Un nouveau cas de harcèlement sexuel, dans une faculté du Caire, a déclenché un tollé en Egypte après que le doyen de l'Université a mis en cause la "tenue vestimentaire" de la jeune fille.
Une vidéo mise en ligne, et dont la plupart des talk-shows du pays se sont saisis, montre la victime présumée, vêtue d'un pantalon moulant et d'un haut rose fushia à manches longues, escortée dimanche par la sécurité de la faculté de Droit de la capitale égyptienne.
Sur les images, largement relayées et commentées sur les réseaux sociaux, plusieurs vigiles l'entourent, après être parvenus à l'exfiltrer des toilettes. Elle s'y était réfugiée pour échapper à une foule d'étudiants qui l'insultaient copieusement et tentaient de la déshabiller, selon Fathi Farid, un des fondateurs de la campagne "Shoft Taharosh", ("J'ai été témoin de harcèlement", en arabe).
"Les étudiantes se plaignent régulièrement de harcèlement", un phénomène devenu une véritable "catastrophe" nationale, assure-t-il. Dans le plus peuplé des pays arabes, 99,3% des femmes affirment avoir déjà subi un harcèlement sexuel "sous quelque forme que ce soit", assurait l'ONU dans un rapport publié en 2013.
Le cas de l'étudiante de la faculté de Droit du Caire est d'autant plus symbolique qu'il est survenu dimanche 16 mars, journée de la femme égyptienne!
"Respecter les coutumes"
Ce qui a mis le feu aux poudres, c'est aussi et surtout les premières déclarations du doyen, Gaber Nassar.
"Cette étudiante est entrée dans l'enceinte de l'Université vêtue d'une abaya (longue robe noire traditionnelle chez les femmes des pays du Golfe) par dessus ses habits parce que la sécurité ne laisse pas entrer d'étudiants portant des tenues extravagantes", a-t-il dit à la télévision privée ONTV. La jeune fille aurait enlevé son abaya une fois à l'intérieur, selon lui.
La plupart des étudiantes sont habillées à l'occidentale et l'abaya n'est pas la norme en Egypte, où la très grande majorité des femmes sont toutefois voilées.
"L'erreur de cette fille ne justifie pas ce que les étudiants ont fait", avait poursuivi le doyen, avant de revenir plus tard sur ses déclarations, expliquant que les agresseurs seraient poursuivis en justice et qu'il ne tenait pas la jeune fille pour responsable.
L'identité de la victime présumée n'a pas été révélée, et celle-ci ne s'est pas exprimé publiquement depuis.
Et la polémique a enflé sur le Net. La militante des droits des Femmes Mariam Kirollos a par exemple twitté que M. Nassar devait "être interrogé et limogé", appelant à une "enquête immédiate" et à des "excuses publiques de M. Nassar à l'étudiante".
En soirée lundi, de nombreuses émissions de télévision se sont aussi emparées du sujet, à l'image de celle de Amr Adib sur la chaîne privée Orbit. Effaré, le présentateur lançait: "même si elle était nue, est-ce que cela voudrait dire qu'il faut se jeter sur elle?".
En écho, les témoignages se sont multipliés sur Internet. "Même voilée à l'Université d'Alexandrie, je subis le harcèlement sexuel et des menaces", affirmait ainsi "Schehrazade", .
Encore une fois, la soi-disant élite égyptienne rend les filles responsables du harcèlement sexuel, citant la tenue vestimentaire! Ils sont aussi fous que leurs ennemis islamistes.
En décembre 2013, l'organisation des Nations Unies consacrée à l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes (ONU Femmes) avait publié une vidéo de sensibilisation intitulée "Mets-toi à sa place, au lieu de trouver des façons de la blâmer!".
Une vidéo mise en ligne, et dont la plupart des talk-shows du pays se sont saisis, montre la victime présumée, vêtue d'un pantalon moulant et d'un haut rose fushia à manches longues, escortée dimanche par la sécurité de la faculté de Droit de la capitale égyptienne.
