Ce mercredi 3 avril, le gouvernement marocain a présenté sa stratégie d'accélération industrielle 2014-2020, sous la Présidence du Chef de l'Etat, SM le Roi Mohammed VI, et en présence de plusieurs centaines d'opérateurs économiques nationaux et internationaux, incluant une forte participation africaine.
Cette nouvelle stratégie marocaine se fonde sur une conviction forte: seul un tissu de PME industrielles performant, innovant et réactif peut accroitre la compétitivité de la Nation et contribuer à absorber les nouveaux entrants sur le marché de l'emploi.
Or, le niveau de l'industrie dans le PIB du Maroc est aujourd'hui insuffisant - autour de 14% - et ne correspond pas à l'ambition que nous nourrissons de devenir une puissance industrielle africaine et méditerranéenne. C'est donc pour atteindre cette industrialisation urgente et incontournable que le Maroc met en place cette politique d'accélération et d'innovation industrielle basée sur un repositionnement à l'international mais surtout sur une réorganisation structurelle du tissu économique national.
Cette restructuration est basée sur le développement de "pyramides" sectorielles - de véritables écosystèmes - avec à leur tête des locomotives - nationales ou étrangères - mais surtout comme fournisseur de 1er rang les PME et en 2eme rang les Très Petites Entreprises (TPE).
Ceci permettra la densification du tissu productif, qui est un levier essentiel de l'amélioration de la compétitivité à travers les PME et TPE, ces derniers constituant une base solide de fournisseurs au service de l'industrie nationale et des investisseurs directs étrangers qui ont besoin de s'appuyer sur de fournisseurs locaux alliant qualité et fiabilité.
Cette interaction et dynamique entre grands groupes, PME et TPE doit ainsi permettre un transfert technique et technologique vertical, ce qui constitue en soi une rupture dans la manière dont nous appréhendons l'industrie au sein de la rive sud de la Méditerranée.
A cet effet, un bloc de mesures intégrées est prévu par cette nouvelle stratégie industrielle 2014-2020.
Parmi les initiatives prévues, la mise en place de contrats d'agrégations entre Grandes entreprises, PME et TPE pour la constitution des écosystèmes.
Autre mesure adoptée, l'injection de fonds directement dans les capitaux des PME/TPE pour mettre fin à la sous-capitalisation chronique du tissu économique qui inhibe son accès au financement.
Enfin, au niveau immatériel, la promotion de l'esprit d'entreprendre via une qualification des ressources et un accès facilité à la formation continue constitue l'autre volet essentiel sur lequel nous souhaitons œuvrer de manière volontariste afin d'améliorer notre attractivité et l'adéquation entre ressources humaines et besoins d'entreprises.
Notre objectif, à terme, est de procéder à la mise à niveau des TPE/PME pour en faire une véritable plateforme de fournisseurs performants sur laquelle peut se construire l'industrialisation du pays.
La question sensible
Ce défi de professionnalisation du tissu de PME et TPE nécessite toutefois que l'on s'attaque de manière tout aussi volontaire à la question de l'économie informelle au Maroc.
La question est sensible: cette dernière fait vivre des millions de personnes, essentiellement à bas revenus. Elle comporte une forte dimension sociale car le secteur informel est composé à 94 % de TPE et d'auto-emploi, tout en étant une source de concurrence déloyale pour le secteur formel et un noyau de cristallisation de la corruption.
De ce fait, notre seconde conviction forte au sein du plan d'accélération industriel est qu'une partie de l'augmentation de la part de l'industrie dans le pays doit se faire en absorbant cette économie informelle.
Ainsi les TPE et l'auto emploi, seront les 2 leviers utilisés comme véritables ponts entre l'informel et le formel. L'incitation financière, fiscale, la formation et l'adéquation de ce tissu précaire avec les besoins futurs de notre industrie sont donc essentielles pour en faire un tissu de sous-traitance et un gisement de main d'œuvre "adaptée" à l'accélération industrielle.
Grâce à cette absorption graduelle, la croissance industrielle sera donc répartie de manière plus équitable et transmise directement vers le tissu productif le plus précaire.
Ainsi, cette réorganisation et densification du tissu industriel se fera non pas au détriment des autres secteurs - tourisme, agriculture - mais en intégrant l'économie informelle comme l'un des catalyseurs de la transformation.
En effet, il est impossible de faire coexister une plateforme de PME/TPE industrielles solides avec un niveau élevé de secteur informel.
Tout cela a pour objectif global de renforcer notre compétitivité mais également de renforcer la place crédible qu'occupe aujourd'hui le Maroc dans la chaîne industrielle mondiale, notamment dans les secteurs de l'automobile ou de l'aéronautique. En offrant au monde un tissu industriel composé à la fois de grands groupes qui se projettent notamment en Afrique, et de PME-TPE plus innovantes et plus compétitives, l' "offre Maroc" deviendra plus cohérente et permettra l'émergence d'un champion industriel régional.
De surcroit, avec l'essoufflement de la croissance asiatique, l'Afrique est rapidement apparue comme le prochain gisement de croissance mondiale.
Le Maroc a donc décidé de se positionner comme hub régional et plateforme-relai vers l'Afrique. C'est une vision économique qui demande de l'anticipation, du courage, de l'audace et surtout de la convergence de la part de tous les acteurs publics et privés.
Cette vision peut avoir un impact important surtout pour les stratégies des entreprises européennes. Car l'accès au marché africain depuis l'Europe est coûteux et difficile sur les plans logistique, du coût du travail et du capital, et le Maroc pourra donc être utilisé par ces opérateurs comme plateforme de développement en direction du continent.
C'est là toute l'ambition de la stratégie d'accélération que nous mettons en route : organiser un dialogue économique tridimensionnel entre Europe, Afrique et Amérique en faisant émerger un pays plus compétitif qui place la PME au cœur de son projet de développement industriel.
