Deux mois après son investiture, le chef du gouvernement, accompagné du ministre des Affaires étrangères Mongi Hamdi, du ministre de l'Économie Hakim Ben Hammouda ainsi que d'un certain nombre d'hommes d'affaires, a effectué une tournée-marathon au Golfe où il a visité 5 pays en cinq jours: Les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite, le Qatar, Koweit et le Bahrein.
Évitons les sujets qui fâchent... Parlons économie
L'objectif de la tournée de Mehdi Jomâa dans la péninsule arabique était clair: chercher des soutiens financiers. La Tunisie, qui traverse une phase économique difficile, ne peut pas se permettre de restreindre sa coopération à l'Europe (80% des échanges commerciaux), elle-même en crise. Le chef du gouvernement veut donc renforcer la coopération économique avec les pays du Golfe en impulsant les investissements dans les deux sens.
Pour ce faire, "la Tunisie s’emploie à aplanir les difficultés et à faciliter les procédures en faveur des hommes d’affaires du Golfe qui souhaitent investir en Tunisie", a ainsi relevé le chef du gouvernement.
Et tout comme ses prédécesseurs, Mehdi Jomâa n'a pas osé évoquer le sujet qui fâche: l'extradition du président déchu Ben Ali et de sa famille. Ce n'est pas surprenant, le chef du gouvernement l'a annoncé aux médias avant son départ: "Le but de la visite est de consolider les relations politiques pour les hisser au niveau des aspirations stratégiques des deux parties".
Sécurité, lutte contre le terrorisme et investissements ont ainsi été les mots d'ordre des visites de Mehdi Jomâa durant sa tournée, où les interlocuteurs changeaient mais pas les discours. Les pays du Golfe sont prêts à investir plus en Tunisie. La Tunisie est prête à réduire les obstacles administratifs et autres barrières pour impulser le rythme des investissements.
"Une coopération gagnant-gagnant (...) qui nécessite une diversification des projets, qui romprait avec le traditionnel investissement limité à l'immobilier et au tourisme", souligne La Presse ce vendredi.
Une déclaration, des interprétations
Interrogé par le journal Al Riyadh sur la décision de l'Arabie saoudite de classer des organisations et partis comme "terroristes" - dont les Frères musulmans en Égypte -, Jomâa répond qu'il en "fait une lecture positive", affirme qu'il "n'y pas de place pour le terrorisme en Tunisie", et que les deux sont d'accord sur ce point. Il n'en fallait pas plus pour que certains médias y voient une attaque au parti islamiste tunisien "Ennahdha". Pour Al Arabiya (média à capitaux saoudiens) "Jomâa menace les Frères de Tunisie", pour La Presse de Tunisie, c'est Jomâa qui "déclare les Frères musulmans organisation terroriste".
"La position affichée par le nouveau chef du gouvernement dépasse les simples courtoisies diplomatiques. Elle s'inscrit de plain-pied dans les sinuosités de la politique interne. Ennahdha et certains de ses alliés sont partie intégrante des Frères musulmans. C’est l’évidence même. Ils fustigent d’ailleurs ouvertement tant la politique officielle égyptienne que les positions saoudiennes à l’endroit des Frères musulmans. (..) Il lui sera difficile de s’en relever indemne, et encore moins à brève échéance", écrit Sofiane Ben Farhat.
Le journaliste y est allé un peu fort dans son analyse. Rached Ghannouchi calme le jeu dans une interview au journal arabophone Assahafa, reprise par La Presse: "C’est une déclaration qui a été orientée d’une façon pernicieuse et qui a été exploitée contre des adversaires politiques locaux et c’est indigne. Et ceux qui veulent classer Ennahdha parmi les organisations terroristes veulent pourrir la vie politique en Tunisie car Ennahdha est au cœur de l’action politique". Le leader du parti Ennahdha souligne que c'est son mouvement qui "a classé Ansar Al Charia en tant qu'organisation terroriste".
Après l'Algérie et le Maroc au mois de février et la tournée dans les pays du Golfe du 15 au 19 mars, Mehdi Jomâa enchaînera avec les États-Unis, où il sera reçu par Obama à Washington le 4 avril prochain. Selon un communiqué du porte-parole du président américain, les deux dirigeants parleront "d'un grand nombre de sujets d'intérêt commun, au niveau régional ou bilatéral, parmi lesquels le soutien économique, politique et en matière de sécurité que peuvent apporter les Etats-Unis pour soutenir le programme de réforme du Premier ministre et la stabilité de la Tunisie".
