A la veille de l'élection présidentielle, alors que le président sortant Abdelaziz Bouteflika est donné favori par la plupart des analystes et médias nationaux et étrangers, une autre perspective sur les élections dévoile un climat électoral favorable à l'élection d'Ali Benflis à la magistrature suprême.
Un premier aspect crucial est la dynamique de votes sanctions qui caractérise ces élections. En effet, ces élections présidentielles ont des allures de référendum pour ou contre la réélection de Abdelaziz Bouteflika. Cette dynamique est notamment reflétée par l'accent mis sur la personne des candidats plutôt que sur leur programmes électoraux et idées. Tout laisse à penser que les électeurs ne voteront pas par adhésion à un programme ou à des idées politiques mais pour soutenir ou protester contre la décision d'Abdelaziz Bouteflika de se présenter à un quatrième mandat consécutif malgré son état de santé.
Cela est notamment visible à travers les interventions des candidats qui, très souvent, prennent la forme de critiques de la personne des autres candidats plutôt que de leurs programme et projets politiques. De plus, les programmes électoraux de plusieurs candidats restent vagues et imprécis. Alors que le président sortant Abdelaziz Bouteflika annonce une réforme constitutionnelle sans en donner les détails, Moussa Touati et Ali Fawzi Rebaïne utilisent des axes de programmes à sens large, ne donnent pas de détails pratiques et ne se prononcent pas sur plusieurs sujets importants tel le code de la famille.
Tous ces éléments reflètent des dynamiques de vote ayant d'importantes répercussions sur la place d'Ali Benflis sur l'échiquier politique, qui a su profiter d'une conjoncture favorable de votes-sanctions.
La candidature de Bouteflika donne plus de chance à Benflis d'être élu
Si le président sortant ne s'était pas représenté aux élections présidentielles, non seulement les électeurs auraient eu plus d'alternatives, mais il est aussi probable que l'absence d'une dynamique de votes-sanctions ait permis que plus d'attention soit portée aux programmes électoraux et idées politiques afin de mieux distinguer les candidats.
L'absence de Bouteflika aux élections aurait engendré plus d'alternatives aux électeurs, car de nombreux candidats et partis politiques bénéficiant d'une popularité non-négligeable tels Ahmed Benbitour, Sofiane Djilali (président du parti Jil Jadid), le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) et le Mouvement pour la Société et la Paix (MSP) ont boycotté les élections en protestation à la candidature du président sortant.
Ce boycott, qui réunit islamistes et laïcs, a permis à Benflis de représenter la voix de l'opposition aux élections. Alors que le boycott n'offre pas vraiment de perspectives réelles quant au processus démocratique, Benflis a su utiliser la situation à son avantage en incarnant le principal moyen pratique pour les votes sanctions "d'initier le changement à travers les urnes", selon ses propres mots.
Le discours d'Ali Benflis reflète cette ambition d'être le porte-parole des mouvements d'opposition et l'alternative démocratique des mouvements de boycott. En s'imposant comme le principal challenger de Bouteflika, Benflis réunit les votes sanctions dont une partie ne lui aurait sûrement pas été attribué en l'absence du président sortant à la course aux présidentielles. Cette aptitude d'incarner la voix de la protestation et de la contestation du quatrième mandat est ce qui différencie Ali Benflis des quatre autres candidats, hormis Bouteflika, qui n'ont su transcender leur campagnes électorales en les associant à de plus grands mouvements de protestation et d'opposition.
La stratégie de Benflis? Ne pas représenter uniquement un candidat, mais un mouvement de contestation. Une telle stratégie a été permise par les dynamiques qui caractérisent le climat électoral des présidentielles algériennes. C'est pourquoi, même si le président sortant Abdelaziz Bouteflika part avec une longueur d'avance sur les autres candidats, le climat électoral a rendu possible pour Ali Benflis d'utiliser la situation à son avantage. Les dynamiques régissant ces élections sont différentes de celles qui caractérisaient les élections présidentielles de 2004, où Benflis est arrivé derrière Bouteflika avec 6,42 % des voix.
