Les autorités turques ont lancé vendredi la chasse aux auteurs de la "fuite" retentissante sur internet du compte-rendu d'une réunion sensible sur la Syrie, dénoncée comme un "conspiration politique" à la veille des élections municipales.
Dernière d'une longue série, la publication jeudi sur la plateforme YouTube de cet enregistrement pirate, impliquant quelques-uns des plus hauts responsables de la diplomatie et de la sécurité de Turquie, a provoqué la stupeur et la colère à Ankara.
Après l'ouverture d'une enquête judiciaire, le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, piégé par cette fuite, a promis de tout faire pour identifier l'origine de cette "effraction" perpétrée contre la "sécurité nationale".
Une semaine après le réseau Twitter, le gouvernement turc a ordonné jeudi le blocage immédiat de YouTube pour enrayer la diffusion de cet enregistrement.
Selon la presse turque, cette réunion confidentielle a eu lieu le 13 mars au ministère, en présence du chef des services de renseignement (MIT) Hakan Fidan, du numéro 2 de la diplomatie turque Feridun Sinirlioglu et d'un général de haut rang.
"Tout sera inspecté et tout le monde interrogé", a-t-il promis à la télévision, précisant que son ministère était passé au peigne fin à a recherche d'éventuels micros.
"C'est un acte d'espionnage qui menace la sécurité de l'Etat. Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour identifier ceux qui sont à l'origine de cet acte", a renchéri le président Abdullah Gül devant la presse.
Lors de cette réunion, les quatre interlocuteurs évoquent à bâtons rompus le scénario d'une opération secrète susceptible de justifier une riposte militaire turque en Syrie.
Sur cet enregistrement, la voix attribuée à M. Fidan envisage d'envoyer "quatre hommes (en Syrie) pour lancer huit missiles dans un terrain vague" en Turquie. "S'il le faut, nous pouvons lancer une attaque", poursuit le chef du MIT, "ce n'est pas un problème, une justification peut être fabriquée".
"Complot politique"
Le gouvernement turc n'a pas démenti l'existence de la réunion piratée mais a assuré que son compte-rendu avait été "manipulé".
Après le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan la veille , M. Davutoglu a lui aussi mis en cause vendredi la responsabilité de l'influente confrérie du prédicateur Fethullah Gülen, qui vit aux Etats-Unis, dans cette nouvelle fuite.
"Nous prendrons des mesures contre ceux qui veulent plonger la Turquie dans le chaos à des fins politiques", a promis le ministre, "à quelques jours des élections, tout le monde comprend bien qui est derrière tout ça".
Depuis plusieurs semaines, M. Erdogan accuse le mouvement de M. Gülen, très influent dans la police et la justice turques, de multiplier les fuites d'écoutes compromettantes dans le cadre d'un "complot" destiné à le déstabiliser.
Le ministre des Affaires étrangères a également justifié la décision de bloquer tout accès à YouTube après cette fuite. "Nous avons demandé à YouTube de fermer un compte qui menaçait la sécurité nationale. Mais YouTube n'a pas donné suite", a-t-il déploré.
Malgré l'interdiction ordonnée par l'autorité turque des télécommunications (TIB) jeudi, la plateforme YouTube restait largement accessible vendredi en Turquie.
Après celle qui a visé Twitter la semaine dernière, cette mesure a suscité de nombreuses critiques, notamment à Bruxelles et à Washington.
"Twitter, YouTube, où cela va-t-il s'arrêter ?", s'est indigné le commissaire européen à l'élargissement Stefan Füle, "la liberté de partager des informations doit être respectée".
La porte-parole du département d'Etat Marie Harf a elle exprimé les "très graves inquiétudes" des Etats-Unis et a "très fermement" à Ankara "d'arrêter de faire cela".
Ce nouveau rebondissement a encore tendu un peu plus le climat politique en Turquie, à deux jours d'élections municipales aux allures de référendum pour M. Erdogan, de plus en plus contesté pour sa dérive autoritaire après douze ans de règne à la tête du pays.
