Le gouvernement tunisien multiplie les signaux d'alarme sur l'état de l'économie.
Après le porte-parole du gouvernement, Nidhal Ouerfelli, qui déclarait hier que "les finances publiques passent par une situation difficile, pour ne pas dire critique, surtout au niveau des liquidités" (en référence aux 600 millions de dinars qui manquent encore au budget d'ici juillet), c'est au tour du chef du gouvernement Mehdi Jomâa d'en rajouter une couche.
Ce dernier s'est alarmé aujourd'hui sur les ondes de Mosaïque FM de l'extrême fragilité des caisses publiques qui a obligé le gouvernement à emprunter 350 millions de dinars sur le marché tunisien pour payer les salaires des fonctionnaires en avril.
Le premier ministre a rappelé que la situation est "difficile, voire très difficile", avançant pour preuve le déficit qui s'élève à 1 milliard de dinar pour le seul mois d'avril. Il a insisté sur le caractère "structurel" de ce déficit, qui est appelé à se renouveler chaque mois.
Mehdi Jomâa a appelé, dans cet esprit, à ce que "chacun fasse son travail et se sacrifie un peu".
Ces déclarations n'ont pas manqué de susciter des réactions auprès d'experts économistes et de syndicalistes qui y voient une préparation aux négociations syndicales à venir ou vis à vis des bailleurs de fonds.
Des "experts" nuancent les déclarations de l'exécutif
Pour l'économiste Ridha Chkondali, "nous ne pouvons pas parler d'incapacité de l'Etat à payer les salaires de ses fonctionnaires octroyés en monnaie nationale, d'autant que dans les cas extrêmes, l'Etat pourrait avoir recours à un emprunt auprès de la Banque centrale de Tunisie (BCT) en dépit de l'impact d'un tel choix sur l'inflation", a-t-il déclaré à la TAP.
D'après lui, le porte-parole du gouvernement aurait dû conférer davantage de "sagesse" à son discours et "s'informer davantage" sur la situation actuelle, surtout en vue de emprunt obligataire que le pays s'apprête à lancer pour mobiliser des ressources au profit du budget de l'Etat 2014.
Il a ajouté que les déclarations de M. Ouerfelli traduisent des appréhensions quant à la capacité du gouvernement à mobiliser suffisamment de ressources étrangères en 2014, "sachant en outre que les visites effectuées à l'étranger par le Premier ministre provisoire ont donné lieu à des promesses d'accords de crédits et non des crédits".
De son côté, Karim Trabelsi, expert auprès du département des études relevant de l'UGTT, a dénoncé un "discours alarmiste" dont l'objectif est de "contrecarrer les revendications sociales et d'intimider la principale organisation syndicale".
Pour ce dernier, "le problème auquel nous faisons face actuellement est un problème de liquidité et non pas de solvabilité". Il est dû, a-t-il dit, à la concomitance du paiement des intérêts des crédits contractés par la Tunisie auprès de bailleurs de fonds internationaux (à la fin de chaque trimestre) avec le retard enregistré dans l'encaissement des recettes fiscales en raison notamment de la grève des agents du ministère des finances.
L'expert a rappelé que "le discours alarmiste" est apparu quand des voix se sont élevées pour réclamer des négociations sur des augmentations salariales dans le secteur public. Il traduit, selon lui, des craintes dont l'objet n'est pas l'incidence budgétaires de telles augmentations (environ 250 millions de dinars) mais plutôt la crainte d'entraîner des négociations analogues dans le secteur privé.
Après le porte-parole du gouvernement, Nidhal Ouerfelli, qui déclarait hier que "les finances publiques passent par une situation difficile, pour ne pas dire critique, surtout au niveau des liquidités" (en référence aux 600 millions de dinars qui manquent encore au budget d'ici juillet), c'est au tour du chef du gouvernement Mehdi Jomâa d'en rajouter une couche.
Ce dernier s'est alarmé aujourd'hui sur les ondes de Mosaïque FM de l'extrême fragilité des caisses publiques qui a obligé le gouvernement à emprunter 350 millions de dinars sur le marché tunisien pour payer les salaires des fonctionnaires en avril.
Le premier ministre a rappelé que la situation est "difficile, voire très difficile", avançant pour preuve le déficit qui s'élève à 1 milliard de dinar pour le seul mois d'avril. Il a insisté sur le caractère "structurel" de ce déficit, qui est appelé à se renouveler chaque mois.
Mehdi Jomâa a appelé, dans cet esprit, à ce que "chacun fasse son travail et se sacrifie un peu".
Ces déclarations n'ont pas manqué de susciter des réactions auprès d'experts économistes et de syndicalistes qui y voient une préparation aux négociations syndicales à venir ou vis à vis des bailleurs de fonds.
Des "experts" nuancent les déclarations de l'exécutif
Pour l'économiste Ridha Chkondali, "nous ne pouvons pas parler d'incapacité de l'Etat à payer les salaires de ses fonctionnaires octroyés en monnaie nationale, d'autant que dans les cas extrêmes, l'Etat pourrait avoir recours à un emprunt auprès de la Banque centrale de Tunisie (BCT) en dépit de l'impact d'un tel choix sur l'inflation", a-t-il déclaré à la TAP.
D'après lui, le porte-parole du gouvernement aurait dû conférer davantage de "sagesse" à son discours et "s'informer davantage" sur la situation actuelle, surtout en vue de emprunt obligataire que le pays s'apprête à lancer pour mobiliser des ressources au profit du budget de l'Etat 2014.
Il a ajouté que les déclarations de M. Ouerfelli traduisent des appréhensions quant à la capacité du gouvernement à mobiliser suffisamment de ressources étrangères en 2014, "sachant en outre que les visites effectuées à l'étranger par le Premier ministre provisoire ont donné lieu à des promesses d'accords de crédits et non des crédits".
De son côté, Karim Trabelsi, expert auprès du département des études relevant de l'UGTT, a dénoncé un "discours alarmiste" dont l'objectif est de "contrecarrer les revendications sociales et d'intimider la principale organisation syndicale".
Pour ce dernier, "le problème auquel nous faisons face actuellement est un problème de liquidité et non pas de solvabilité". Il est dû, a-t-il dit, à la concomitance du paiement des intérêts des crédits contractés par la Tunisie auprès de bailleurs de fonds internationaux (à la fin de chaque trimestre) avec le retard enregistré dans l'encaissement des recettes fiscales en raison notamment de la grève des agents du ministère des finances.
L'expert a rappelé que "le discours alarmiste" est apparu quand des voix se sont élevées pour réclamer des négociations sur des augmentations salariales dans le secteur public. Il traduit, selon lui, des craintes dont l'objet n'est pas l'incidence budgétaires de telles augmentations (environ 250 millions de dinars) mais plutôt la crainte d'entraîner des négociations analogues dans le secteur privé.
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