De Kaboul à Kandahar, les Afghans défiaient samedi dans les bureaux de vote les menaces des talibans pour choisir le successeur du président Hamid Karzaï, qui aura la lourde tâche de guider le pays dans une ère incertaine marquée par le prochain départ de l'Otan.
La première passation de pouvoir démocratique de l'histoire du pays
Cette toute première passation de pouvoir d'un président afghan démocratiquement élu à un autre est considérée comme un test majeur pour la stabilité du pays, alors que le retrait des forces occidentales fait craindre qu'il ne retombe dans le chaos.
Le premier tour de cette présidentielle a débuté à 07H00 (02H30 GMT) dans les quelque 6.000 bureaux de vote du pays, notamment à Kaboul où les premiers électeurs ont bravé la pluie dès l'aube.
Une "claque au visage des talibans"
"Je suis venue voter pour quelqu'un qui peut apporter une paix durable au pays. Je veux que mon vote soit une claque au visage des talibans", a déclaré Laila Neyazi, une femme au foyer de 48 ans couverte d'une burqa.
"Je n'ai pas peur des talibans, et je mourrai bien un jour de toute façon", a-t-elle ajouté, philosophe.
Une Afghane vote dans un bureau de Kaboul, le 5 avril 2014
Si deux personnes ont été blessées par une bombe artisanale dans un bureau de vote du Logar (centre), selon les autorités locales, aucun incident majeur n'était signalé à la mi journée autour de ce scrutin que les rebelles talibans avaient pourtant juré de "perturber" par tous les moyens.
Lors de la précédente présidentielle en 2009, les insurgés avaient mené plusieurs attaques matinales qui avaient contribué à une faible participation (environ 30%).
Samedi matin à Kaboul, des centaines de personnes faisaient la queue devant les bureaux de vote, qui doivent fermer leurs portes vers 16H00 (11H30 GMT).
Des électeurs afghans font la queue pour voter à Hérat, le 5 avril 2014
"Notre pays traverse une période difficile depuis 30 ans, donc nous sommes ici pour élire quelqu'un qui pourra être honnête et servir notre pays", a dit Mohammad Yousuf Mohsinizada en votant dans la capitale.
A Jalalabad (est), Kandahar (sud) et Hérat (ouest), trois des principales villes du pays, la participation semblait supérieure à celle de 2009, selon des correspondants de l'AFP. La participation était toutefois très difficile à évaluer dans les zones rurales.
Le chef de l’État Hamid Karzaï a déposé son bulletin dans une école proche du palais présidentiel. Il a appelé les Afghans à se rendre en masse aux urnes "malgré la pluie, le froid et les menaces ennemies".
Huit candidats, trois anciens ministres favoris
Huit candidats sont en lice pour succéder à M. Karzaï, seul homme à avoir dirigé ce pays pauvre et enclavé de quelque 28 millions d'habitants depuis la chute des talibans en 2001 et à qui la Constitution interdit de briguer un troisième mandat.
Trois de ses anciens ministres se sont clairement imposés comme favoris: Zalmai Rassoul, considéré comme le candidat du président sortant, Ashraf Ghani, un économiste réputé, et Abdullah Abdullah, opposant arrivé en seconde position en 2009 lors de la précédente présidentielle. Tous ont voté dans la matinée à Kaboul.
Les trois favoris de la présidentielle afghane: Ashraf Ghani Ahmadzai, économiste photographié le 4 février 2014, Abdullah Abdullah le 7 mars à Kaboul, et Zalmai Rassoul, le 1er avril à Bamiyan
"C'est un jour de fierté pour tous les Afghans", a déclaré aux journalistes M. Ghani, 64 ans. "La participation massive des Afghans envoie un message clair que leur détermination à bâtir un avenir meilleur ne sera pas affectée par les menaces".
Les résultats préliminaires de ce premier tour seront connus le 24 avril, avant un possible deuxième tour le 28 mai.
Face aux menaces des talibans, des centaines de milliers de policiers et soldats afghans ont été mobilisés à travers le pays, notamment à Kaboul, sévèrement quadrillée samedi.
Les rebelles, artisans d'une violente guérilla depuis leur éviction du pouvoir en 2001 par une coalition militaire dirigée par les Américains, ont mené une série d'attaques sanglantes au cours de la campagne électorale, sans parvenir à la faire dérailler.
Les menaces: les violences, la fraude et l'abstention
Plusieurs de leurs opérations ont néanmoins eu un fort retentissement, comme l'attaque de l'hôtel Serena de Kaboul, qui a fait neuf morts, dont quatre étrangers ainsi que le journaliste afghan de l'Agence France-Presse (AFP) Sardar Ahmad.
Les violences ont également coûté la vie à deux journalistes étrangers: l'anglo-suédois Nils Horner, début mars à Kaboul, et la photographe de l'agence américaine Associated Press (AP), Anja Niedringhaus, vendredi dans l'est du pays.
Outre l'insécurité, deux autres menaces pèsent sur ce scrutin: la fraude et l'abstention, toutes deux massives en 2009.
Après les dernières attaques, des missions d'observation électorale étrangères ont décidé de quitter le pays, compliquant de facto le contrôle des fraudes.
"Il est difficile d'imaginer une élection sans fraude", estimait dans un récent rapport Martine Van Bijlert, une experte du Réseau des analystes sur l'Afghanistan, basé à Kaboul, même si les autorités électorale afghanes ont assuré que plus de 300.000 observateurs afghans (indépendants et représentants des candidats) devaient surveiller le vote.
