Les députés ont fait l'impasse, lundi après-midi, sur l'article 23 de la loi électorale, promettant d'y revenir une fois qu'un "consensus" aura été trouvé.
L'article 23 revêt en effet une importance primordiale, celle de la représentativité des femmes et des jeunes dans le futur Parlement.
Cet article, tel qu'il est énoncé dans le projet de loi, apporte des nouveautés par rapport aux élections du 23 octobre 2011.
En effet, si l'alternance entre homme et femme est toujours assurée pour une même liste, l'article 23 prévoit en plus un quota d'un tiers de femmes en tant que têtes de listes, pour un parti ou une formation présentant plusieurs listes de candidatures.
La représentativité de femmes candidates en tête de liste augmenterait ainsi leur chance de se faire élire. Amira Yahyaoui, présidente de l'ONG Al Bawsala, rappelait en ce sens que plus des deux tiers des députés de l'Assemblée étaient têtes de liste, lors des élections du 23 octobre 2011.
L'article 23 prévoit également un quota (d'un siège par liste dans les circonscriptions ayant plus de trois sièges) pour les jeunes de moins de trente ans.
Mais certaines dispositions de l'article sont remises en cause.
"Ennahdha, Wafa et Al Mahabba se sont exprimés contre toute discrimination envers les femmes et les jeunes mais proposent de revenir au [modèle des] listes du 23 octobre (parité verticale). Ettakatol, le CPR et le Front populaire, nous avons défendu la parité horizontale et la représentation des jeunes sur les trois premiers de la liste. Pour le moment, c'est le blocage", a indiqué Lobna Jeribi, députée Ettakatol, au HuffPost Maghreb.
"Il y a effectivement un revirement sur le quota du tiers de femmes têtes de liste. Nous devrions le discuter aujourd'hui, normalement", a précisé Selma Mabrouk.
Sur les réseaux sociaux, la parité fait débat et chacun y va de son argument. Si pour beaucoup, le fait que les femmes représentent la moitié de la population est une raison suffisante, d'autres avancent d'autres arguments.
Amira Yahyaoui énonce ainsi quelques statistiques, comme le taux de présence des femmes lors des plénières consacrées à la Constitution, supérieur à celui des hommes de près de 10 points.
Pour Zeineb Turki, membre du bureau politique d'Al Joumhouri, la prédisposition des femmes dans la gestion de certains conflits ou pour "négocier des consensus", serait une donnée statistique.
Des "statistiques" qui n'auront pas convaincu tout le monde.
Mais pour d'autres, défendre la parité revient nécessairement à réformer les normes sociales en vigueur et pallier les discriminations.
"Il nous faut être très réalistes par rapport à nos "normes sociales" qui changeront un jour, mais pas aujourd’hui ; car aujourd’hui, les femmes tunisiennes consacrent en moyenne 5 heures par jour aux tâches domestiques, peuvent être empêchées par leurs maris de participer à des réunions de parti si elles n’ont pas fait à manger, et j’en passe et ne sont pas exemptées de leurs "obligations familiales" quand elles s’engagent dans des activités politiques ou dans la société civile", écrit en ce sens Nesrine Jelalia.
"Dans un monde idéal, j’aurais été contre les systèmes d’alternance et de quotas ; mais pour les femmes dans la Tunisie d’aujourd’hui, je suis pour et je pense que c’est ce qui garantira que dans quelques années, nous n’en aurons plus besoin", conclut-elle.
Une manifestation sera organisée ce mercredi 22 avril à 11h, par plusieurs associations féministes, pour la "consécration de la parité horizontale [pour les têtes de liste] et verticale [alternance entre homme et femme dans une même liste]".
L'article 46 de la Constitution énonce le principe de parité: "L’Etat œuvre à réaliser la parité entre la femme et l’homme dans les assemblées élues". Mais s'il dispose d'une obligation de moyens, cet article n'énonce aucune obligation de résultats.
L'article 23 revêt en effet une importance primordiale, celle de la représentativité des femmes et des jeunes dans le futur Parlement.
Cet article, tel qu'il est énoncé dans le projet de loi, apporte des nouveautés par rapport aux élections du 23 octobre 2011.