Dernière d'une longue série, la publication jeudi sur la plateforme YouTube de cet enregistrement pirate, impliquant quelques-uns des plus hauts responsables de la diplomatie et de la sécurité de Turquie, a provoqué la stupeur et la colère à Ankara.
Après l'ouverture d'une enquête judiciaire, le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, piégé par cette fuite, a promis de tout faire pour identifier l'origine de cette "effraction" perpétrée contre la "sécurité nationale".
Une semaine après le réseau Twitter, le gouvernement turc a ordonné jeudi le blocage immédiat de YouTube pour enrayer la diffusion de cet enregistrement.
Selon la presse turque, cette réunion confidentielle a eu lieu le 13 mars au ministère, en présence du chef des services de renseignement (MIT) Hakan Fidan, du numéro 2 de la diplomatie turque Feridun Sinirlioglu et d'un général de haut rang.
"C'était une pièce où des brouilleurs étaient installés. Une telle cyberattaque pendant une réunion où sont discutées des opérations militaires n'est rien d'autre qu'une attaque militaire", s'est indigné vendredi M. Davutoglu.
"Tout sera inspecté et tout le monde interrogé", a-t-il promis à la télévision, précisant que son ministère était passé au peigne fin à a recherche d'éventuels micros.
"C'est un acte d'espionnage qui menace la sécurité de l'Etat. Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour identifier ceux qui sont à l'origine de cet acte", a renchéri le président Abdullah Gül devant la presse.
Lors de cette réunion, les quatre interlocuteurs évoquent à bâtons rompus le scénario d'une opération secrète susceptible de justifier une riposte militaire turque en Syrie.
Sur cet enregistrement, la voix attribuée à M. Fidan envisage d'envoyer "quatre hommes (en Syrie) pour lancer huit missiles dans un terrain vague" en Turquie. "S'il le faut, nous pouvons lancer une attaque", poursuit le chef du MIT, "ce n'est pas un problème, une justification peut être fabriquée".
"Complot politique"
Le gouvernement turc n'a pas démenti l'existence de la réunion piratée mais a assuré que son compte-rendu avait été "manipulé".
Après le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan la veille , M. Davutoglu a lui aussi mis en cause vendredi la responsabilité de l'influente confrérie du prédicateur Fethullah Gülen, qui vit aux Etats-Unis, dans cette nouvelle fuite.
"Nous prendrons des mesures contre ceux qui veulent plonger la Turquie dans le chaos à des fins politiques", a promis le ministre, "à quelques jours des élections, tout le monde comprend bien qui est derrière tout ça".
Depuis plusieurs semaines, M. Erdogan accuse le mouvement de M. Gülen, très influent dans la police et la justice turques, de multiplier les fuites d'écoutes compromettantes dans le cadre d'un "complot" destiné à le déstabiliser.
Le ministre des Affaires étrangères a également justifié la décision de bloquer tout accès à YouTube après cette fuite. "Nous avons demandé à YouTube de fermer un compte qui menaçait la sécurité nationale. Mais YouTube n'a pas donné suite", a-t-il déploré.
Malgré l'interdiction ordonnée par l'autorité turque des télécommunications (TIB) jeudi, la plateforme YouTube restait largement accessible vendredi en Turquie.
Après celle qui a visé Twitter la semaine dernière, cette mesure a suscité de nombreuses critiques, notamment à Bruxelles et à Washington.
"Twitter, YouTube, où cela va-t-il s'arrêter ?", s'est indigné le commissaire européen à l'élargissement Stefan Füle, "la liberté de partager des informations doit être respectée".
La porte-parole du département d'Etat Marie Harf a elle exprimé les "très graves inquiétudes" des Etats-Unis et a "très fermement" à Ankara "d'arrêter de faire cela".
Ce nouveau rebondissement a encore tendu un peu plus le climat politique en Turquie, à deux jours d'élections municipales aux allures de référendum pour M. Erdogan, de plus en plus contesté pour sa dérive autoritaire après douze ans de règne à la tête du pays.
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