaques informatiques, sans conséquences opérationnelles, revendiquées par des pirates ukrainiens. "Nous n'admettrons pas sur le territoire de notre patrie la présence de l'Otan", a affirmé sur son site un groupe se faisant appeler CyberBerkout.
Au-delà de l'avenir de la Crimée au sein de l'Ukraine ou de la Russie, la crise a réveillé les séparatismes dans les bastions russophones et industriels de l'est du pays. Et le déploiement de troupes russes aux frontières au nom d'exercices militaires doublé des discours à Moscou sur la nécessité de "protéger" les communautés russophones éveillent la crainte de nombreux Ukrainiens qui sont persuadés, malgré les dénégations de la diplomatie russe, que l'armée russe va marcher sur Kiev.
Le président de la commission électorale de Crimée a indiqué qu'il serait en mesure de donner une estimation du résultat tôt dans la soirée de dimanche, après la clôture des bureaux de vote à 20H00 (18H00 GMT) et un résultat définitif dans la matinée de lundi.
Les autorités de Simféropol ont indiqué qu'après la publication officielle des résultats elles comptaient adresser à Moscou dans le courant de la semaine prochaine une demande formelle de rattachement à la Russie.
La Douma, chambre basse du parlement russe, anticipant comme tout le monde une large victoire du "oui", a prévu de voter le 21 mars sur un projet de loi rattachant officiellement la Crimée à la Russie.
Le Premier ministre pro-russe de Crimée Serguiï Axionov, après avoir dans un premier temps évoqué une intégration à marche forcée au sein de la Russie, a indiqué vendredi que l'ensemble des réformes et des transformations des institutions, de l'économie et de la société en Crimée prendraient "environ un an".
Retrouvez les articles du HuffPost Maghreb sur notre page Facebook.