Sans surprise Abdelaziz Bouteflika vient d'être réélu à la tête de l'Etat algérien. Au-delà de son score et des accusations de fraudes, la campagne électorale de 2014 marquera sûrement le champ politique et social algérien au cours des prochaines années. Elle a fait sauter de nombreux tabous, notamment celui qui touche les services de renseignements.
En effet, il y a de cela à peine 2 mois, personne en Algérie n'osait prononcer en public les sigles de la sécurité militaire DRS (département du renseignement et de la sécurité) et de son chef le Général des corps d'armée Mohamed Mediène. Désormais, ce dernier et son service sont cités dans de nombreux journaux, plateaux de télévisions, vidéos, rues, cafés, fait inédit dans une Algérie ou rien que le fait de penser services de renseignements faisait froid dans le dos.
Etonnement, ce ne sont pas les opposants au régime qui ont commencé à critiquer les services de renseignements, mais bien les soutiens du président actuel, Bouteflika. Le premier à le faire a été Amar Saïdani, secrétaire général de l'ancien parti unique, le FLN, dont Bouteflika est le président d'honneur. Monsieur Saïdani arguait que les enquêtes anti-corruption contre l'entourage du chef de l'Etat avaient pour objectif de défaire ce dernier, appelant l'armée et ses services secret à ne pas se mêler de la vie politique, et la population à faire front commun pour le président Bouteflika.
Depuis, les médias locaux et les citoyens n'ont pas cessé d'en parler. Les uns soutenant les enquêtes anticorruption des services de renseignement, les autres soutenant le président Bouteflika. Cette guéguerre politicienne dont le but principal était de crier au loup afin de faire resserrer les rangs autour d'un président convalescent de son accident vasculaire cérébral, s'est transformé en une séance de psychothérapie collective faisant sauter le tabou ''services de renseignement''. On assista depuis à des manifestations hostiles aussi bien à l'encontre de Bouteflika que du DRS et de son chef, pratiquement du jamais vu depuis presque 30 ans.
En pointant du doigt les ingérences du DRS dans la vie politique, les partisans de Bouteflika les ont mis sous les feux des projecteurs. Sans le vouloir, ils ont contribué à les désacraliser, à faire tomber le mur de la peur et des fantasmes que les services de renseignement suscitaient, annonçant peut-être un début de changement dans une Algérie ou l'armée et ses services ont toujours eu un rôle déterminent dans la vie politique depuis l'indépendance en 1962.
En cherchant à maintenir leur candidat au pouvoir, les partisans d'Abdelaziz Bouteflika ont fragilisés l'un des piliers qui les avait aidés à conquérir ce même pouvoir en 1999. Désormais, la population risque de ne plus se satisfaire d'un changement à la tête de l'Etat, elle risque de réclamer la dissolution du DRS, voire de l'armée, pourtant seul institution stable et capable de diriger le pays en cas de crise.
Les prochains mois sont donc à suivre en Algérie, car des rebondissements socio-politiques sont fort probables.
En effet, il y a de cela à peine 2 mois, personne en Algérie n'osait prononcer en public les sigles de la sécurité militaire DRS (département du renseignement et de la sécurité) et de son chef le Général des corps d'armée Mohamed Mediène. Désormais, ce dernier et son service sont cités dans de nombreux journaux, plateaux de télévisions, vidéos, rues, cafés, fait inédit dans une Algérie ou rien que le fait de penser services de renseignements faisait froid dans le dos.
Etonnement, ce ne sont pas les opposants au régime qui ont commencé à critiquer les services de renseignements, mais bien les soutiens du président actuel, Bouteflika. Le premier à le faire a été Amar Saïdani, secrétaire général de l'ancien parti unique, le FLN, dont Bouteflika est le président d'honneur. Monsieur Saïdani arguait que les enquêtes anti-corruption contre l'entourage du chef de l'Etat avaient pour objectif de défaire ce dernier, appelant l'armée et ses services secret à ne pas se mêler de la vie politique, et la population à faire front commun pour le président Bouteflika.
Depuis, les médias locaux et les citoyens n'ont pas cessé d'en parler. Les uns soutenant les enquêtes anticorruption des services de renseignement, les autres soutenant le président Bouteflika. Cette guéguerre politicienne dont le but principal était de crier au loup afin de faire resserrer les rangs autour d'un président convalescent de son accident vasculaire cérébral, s'est transformé en une séance de psychothérapie collective faisant sauter le tabou ''services de renseignement''. On assista depuis à des manifestations hostiles aussi bien à l'encontre de Bouteflika que du DRS et de son chef, pratiquement du jamais vu depuis presque 30 ans.
En pointant du doigt les ingérences du DRS dans la vie politique, les partisans de Bouteflika les ont mis sous les feux des projecteurs. Sans le vouloir, ils ont contribué à les désacraliser, à faire tomber le mur de la peur et des fantasmes que les services de renseignement suscitaient, annonçant peut-être un début de changement dans une Algérie ou l'armée et ses services ont toujours eu un rôle déterminent dans la vie politique depuis l'indépendance en 1962.
En cherchant à maintenir leur candidat au pouvoir, les partisans d'Abdelaziz Bouteflika ont fragilisés l'un des piliers qui les avait aidés à conquérir ce même pouvoir en 1999. Désormais, la population risque de ne plus se satisfaire d'un changement à la tête de l'Etat, elle risque de réclamer la dissolution du DRS, voire de l'armée, pourtant seul institution stable et capable de diriger le pays en cas de crise.
Les prochains mois sont donc à suivre en Algérie, car des rebondissements socio-politiques sont fort probables.
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