Évitons les sujets qui fâchent... Parlons économie
L'objectif de la tournée de Mehdi Jomâa dans la péninsule arabique était clair: chercher des soutiens financiers. La Tunisie, qui traverse une phase économique difficile, ne peut pas se permettre de restreindre sa coopération à l'Europe (80% des échanges commerciaux), elle-même en crise. Le chef du gouvernement veut donc renforcer la coopération économique avec les pays du Golfe en impulsant les investissements dans les deux sens.
Pour ce faire, "la Tunisie s’emploie à aplanir les difficultés et à faciliter les procédures en faveur des hommes d’affaires du Golfe qui souhaitent investir en Tunisie", a ainsi relevé le chef du gouvernement.
Et tout comme ses prédécesseurs, Mehdi Jomâa n'a pas osé évoquer le sujet qui fâche: l'extradition du président déchu Ben Ali et de sa famille. Ce n'est pas surprenant, le chef du gouvernement l'a annoncé aux médias avant son départ: "Le but de la visite est de consolider les relations politiques pour les hisser au niveau des aspirations stratégiques des deux parties".
Sécurité, lutte contre le terrorisme et investissements ont ainsi été les mots d'ordre des visites de Mehdi Jomâa durant sa tournée, où les interlocuteurs changeaient mais pas les discours. Les pays du Golfe sont prêts à investir plus en Tunisie. La Tunisie est prête à réduire les obstacles administratifs et autres barrières pour impulser le rythme des investissements.
"Une coopération gagnant-gagnant (...) qui nécessite une diversification des projets, qui romprait avec le traditionnel investissement limité à l'immobilier et au tourisme", souligne La Presse ce vendredi.
Lire: Tunisie - Jomâa se tourne vers le Golfe au nom de l'économie
Une déclaration, des interprétations
Interrogé par le journal Al Riyadh sur la décision de l'Arabie saoudite de classer des organisations et partis comme "terroristes" - dont les Frères musulmans en Égypte -, Jomâa répond qu'il en "fait une lecture positive", affirme qu'il "n'y pas de place pour le terrorisme en Tunisie", et que les deux sont d'accord sur ce point. Il n'en fallait pas plus pour que certains médias y voient une attaque au parti islamiste tunisien "Ennahdha". Pour Al Arabiya (média à capitaux saoudiens) "Jomâa menace les Frères de Tunisie", pour La Presse de Tunisie, c'est Jomâa qui "déclare les Frères musulmans organisation terroriste".
"La position affichée par le nouveau chef du gouvernement dépasse les simples courtoisies diplomatiques. Elle s'inscrit de plain-pied dans les sinuosités de la politique interne. Ennahdha et certains de ses alliés sont partie intégrante des Frères musulmans. C’est l’évidence même. Ils fustigent d’ailleurs ouvertement tant la politique officielle égyptienne que les positions saoudiennes à l’endroit des Frères musulmans. (..) Il lui sera difficile de s’en relever indemne, et encore moins à brève échéance", écrit Sofiane Ben Farhat.
Le journaliste y est allé un peu fort dans son analyse. Rached Ghannouchi calme le jeu dans une interview au journal arabophone Assahafa, reprise par La Presse: "C’est une déclaration qui a été orientée d’une façon pernicieuse et qui a été exploitée contre des adversaires politiques locaux et c’est indigne. Et ceux qui veulent classer Ennahdha parmi les organisations terroristes veulent pourrir la vie politique en Tunisie car Ennahdha est au cœur de l’action politique". Le leader du parti Ennahdha souligne que c'est son mouvement qui "a classé Ansar Al Charia en tant qu'organisation terroriste".
Après l'Algérie et le Maroc au mois de février et la tournée dans les pays du Golfe du 15 au 19 mars, Mehdi Jomâa enchaînera avec les États-Unis, où il sera reçu par Obama à Washington le 4 avril prochain. Selon un communiqué du porte-parole du président américain, les deux dirigeants parleront "d'un grand nombre de sujets d'intérêt commun, au niveau régional ou bilatéral, parmi lesquels le soutien économique, politique et en matière de sécurité que peuvent apporter les Etats-Unis pour soutenir le programme de réforme du Premier ministre et la stabilité de la Tunisie".
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