Sur les images, largement relayées et commentées sur les réseaux sociaux, plusieurs vigiles l'entourent, après être parvenus à l'exfiltrer des toilettes. Elle s'y était réfugiée pour échapper à une foule d'étudiants qui l'insultaient copieusement et tentaient de la déshabiller, selon Fathi Farid, un des fondateurs de la campagne "Shoft Taharosh", ("J'ai été témoin de harcèlement", en arabe).
"Les étudiantes se plaignent régulièrement de harcèlement", un phénomène devenu une véritable "catastrophe" nationale, assure-t-il. Dans le plus peuplé des pays arabes, 99,3% des femmes affirment avoir déjà subi un harcèlement sexuel "sous quelque forme que ce soit", assurait l'ONU dans un rapport publié en 2013.
Et, "le pire, c'est que tout le monde trouve une justification au harcèlement et que c'est à la victime qu'on fait porter la responsabilité" de son agression, poursuit M. Farid.
Le cas de l'étudiante de la faculté de Droit du Caire est d'autant plus symbolique qu'il est survenu dimanche 16 mars, journée de la femme égyptienne!
"Respecter les coutumes"
Ce qui a mis le feu aux poudres, c'est aussi et surtout les premières déclarations du doyen, Gaber Nassar.
"Cette étudiante est entrée dans l'enceinte de l'Université vêtue d'une abaya (longue robe noire traditionnelle chez les femmes des pays du Golfe) par dessus ses habits parce que la sécurité ne laisse pas entrer d'étudiants portant des tenues extravagantes", a-t-il dit à la télévision privée ONTV. La jeune fille aurait enlevé son abaya une fois à l'intérieur, selon lui.
"Nous n'imposons pas de tenue particulière mais il faut respecter les coutumes et les traditions de la société", a-t-il ajouté.
La plupart des étudiantes sont habillées à l'occidentale et l'abaya n'est pas la norme en Egypte, où la très grande majorité des femmes sont toutefois voilées.
"L'erreur de cette fille ne justifie pas ce que les étudiants ont fait", avait poursuivi le doyen, avant de revenir plus tard sur ses déclarations, expliquant que les agresseurs seraient poursuivis en justice et qu'il ne tenait pas la jeune fille pour responsable.
L'identité de la victime présumée n'a pas été révélée, et celle-ci ne s'est pas exprimé publiquement depuis.
Et la polémique a enflé sur le Net. La militante des droits des Femmes Mariam Kirollos a par exemple twitté que M. Nassar devait "être interrogé et limogé", appelant à une "enquête immédiate" et à des "excuses publiques de M. Nassar à l'étudiante".
CairoUni's head, Gaber Nasser, should be interrogated and expelled, investigations into the incident should start immediately.
— MK مريم (@MariamKirollos) March 18, 2014
En soirée lundi, de nombreuses émissions de télévision se sont aussi emparées du sujet, à l'image de celle de Amr Adib sur la chaîne privée Orbit. Effaré, le présentateur lançait: "même si elle était nue, est-ce que cela voudrait dire qu'il faut se jeter sur elle?".
En écho, les témoignages se sont multipliés sur Internet. "Même voilée à l'Université d'Alexandrie, je subis le harcèlement sexuel et des menaces", affirmait ainsi "Schehrazade", .
Fact is, even as a veiled student at Alexandria University, I still faced sexual harassment, abuse & threats. #Egypt
— الإِسْكٓٓنْدَرانِيّه (@_Schehrazade_) March 17, 2014
Yet again, so called elitist Egyptians blame the girls 4 sexual harassment, citing dress-code! They are as sick as their Islamist enemies.
— Nervana Mahmoud (@Nervana_1) March 17, 2014
En décembre 2013, l'organisation des Nations Unies consacrée à l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes (ONU Femmes) avait publié une vidéo de sensibilisation intitulée "Mets-toi à sa place, au lieu de trouver des façons de la blâmer!".
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