En effet, si l'alternance entre homme et femme est toujours assurée pour une même liste, l'article 23 prévoit en plus un quota d'un tiers de femmes en tant que têtes de listes, pour un parti ou une formation présentant plusieurs listes de candidatures.
La représentativité de femmes candidates en tête de liste augmenterait ainsi leur chance de se faire élire. Amira Yahyaoui, présidente de l'ONG Al Bawsala, rappelait en ce sens que plus des deux tiers des députés de l'Assemblée étaient têtes de liste, lors des élections du 23 octobre 2011.
Le 23 octobre 2011 153 des élus sur 217 ont été têtes de listes , seulement 14 étaient des femmes des femmes. #LoiElectorale #article23
— Amira Yahyaoui (@Mira404) 21 Avril 2014
L'article 23 prévoit également un quota (d'un siège par liste dans les circonscriptions ayant plus de trois sièges) pour les jeunes de moins de trente ans.
Mais certaines dispositions de l'article sont remises en cause.
"Ennahdha, Wafa et Al Mahabba se sont exprimés contre toute discrimination envers les femmes et les jeunes mais proposent de revenir au [modèle des] listes du 23 octobre (parité verticale). Ettakatol, le CPR et le Front populaire, nous avons défendu la parité horizontale et la représentation des jeunes sur les trois premiers de la liste. Pour le moment, c'est le blocage", a indiqué Lobna Jeribi, députée Ettakatol, au HuffPost Maghreb.
"Il y a effectivement un revirement sur le quota du tiers de femmes têtes de liste. Nous devrions le discuter aujourd'hui, normalement", a précisé Selma Mabrouk.
Sur les réseaux sociaux, la parité fait débat et chacun y va de son argument. Si pour beaucoup, le fait que les femmes représentent la moitié de la population est une raison suffisante, d'autres avancent d'autres arguments.
Amira Yahyaoui énonce ainsi quelques statistiques, comme le taux de présence des femmes lors des plénières consacrées à la Constitution, supérieur à celui des hommes de près de 10 points.
Post by Amira Yahyaoui.
Pour Zeineb Turki, membre du bureau politique d'Al Joumhouri, la prédisposition des femmes dans la gestion de certains conflits ou pour "négocier des consensus", serait une donnée statistique.
@heger_ : Par contre dire que les femmes sont plus assidues dans les assemblées élus, qu'elles sont plus productives en entreprise ou encore
— Zeineb Turki (@ZeinebTurki) 21 Avril 2014
@heger_ : qu'elles sont meilleures pour négocier des consensus ou qu'elles gèrent mieux les conflits interpersonnels ce sont des stats
— Zeineb Turki (@ZeinebTurki) 21 Avril 2014
Des "statistiques" qui n'auront pas convaincu tout le monde.
@ZeinebTurki @Mira404 « les femmes font les tâches ménagères 70% plus efficacement que les hommes donc …» Ai-je besoin de faire un dessin ?
— Heger Arfaoui (@heger_) 21 Avril 2014
Mais pour d'autres, défendre la parité revient nécessairement à réformer les normes sociales en vigueur et pallier les discriminations.
"Il nous faut être très réalistes par rapport à nos "normes sociales" qui changeront un jour, mais pas aujourd’hui ; car aujourd’hui, les femmes tunisiennes consacrent en moyenne 5 heures par jour aux tâches domestiques, peuvent être empêchées par leurs maris de participer à des réunions de parti si elles n’ont pas fait à manger, et j’en passe et ne sont pas exemptées de leurs "obligations familiales" quand elles s’engagent dans des activités politiques ou dans la société civile", écrit en ce sens Nesrine Jelalia.
"Dans un monde idéal, j’aurais été contre les systèmes d’alternance et de quotas ; mais pour les femmes dans la Tunisie d’aujourd’hui, je suis pour et je pense que c’est ce qui garantira que dans quelques années, nous n’en aurons plus besoin", conclut-elle.
Une manifestation sera organisée ce mercredi 22 avril à 11h, par plusieurs associations féministes, pour la "consécration de la parité horizontale [pour les têtes de liste] et verticale [alternance entre homme et femme dans une même liste]".
L'article 46 de la Constitution énonce le principe de parité: "L’Etat œuvre à réaliser la parité entre la femme et l’homme dans les assemblées élues". Mais s'il dispose d'une obligation de moyens, cet article n'énonce aucune obligation de résultats.
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