Cette nouvelle stratégie marocaine se fonde sur une conviction forte: seul un tissu de PME industrielles performant, innovant et réactif peut accroitre la compétitivité de la Nation et contribuer à absorber les nouveaux entrants sur le marché de l'emploi.
Or, le niveau de l'industrie dans le PIB du Maroc est aujourd'hui insuffisant - autour de 14% - et ne correspond pas à l'ambition que nous nourrissons de devenir une puissance industrielle africaine et méditerranéenne. C'est donc pour atteindre cette industrialisation urgente et incontournable que le Maroc met en place cette politique d'accélération et d'innovation industrielle basée sur un repositionnement à l'international mais surtout sur une réorganisation structurelle du tissu économique national.
Cette restructuration est basée sur le développement de "pyramides" sectorielles - de véritables écosystèmes - avec à leur tête des locomotives - nationales ou étrangères - mais surtout comme fournisseur de 1er rang les PME et en 2eme rang les Très Petites Entreprises (TPE).
Ceci permettra la densification du tissu productif, qui est un levier essentiel de l'amélioration de la compétitivité à travers les PME et TPE, ces derniers constituant une base solide de fournisseurs au service de l'industrie nationale et des investisseurs directs étrangers qui ont besoin de s'appuyer sur de fournisseurs locaux alliant qualité et fiabilité.
Cette interaction et dynamique entre grands groupes, PME et TPE doit ainsi permettre un transfert technique et technologique vertical, ce qui constitue en soi une rupture dans la manière dont nous appréhendons l'industrie au sein de la rive sud de la Méditerranée.
A cet effet, un bloc de mesures intégrées est prévu par cette nouvelle stratégie industrielle 2014-2020.
Parmi les initiatives prévues, la mise en place de contrats d'agrégations entre Grandes entreprises, PME et TPE pour la constitution des écosystèmes.
Autre mesure adoptée, l'injection de fonds directement dans les capitaux des PME/TPE pour mettre fin à la sous-capitalisation chronique du tissu économique qui inhibe son accès au financement.
Enfin, au niveau immatériel, la promotion de l'esprit d'entreprendre via une qualification des ressources et un accès facilité à la formation continue constitue l'autre volet essentiel sur lequel nous souhaitons œuvrer de manière volontariste afin d'améliorer notre attractivité et l'adéquation entre ressources humaines et besoins d'entreprises.
Notre objectif, à terme, est de procéder à la mise à niveau des TPE/PME pour en faire une véritable plateforme de fournisseurs performants sur laquelle peut se construire l'industrialisation du pays.
La question sensible
Ce défi de professionnalisation du tissu de PME et TPE nécessite toutefois que l'on s'attaque de manière tout aussi volontaire à la question de l'économie informelle au Maroc.
La question est sensible: cette dernière fait vivre des millions de personnes, essentiellement à bas revenus. Elle comporte une forte dimension sociale car le secteur informel est composé à 94 % de TPE et d'auto-emploi, tout en étant une source de concurrence déloyale pour le secteur formel et un noyau de cristallisation de la corruption.
De ce fait, notre seconde conviction forte au sein du plan d'accélération industriel est qu'une partie de l'augmentation de la part de l'industrie dans le pays doit se faire en absorbant cette économie informelle.
Ainsi les TPE et l'auto emploi, seront les 2 leviers utilisés comme véritables ponts entre l'informel et le formel. L'incitation financière, fiscale, la formation et l'adéquation de ce tissu précaire avec les besoins futurs de notre industrie sont donc essentielles pour en faire un tissu de sous-traitance et un gisement de main d'œuvre "adaptée" à l'accélération industrielle.
Grâce à cette absorption graduelle, la croissance industrielle sera donc répartie de manière plus équitable et transmise directement vers le tissu productif le plus précaire.
Ainsi, cette réorganisation et densification du tissu industriel se fera non pas au détriment des autres secteurs - tourisme, agriculture - mais en intégrant l'économie informelle comme l'un des catalyseurs de la transformation.
En effet, il est impossible de faire coexister une plateforme de PME/TPE industrielles solides avec un niveau élevé de secteur informel.
Tout cela a pour objectif global de renforcer notre compétitivité mais également de renforcer la place crédible qu'occupe aujourd'hui le Maroc dans la chaîne industrielle mondiale, notamment dans les secteurs de l'automobile ou de l'aéronautique. En offrant au monde un tissu industriel composé à la fois de grands groupes qui se projettent notamment en Afrique, et de PME-TPE plus innovantes et plus compétitives, l' "offre Maroc" deviendra plus cohérente et permettra l'émergence d'un champion industriel régional.
De surcroit, avec l'essoufflement de la croissance asiatique, l'Afrique est rapidement apparue comme le prochain gisement de croissance mondiale.
Le Maroc a donc décidé de se positionner comme hub régional et plateforme-relai vers l'Afrique. C'est une vision économique qui demande de l'anticipation, du courage, de l'audace et surtout de la convergence de la part de tous les acteurs publics et privés.
Cette vision peut avoir un impact important surtout pour les stratégies des entreprises européennes. Car l'accès au marché africain depuis l'Europe est coûteux et difficile sur les plans logistique, du coût du travail et du capital, et le Maroc pourra donc être utilisé par ces opérateurs comme plateforme de développement en direction du continent.
C'est là toute l'ambition de la stratégie d'accélération que nous mettons en route : organiser un dialogue économique tridimensionnel entre Europe, Afrique et Amérique en faisant émerger un pays plus compétitif qui place la PME au cœur de son projet de développement industriel.
Retrouvez les blogs du HuffPost Maghreb sur notre page Facebook.