On peut donc s'attendre à de biens meilleurs résultats de Benflis en 2014 qu'en 2004. Reste à savoir si ce climat favorable sera suffisant pour devancer le président sortant. L'issue du vote, dont les résultats seront proclamés le vendredi 18 avril, nous le dira.
Un premier aspect crucial est la dynamique de votes sanctions qui caractérise ces élections. En effet, ces élections présidentielles ont des allures de référendum pour ou contre la réélection de Abdelaziz Bouteflika. Cette dynamique est notamment reflétée par l'accent mis sur la personne des candidats plutôt que sur leur programmes électoraux et idées. Tout laisse à penser que les électeurs ne voteront pas par adhésion à un programme ou à des idées politiques mais pour soutenir ou protester contre la décision d'Abdelaziz Bouteflika de se présenter à un quatrième mandat consécutif malgré son état de santé.
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Cela est notamment visible à travers les interventions des candidats qui, très souvent, prennent la forme de critiques de la personne des autres candidats plutôt que de leurs programme et projets politiques. De plus, les programmes électoraux de plusieurs candidats restent vagues et imprécis. Alors que le président sortant Abdelaziz Bouteflika annonce une réforme constitutionnelle sans en donner les détails, Moussa Touati et Ali Fawzi Rebaïne utilisent des axes de programmes à sens large, ne donnent pas de détails pratiques et ne se prononcent pas sur plusieurs sujets importants tel le code de la famille.
Tous ces éléments reflètent des dynamiques de vote ayant d'importantes répercussions sur la place d'Ali Benflis sur l'échiquier politique, qui a su profiter d'une conjoncture favorable de votes-sanctions.
La candidature de Bouteflika donne plus de chance à Benflis d'être élu
Si le président sortant ne s'était pas représenté aux élections présidentielles, non seulement les électeurs auraient eu plus d'alternatives, mais il est aussi probable que l'absence d'une dynamique de votes-sanctions ait permis que plus d'attention soit portée aux programmes électoraux et idées politiques afin de mieux distinguer les candidats.
L'absence de Bouteflika aux élections aurait engendré plus d'alternatives aux électeurs, car de nombreux candidats et partis politiques bénéficiant d'une popularité non-négligeable tels Ahmed Benbitour, Sofiane Djilali (président du parti Jil Jadid), le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) et le Mouvement pour la Société et la Paix (MSP) ont boycotté les élections en protestation à la candidature du président sortant.
Ce boycott, qui réunit islamistes et laïcs, a permis à Benflis de représenter la voix de l'opposition aux élections. Alors que le boycott n'offre pas vraiment de perspectives réelles quant au processus démocratique, Benflis a su utiliser la situation à son avantage en incarnant le principal moyen pratique pour les votes sanctions "d'initier le changement à travers les urnes", selon ses propres mots.
Le discours d'Ali Benflis reflète cette ambition d'être le porte-parole des mouvements d'opposition et l'alternative démocratique des mouvements de boycott. En s'imposant comme le principal challenger de Bouteflika, Benflis réunit les votes sanctions dont une partie ne lui aurait sûrement pas été attribué en l'absence du président sortant à la course aux présidentielles. Cette aptitude d'incarner la voix de la protestation et de la contestation du quatrième mandat est ce qui différencie Ali Benflis des quatre autres candidats, hormis Bouteflika, qui n'ont su transcender leur campagnes électorales en les associant à de plus grands mouvements de protestation et d'opposition.
La stratégie de Benflis? Ne pas représenter uniquement un candidat, mais un mouvement de contestation. Une telle stratégie a été permise par les dynamiques qui caractérisent le climat électoral des présidentielles algériennes. C'est pourquoi, même si le président sortant Abdelaziz Bouteflika part avec une longueur d'avance sur les autres candidats, le climat électoral a rendu possible pour Ali Benflis d'utiliser la situation à son avantage. Les dynamiques régissant ces élections sont différentes de celles qui caractérisaient les élections présidentielles de 2004, où Benflis est arrivé derrière Bouteflika avec 6,42 % des voix.
On peut donc s'attendre à de biens meilleurs résultats de Benflis en 2014 qu'en 2004. Reste à savoir si ce climat favorable sera suffisant pour devancer le président sortant. L'issue du vote, dont les résultats seront proclamés le vendredi 18 avril, nous le dira.
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