La marche contre le racisme anti-noir s'est déroulée à Tunis ce vendredi à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre les discriminations et le racisme. Célébrée par le Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU, le 21 mars rendra cette année hommage au leader sud-africain Nelson Mandela.
Le but de cette marche est de sensibiliser le maximum de personnes sur le problème de discrimination et de racisme anti-noirs. Lancée au sud du pays (Djerba) le 18 mars, la marche progressivement remontée jusqu'à Tunis, en passant par Gabès et Sfax.
"Ils veulent se laver pour devenir blancs, ou quoi?"
Partis de la Kasbah, les quelques dizaines de marcheurs ont déboulé sur l'avenue Bourguiba pour s'installer face au théâtre municipal.
Parmi eux, une jeune fille blanche de peau explique s'être ralliée à la cause via Facebook, se souvenant que la seule fille noire de sa classe au lycée "se faisait railler toute la journée".
A quelques mètres, une jeune fille noire de peau est tombée sur la marche par hasard, dans la rue. Et elle s'est tout de suite jointe à eux. Elle veut voir des sanctions légales contre toute sorte de discrimination. "Et surtout que ce soit appliqué", insiste-t-elle en soulignant l'importance d'une amende systématique.
Elle est noire et elle est femme. Au quotidien, rien n'est facile. "Les mecs pensent obligatoirement que je couche avec n'importe qui, ils me touchent dans la rue..."
Une quinquagénaire passe devant le théâtre municipal. Elle s'approche pour demander de quoi il s'agit. Une manifestante lui explique. Et la femme de réagir avant de partir: "Je ne vois pas quelle solution il peut y avoir! Ils veulent se laver pour devenir blancs, ou quoi?".
Au Maroc, "Je ne m'appelle pas 'un noir'!"
La journée internationale de lutte contre le racisme par l’ONU en 1966 après l'une des plus grandes tragédies de l’histoire de l’Afrique du Sud. Le 21 mars 1960, à Sharpeville 60.000 Sud-africains brûlèrent leurs laissez-passers devant la police en signe de protestation contre l'apartheid. Pour un bilan de 69 morts et 200 blessés, dont de très nombreux collégiens et lycéens
Au Maroc, ce 21 mars a été l'occasion d'organiser la première campagne contre le racisme envers les migrants subsahariens, baptisée "Je ne m'appelle pas 'un noir" - "Massmiytich Azzi!" en marocain..
Dans un entretien à JeuneAfrique, Hicham Rachidi, secrétaire général du Groupe antiraciste d'accompagnement et de défense des étrangers, a reconnu que, au Maroc, "ni notre éducation, ni notre formation à l'école ne nous préparent à accepter la diversité".
En mai dernier, des Tunisiens de couleurs avaient déjà défilé à Tunis pour protester contre les discriminations dont ils font souvent l’objet. Saâdia Mosbah, présidente de l’association M’nmety (Mon rêve), avait alors déclaré qu'il était "impératif qu’il y ait une loi qui protège contre les discriminations raciales”. Malgré plusieurs tentatives de la société civile d’inscrire le droit des minorités dans la Constitution, rien n’y fait allusion dans la nouvelle loi fondamentale tunisienne.
Contactée par le HuffPost Maghreb, Maha Abdelhamid, qui est à l'origine de ces marches, avait alors déploré que "le racisme contre les noirs de Tunisie sévit depuis trop longtemps" avant d'ajouter: "la dignité des noirs, c’est la dignité de tous".
Voici les trois autres marches en images:
Le but de cette marche est de sensibiliser le maximum de personnes sur le problème de discrimination et de racisme anti-noirs. Lancée au sud du pays (Djerba) le 18 mars, la marche progressivement remontée jusqu'à Tunis, en passant par Gabès et Sfax.
LIRE DANS LES BLOGS: Racisme, repli identitaire et "pureté" génétique (par Hajer Zarrouk)
"Ils veulent se laver pour devenir blancs, ou quoi?"
Partis de la Kasbah, les quelques dizaines de marcheurs ont déboulé sur l'avenue Bourguiba pour s'installer face au théâtre municipal.
Parmi eux, une jeune fille blanche de peau explique s'être ralliée à la cause via Facebook, se souvenant que la seule fille noire de sa classe au lycée "se faisait railler toute la journée".
A quelques mètres, une jeune fille noire de peau est tombée sur la marche par hasard, dans la rue. Et elle s'est tout de suite jointe à eux. Elle veut voir des sanctions légales contre toute sorte de discrimination. "Et surtout que ce soit appliqué", insiste-t-elle en soulignant l'importance d'une amende systématique.
Elle est noire et elle est femme. Au quotidien, rien n'est facile. "Les mecs pensent obligatoirement que je couche avec n'importe qui, ils me touchent dans la rue..."
"Il y a deux semaines, dans le train de Hammam-Lif à Tunis, un homme derrière moi a commencé à me toucher. Je lui ai dit d'arrêter, et il m'a répondu: De toute façon, t'es noire donc t'aime le sexe." Elle est descendue à la station suivante.
Une quinquagénaire passe devant le théâtre municipal. Elle s'approche pour demander de quoi il s'agit. Une manifestante lui explique. Et la femme de réagir avant de partir: "Je ne vois pas quelle solution il peut y avoir! Ils veulent se laver pour devenir blancs, ou quoi?".
L'article se poursuit sous le diaporama
LIRE AUSSI: Une marche contre le racisme anti-noirs les 18, 19, 20 et 21 mars en Tunisie
Au Maroc, "Je ne m'appelle pas 'un noir'!"
La journée internationale de lutte contre le racisme par l’ONU en 1966 après l'une des plus grandes tragédies de l’histoire de l’Afrique du Sud. Le 21 mars 1960, à Sharpeville 60.000 Sud-africains brûlèrent leurs laissez-passers devant la police en signe de protestation contre l'apartheid. Pour un bilan de 69 morts et 200 blessés, dont de très nombreux collégiens et lycéens
LIRE AUSSI: Le racisme envers les noirs en Tunisie, une réalité occultée
Au Maroc, ce 21 mars a été l'occasion d'organiser la première campagne contre le racisme envers les migrants subsahariens, baptisée "Je ne m'appelle pas 'un noir" - "Massmiytich Azzi!" en marocain..
Dans un entretien à JeuneAfrique, Hicham Rachidi, secrétaire général du Groupe antiraciste d'accompagnement et de défense des étrangers, a reconnu que, au Maroc, "ni notre éducation, ni notre formation à l'école ne nous préparent à accepter la diversité".
En mai dernier, des Tunisiens de couleurs avaient déjà défilé à Tunis pour protester contre les discriminations dont ils font souvent l’objet. Saâdia Mosbah, présidente de l’association M’nmety (Mon rêve), avait alors déclaré qu'il était "impératif qu’il y ait une loi qui protège contre les discriminations raciales”. Malgré plusieurs tentatives de la société civile d’inscrire le droit des minorités dans la Constitution, rien n’y fait allusion dans la nouvelle loi fondamentale tunisienne.
Contactée par le HuffPost Maghreb, Maha Abdelhamid, qui est à l'origine de ces marches, avait alors déploré que "le racisme contre les noirs de Tunisie sévit depuis trop longtemps" avant d'ajouter: "la dignité des noirs, c’est la dignité de tous".
LIRE DANS LES BLOGS:LIRE DANS LES BLOGS: Humeurs de Farouk: Kahla!
Voici les trois autres marches en images:
Retrouvez les articles du HuffPost Maghreb sur notre page Facebook.