"Si vous gagnez les élections, accepterez-vous la défaite?". La question posée par une journaliste d’Ennahar-TV à Ali Benflis, principal adversaire d’Abdelaziz Bouteflika aux élections présidentielles algériennes du 17 avril 2014 dans une émission, très tendue, sur la chaine publique algérienne ENTV,suscite des commentaires acides sur Facebook.
Les journalistes, la plupart du secteur public, à force d’agressivité et d'une tendance récurrente à empêcher Ali Benflis de développer ses idées, ont donné le sentiment qu’ils étaient en campagne contre lui. Ils ont en définitive rendu service à Ali Benflis en créant un courant de sympathie qui s’est immédiatement exprimé sur le web au détriment des journalistes. Ali Benflis a rappelé qu’il était banni de la télévision publique depuis une dizaine d’années et qu’une de ses priorités sera de "libérer" les médias publics et d’éviter qu’ils soient "privatisés" par un groupe au pouvoir.
En Algérie, les médias audiovisuels demeurent un monopole de l’Etat. Une loi sur l’audiovisuel a été promulguée récemment, mais son application n’est pas encore effective.
Des télévisions privées, près d’une vingtaine, émettent depuis près d’une année avec un statut juridique bizarroïde de "correspondant de chaine étrangère". Ces télévisions soutiennent très largement le président sortant Abdelaziz Bouteflika, dont la campagne est assurée par des ministres qui se sont "mis en congé", dont le Premier ministre Abdelmalek Sellal.
Ali Benflis s’installe très largement comme l’adversaire le plus sérieux du président Bouteflika et, au fil de la campagne, il a durci le ton contre une "fraude annoncée". Le thème revient comme un leitmotiv: la fraude est "un crime", elle est "haram", elle est "une corruption, c’est un crime, elle détruit les nations".
Le lièvre se rebiffe?
Du coup, le camp du président Bouteflika s’interroge sur ses intentions pour le 17 avril prochain. Les questions agressives de la journaliste d’Ennahar-TV, une chaine qui mène ouvertement campagne pour Bouteflika, visaient à l’amener sur ce sujet.
"Allez-vous recourir au tekhlate (aux troubles) et, en cas de troubles, resterez-vous en Algérie ou prendrez-vous votre valise pour quitter l'Algérie". Réplique placide de Ali Benflis: "Moi, la décennie noire ou rouge, appelez-là comme vous le voulez, je n'ai jamais quitté l'Algérie".
Pique claire à Bouteflika qui se trouvait à l'étranger durant les années 90. Ali Benflis a affirmé qu’en 2004, le victorieux (Bouteflika) a été la "fraude" et qu’il ne se taira pas le 17 avril en cas de répétition.
Pour les observateurs Ali Benflis est décidé à ne pas se contenter de jouer au "lièvre" et les divisions au sein du régime pourraient le conduire à contester le scrutin du 17 avril prochain. Voilà qui crée une inconnue dans une élection considérée comme "pliée"…
Les journalistes, la plupart du secteur public, à force d’agressivité et d'une tendance récurrente à empêcher Ali Benflis de développer ses idées, ont donné le sentiment qu’ils étaient en campagne contre lui. Ils ont en définitive rendu service à Ali Benflis en créant un courant de sympathie qui s’est immédiatement exprimé sur le web au détriment des journalistes. Ali Benflis a rappelé qu’il était banni de la télévision publique depuis une dizaine d’années et qu’une de ses priorités sera de "libérer" les médias publics et d’éviter qu’ils soient "privatisés" par un groupe au pouvoir.
En Algérie, les médias audiovisuels demeurent un monopole de l’Etat. Une loi sur l’audiovisuel a été promulguée récemment, mais son application n’est pas encore effective.
Des télévisions privées, près d’une vingtaine, émettent depuis près d’une année avec un statut juridique bizarroïde de "correspondant de chaine étrangère". Ces télévisions soutiennent très largement le président sortant Abdelaziz Bouteflika, dont la campagne est assurée par des ministres qui se sont "mis en congé", dont le Premier ministre Abdelmalek Sellal.
Ali Benflis s’installe très largement comme l’adversaire le plus sérieux du président Bouteflika et, au fil de la campagne, il a durci le ton contre une "fraude annoncée". Le thème revient comme un leitmotiv: la fraude est "un crime", elle est "haram", elle est "une corruption, c’est un crime, elle détruit les nations".
Le lièvre se rebiffe?
Du coup, le camp du président Bouteflika s’interroge sur ses intentions pour le 17 avril prochain. Les questions agressives de la journaliste d’Ennahar-TV, une chaine qui mène ouvertement campagne pour Bouteflika, visaient à l’amener sur ce sujet.
"Allez-vous recourir au tekhlate (aux troubles) et, en cas de troubles, resterez-vous en Algérie ou prendrez-vous votre valise pour quitter l'Algérie". Réplique placide de Ali Benflis: "Moi, la décennie noire ou rouge, appelez-là comme vous le voulez, je n'ai jamais quitté l'Algérie".
Pique claire à Bouteflika qui se trouvait à l'étranger durant les années 90. Ali Benflis a affirmé qu’en 2004, le victorieux (Bouteflika) a été la "fraude" et qu’il ne se taira pas le 17 avril en cas de répétition.
"Je ne me tairai pas. Quand un voleur vient chez moi pour me prendre mon bien, vous ne vous attendez pas à ce que je lui dise bienvenue… Les millions d’Algériens qui sont avec moi n’accepteront pas de se taire!"
Pour les observateurs Ali Benflis est décidé à ne pas se contenter de jouer au "lièvre" et les divisions au sein du régime pourraient le conduire à contester le scrutin du 17 avril prochain. Voilà qui crée une inconnue dans une élection considérée comme "pliée"…
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