"La seule chose qui pourrait nous décevoir, c'est la fraude. Nous ne voulons pas d'une réédition de la dernière élection", a déclaré un électeur de Kaboul, Khodadad, commerçant de 52 ans.
La première passation de pouvoir démocratique de l'histoire du pays
Cette toute première passation de pouvoir d'un président afghan démocratiquement élu à un autre est considérée comme un test majeur pour la stabilité du pays, alors que le retrait des forces occidentales fait craindre qu'il ne retombe dans le chaos.
Le premier tour de cette présidentielle a débuté à 07H00 (02H30 GMT) dans les quelque 6.000 bureaux de vote du pays, notamment à Kaboul où les premiers électeurs ont bravé la pluie dès l'aube.
Une "claque au visage des talibans"
"Je suis venue voter pour quelqu'un qui peut apporter une paix durable au pays. Je veux que mon vote soit une claque au visage des talibans", a déclaré Laila Neyazi, une femme au foyer de 48 ans couverte d'une burqa.
"Je n'ai pas peur des talibans, et je mourrai bien un jour de toute façon", a-t-elle ajouté, philosophe.
Si deux personnes ont été blessées par une bombe artisanale dans un bureau de vote du Logar (centre), selon les autorités locales, aucun incident majeur n'était signalé à la mi journée autour de ce scrutin que les rebelles talibans avaient pourtant juré de "perturber" par tous les moyens.
Lors de la précédente présidentielle en 2009, les insurgés avaient mené plusieurs attaques matinales qui avaient contribué à une faible participation (environ 30%).
Samedi matin à Kaboul, des centaines de personnes faisaient la queue devant les bureaux de vote, qui doivent fermer leurs portes vers 16H00 (11H30 GMT).
"Notre pays traverse une période difficile depuis 30 ans, donc nous sommes ici pour élire quelqu'un qui pourra être honnête et servir notre pays", a dit Mohammad Yousuf Mohsinizada en votant dans la capitale.
A Jalalabad (est), Kandahar (sud) et Hérat (ouest), trois des principales villes du pays, la participation semblait supérieure à celle de 2009, selon des correspondants de l'AFP. La participation était toutefois très difficile à évaluer dans les zones rurales.
Le chef de l’État Hamid Karzaï a déposé son bulletin dans une école proche du palais présidentiel. Il a appelé les Afghans à se rendre en masse aux urnes "malgré la pluie, le froid et les menaces ennemies".
Huit candidats, trois anciens ministres favoris
Huit candidats sont en lice pour succéder à M. Karzaï, seul homme à avoir dirigé ce pays pauvre et enclavé de quelque 28 millions d'habitants depuis la chute des talibans en 2001 et à qui la Constitution interdit de briguer un troisième mandat.
Trois de ses anciens ministres se sont clairement imposés comme favoris: Zalmai Rassoul, considéré comme le candidat du président sortant, Ashraf Ghani, un économiste réputé, et Abdullah Abdullah, opposant arrivé en seconde position en 2009 lors de la précédente présidentielle. Tous ont voté dans la matinée à Kaboul.
"C'est un jour de fierté pour tous les Afghans", a déclaré aux journalistes M. Ghani, 64 ans. "La participation massive des Afghans envoie un message clair que leur détermination à bâtir un avenir meilleur ne sera pas affectée par les menaces".
Les résultats préliminaires de ce premier tour seront connus le 24 avril, avant un possible deuxième tour le 28 mai.
Face aux menaces des talibans, des centaines de milliers de policiers et soldats afghans ont été mobilisés à travers le pays, notamment à Kaboul, sévèrement quadrillée samedi.
Les rebelles, artisans d'une violente guérilla depuis leur éviction du pouvoir en 2001 par une coalition militaire dirigée par les Américains, ont mené une série d'attaques sanglantes au cours de la campagne électorale, sans parvenir à la faire dérailler.
Les menaces: les violences, la fraude et l'abstention
Plusieurs de leurs opérations ont néanmoins eu un fort retentissement, comme l'attaque de l'hôtel Serena de Kaboul, qui a fait neuf morts, dont quatre étrangers ainsi que le journaliste afghan de l'Agence France-Presse (AFP) Sardar Ahmad.
Les violences ont également coûté la vie à deux journalistes étrangers: l'anglo-suédois Nils Horner, début mars à Kaboul, et la photographe de l'agence américaine Associated Press (AP), Anja Niedringhaus, vendredi dans l'est du pays.
Outre l'insécurité, deux autres menaces pèsent sur ce scrutin: la fraude et l'abstention, toutes deux massives en 2009.
Après les dernières attaques, des missions d'observation électorale étrangères ont décidé de quitter le pays, compliquant de facto le contrôle des fraudes.
"Il est difficile d'imaginer une élection sans fraude", estimait dans un récent rapport Martine Van Bijlert, une experte du Réseau des analystes sur l'Afghanistan, basé à Kaboul, même si les autorités électorale afghanes ont assuré que plus de 300.000 observateurs afghans (indépendants et représentants des candidats) devaient surveiller le vote.
"La seule chose qui pourrait nous décevoir, c'est la fraude. Nous ne voulons pas d'une réédition de la dernière élection", a déclaré un électeur de Kaboul, Khodadad, commerçant de 52 ans.
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