Lundi 24 mars, la justice égyptienne a condamné 529 partisans des Frères musulmans à la peine capitale. Une sentence qui viole le droit international, selon le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme.
Une justice politisée?
En février, la revue Orient XXI s'interrogeait dans un article sur le système judiciaire égyptien. "Depuis le renversement (de Mohamed Morsi), ils (les juges, ndlr) sont redevenus un élément actif de la répression, contre les révolutionnaires et surtout contre les Frères musulmans", soutiennent les auteurs Nathalie Bernard-Maugiron et Karim El Chazli, et de préciser que "la Constitution adoptée en janvier 2014, qui a octroyé aux juges une autonomie sans précédent, ne s’est pas attaquée aux dysfonctionnements du système judiciaire."
"Aucun policier n’a été traduit devant la justice pour le meurtre de centaines de manifestants lors de la dispersion du camp de Rabea al-Adawiyya en août 2013 ou lors des manifestations ultérieures; une enquête est en cours", rappellent également les auteurs.
Mais s'agissant des Frères musulmans, la justice égyptienne se montre particulièrement répressive. Le procès réservé à la confrérie a tout d'un procès politique.
En Tunisie, la classe politique, de gauche comme de droite, a vivement dénoncé cette condamnation.
Face à la vague d'indignation internationale, le ministère de la Justice égyptien défend "l'indépendance de la magistrature" dans un communiqué.
Des médias qui "saluent" la Justice
Si la justice égyptienne a été critiquée à l'étranger, en Égypte, elle est soutenue, notamment par des médias qui n'hésitent pas à renforcer le sentiment anti-Frères musulmans.
Le site d'informations indépendant Mada Masr rapporte que "la plupart des chaînes de télévision égyptiennes, devenues de plus en plus des portes-parole de l'État, ont célébré la décision judiciaire à l'encontre des partisans de Morsi".
"Je salue l'équité et de la justice de notre système judiciaire, au mépris de ces tueurs, et tous ceux qui l'attaquent. Le système judiciaire de l'Egypte est propre et juste ", déclare à la télévision le présentateur Ahmed Moussa, qui n'hésite pas à critiquer les Organisations de défense des droits humains critiques de la justice égyptienne.
Depuis la destitution par l'armée du président Mohamed Morsi le 3 juillet 2013, les Frères musulmans font l'objet d'une répression implacable. Après la condamnation des 529 personnes à la peine capitale (seuls 153 sont détenus, les autres sont en fuite), le procès de quelques 700 partisans de la confrérie, dont le guide suprême Mohamed Badie, a été ouvert mardi 25 mars. Ils seront fixés sur leur sort le 28 avril prochain.
Lire: Égypte: 529 militants pro-Morsi condamnés à mort
Une justice politisée?
En février, la revue Orient XXI s'interrogeait dans un article sur le système judiciaire égyptien. "Depuis le renversement (de Mohamed Morsi), ils (les juges, ndlr) sont redevenus un élément actif de la répression, contre les révolutionnaires et surtout contre les Frères musulmans", soutiennent les auteurs Nathalie Bernard-Maugiron et Karim El Chazli, et de préciser que "la Constitution adoptée en janvier 2014, qui a octroyé aux juges une autonomie sans précédent, ne s’est pas attaquée aux dysfonctionnements du système judiciaire."
"Aucun policier n’a été traduit devant la justice pour le meurtre de centaines de manifestants lors de la dispersion du camp de Rabea al-Adawiyya en août 2013 ou lors des manifestations ultérieures; une enquête est en cours", rappellent également les auteurs.
Mais s'agissant des Frères musulmans, la justice égyptienne se montre particulièrement répressive. Le procès réservé à la confrérie a tout d'un procès politique.
"Le nombre stupéfiant de personnes condamnées à mort dans cette affaire est sans précédent dans l'Histoire récente. L'imposition en masse de la peine de mort après un procès qui a été marqué par des irrégularités de procédure est une violation du droit international des droits de l'Homme", a déclaré un porte-parole du Haut-Commissariat, Rupert Colville, cité par l'AFP.
"Un procès de masse de 529 personnes qui a duré deux jours ne peut pas avoir répondu aux exigences les plus fondamentales d'un procès équitable", affirme-t-il.
En Tunisie, la classe politique, de gauche comme de droite, a vivement dénoncé cette condamnation.
Face à la vague d'indignation internationale, le ministère de la Justice égyptien défend "l'indépendance de la magistrature" dans un communiqué.
"Le juge a rendu une décision, pas un verdict, après avoir écouté les témoins, et a exhorté de prendre l'avis du Mufti de la République pour confirmer la peine de mort. L'avis du Mufti n'est pas obligatoire et lorsque l'affaire sera rendu au tribunal, le juge a le droit de maintenir sa décision ou la modifier", indique le communiqué.
Des médias qui "saluent" la Justice
Si la justice égyptienne a été critiquée à l'étranger, en Égypte, elle est soutenue, notamment par des médias qui n'hésitent pas à renforcer le sentiment anti-Frères musulmans.
Le site d'informations indépendant Mada Masr rapporte que "la plupart des chaînes de télévision égyptiennes, devenues de plus en plus des portes-parole de l'État, ont célébré la décision judiciaire à l'encontre des partisans de Morsi".
"Je salue l'équité et de la justice de notre système judiciaire, au mépris de ces tueurs, et tous ceux qui l'attaquent. Le système judiciaire de l'Egypte est propre et juste ", déclare à la télévision le présentateur Ahmed Moussa, qui n'hésite pas à critiquer les Organisations de défense des droits humains critiques de la justice égyptienne.
Depuis la destitution par l'armée du président Mohamed Morsi le 3 juillet 2013, les Frères musulmans font l'objet d'une répression implacable. Après la condamnation des 529 personnes à la peine capitale (seuls 153 sont détenus, les autres sont en fuite), le procès de quelques 700 partisans de la confrérie, dont le guide suprême Mohamed Badie, a été ouvert mardi 25 mars. Ils seront fixés sur leur sort le 28 avril prochain.
Retrouvez les articles du HuffPost Maghreb sur notre page Facebook.