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Élection Présidentielle en Algérie: Bouteflika réélu pour un 4ème mandat avec 81,53% des voix

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Considéré comme l'artisan de la réconciliation nationale après dix ans de guerre civile, Abdelaziz Bouteflika a été réélu pour un quatrième mandat avec 81,53% des voix, a annoncé vendredi le ministre de l'Intérieur, Tayeb Belaïz. Son principal rival, Ali Benflis, a recueilli 12,18% des suffrages, a déclaré le ministre. Le taux de participation a été de 51,7%.

Le président algérien, affaibli par la maladie, a remporté ce quatrième mandat à l'issue d'un scrutin qui n'a attiré que la moitié des électeurs et qui semblait joué d'avance. Dès jeudi, son principal adversaire, Ali Benflis, avait affirmé qu'il rejetait "en bloc et en détail" le résultat, dénonçant une "fraude à grande échelle" et de "graves irrégularités" tout au long de la journée et partout dans le pays.

Pour cette élection, le taux de participation s'est établi à 51,7 %, en net recul par rapport à celui de 74% en 2009. Le plus faible taux de participation a été enregistré en Kabylie (autour de 25%), où des incidents ont fait 70 blessés, et dans la capitale, où les Algérois ont été seulement 37% à voter.


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Le peuple "a choisi en toute liberté"

Le ministre de l'Intérieur a assuré que le peuple avait "choisi en toute liberté dans un climat de transparence et de neutralité". Selon lui, le peuple algérien a choisi M. Bouteflika "en reconnaissance de ce qu'il a fait pour lui avant et après l'indépendance" en 1962.

A 77 ans et après quinze ans de pouvoir, M. Bouteflika doit maintenant donner du contenu à sa promesse d'une "République rénovée" et engager des réformes économiques qui doivent rendre son pays moins dépendant du pétrole.

Il doit normalement s'atteler dès cette année à une révision de la Constitution dans le sens d'un "renforcement des libertés collectives et individuelles, des pouvoirs du Parlement et de ceux du Premier ministre", a expliqué récemment à l'AFP son directeur de campagne, Abdelmalek Sellal.

Selon lui, M. Bouteflika va enfin "donner le pouvoir à la génération de l'indépendance" dans ce pays de près de 40 millions d'habitants, jeunes dans leur écrasante majorité, et dont les principaux dirigeants sont pour beaucoup septuagénaires.


Consolidation du statu quo

Mais, observe le politologue Rachid Tlemçani, "la reconduction de Bouteflika va consacrer la consolidation du statu-quo".

"Sa réélection ouvrira la voie à une période d'instabilité qui sera marquée notamment par une grogne sociale qui va s'accentuer" car "le pouvoir incarné par Bouteflika ne sera plus en mesure d'acheter la paix sociale, comme il l'a fait durant les trois précédents mandats, en raison de d'une probable baisse des revenus pétroliers du pays", estime-t-il.

La candidature de M. Bouteflika à un quatrième mandat a été longue à se dessiner. Le 8 mai 2012, sa dernière apparition publique avant de se montrer jeudi au bureau de vote, il avait affirmé que sa génération avait "fait son temps", laissant croire à une succession ouverte.

Son hospitalisation de près de trois mois au Val-de-Grâce à Paris après un AVC il y a un an a renforcé cette hypothèse. Rentré à Alger, il a effectué un important remaniement du gouvernement, plaçant ses proches aux postes clés et effectué des changements importants au sein de l'armée, qui joue un rôle politique majeur dans le pays.

Le 22 février, il annonçait finalement sa candidature après ce que la presse a présenté comme une lutte au sommet de l'Etat, soutenant que les principaux dirigeants de l'armée n'étaient pas tous favorables à un quatrième mandat, en raison de l'état de santé du président.

Mais dès l'annonce de sa candidature, sa réélection ne faisait quasiment pas de doute dans un pays encore marqué par la décennie noire des années 90. Son équipe a d'ailleurs mené campagne sur le thème de la "stabilité" agitant le spectre de la peur.

Avant même l'annonce officielle des résultats, la presse dont une partie avait pronostiqué une compétition serrée avec M. Benflis, avait annoncé la victoire.

"Un quatrième mandat pour Bouteflika", titrait dès vendredi matin le quotidien El Khabar, illustré d'une photo du président en fauteuil roulant.

"Bouteflika président majoritaire", écrivait Al-Chouroq en estimant que "les Algériens ont voté pour la sécurité et la stabilité". El Watan regrettait de son côté "le chantage à la peur", estimant que l'abstention était devenue "le plus grand parti du pays" et que "cette élection du 17 avril restera dans l'Histoire comme le scrutin de l'absurde".










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