Permettre à des touristes israéliens d'entrer en Tunisie revient-il à normaliser les relations avec Israël? La polémique enfle dans le milieu politique tunisien, plaçant le gouvernent dans une position délicate.
Le Premier ministre Mehdi Jomaa a tenté de balayer ce "faux débat" mais deux de ses ministres sont visés par des motions de censure qui doivent être débattues par l'Assemblée constituante (ANC) d'ici le 9 mai.
"La Tunisie a des principes. Nous ne voulons pas de relations avec un Etat (...) raciste", estime l'un des signataires, Issam Chebbi, député du parti centriste Al Joumhouri.
Les pétitions contre la ministre du Tourisme Amel Karboul et le ministre délégué à la Sécurité auprès du ministère de l'Intérieur, Ridha Sfar, accusent ce dernier d'avoir permis à des touristes israéliens d'entrer en Tunisie et Mme Karboul de les avoir accueillis. Ces affirmations n'ont pas été confirmées par les ministères concernés.
Mme Karboul a déjà dû faire face à de virulentes critiques lors de sa nomination il y a près de trois mois pour s'être rendue par le passé en Israël dans le cadre, selon elle, d'un déplacement professionnel.
En Tunisie, comme dans de nombreux pays arabes, la question des relations avec Israël est sensible. Au nom de la solidarité avec le peuple palestinien et en ligne avec la Ligue arabe, nombreux sont ceux à rejeter toute action susceptible d'établir des relations "normales" avec l'Etat hébreu tant que les Palestiniens n'auront pas d'Etat.
Le chef du gouvernement a indiqué que ses ministres se soumettraient aux questions des élus, mais a aussi appelé à éviter les controverses sur Israël à l'approche du pèlerinage juif de la Ghriba (16-18 mai), du nom de la plus ancienne synagogue d'Afrique située à Djerba (sud).
"De l'avis des professionnels du tourisme, pour que la saison touristique réussisse, il faut que le rendez-vous de la Ghriba soit réussi", a-t-il fait valoir, alors que le pays connaît de graves difficultés économiques.
"Normalisation, pas normalisation, laissons de côté ces grandes causes s'il vous plaît", a lancé M. Jomâa, des propos inhabituels dans la bouche d'un responsable arabe.
"La souveraineté de la Tunisie, son appartenance arabe et sa solidarité avec les Palestiniens sont au-dessus de toute autre considération!", a rétorqué l'élu Iyed Dahmani (Al Joumhouri), en fustigeant "les gens qui veulent faire passer la normalisation au nom de l'économie".
Définir la normalisation
Si la classe politique dans son ensemble a beau se dire contre la normalisation, tout le monde n'est pas d'accord sur sa définition.
"Les juifs qui viennent en Tunisie pour la Ghriba sont les bienvenus et s'ils le veulent, nous irons faire le pèlerinage avec eux", a déclaré le député de gauche Faycel Jadlaoui sur la radio Shems FM.
"Notre problème est avec les citoyens ayant un passeport israélien. Leur entrée en Tunisie est une forme de normalisation" car accepter leur passeport équivaut à reconnaître l'Etat hébreu, a-t-il dit, en rappelant qu'Israël a bombardé en 1985 la localité tunisienne de Hammam-Chott, où se trouvait le QG de l'Organisation pour la libération de la Palestine (OLP), tuant 68 personnes.
L'élu indépendant Tahar Hmila a au contraire appelé à ne pas faire l'amalgame entre un Etat et des citoyens. "Nous ne reconnaissons pas Israël. (Mais) les gens qui vivent en Israël sont-ils des criminels sionistes ou des humains? L'Etat est criminel, mais le peuple est-il criminel?", s'est-il interrogé.
Le gouvernement assure avoir suivi "les mêmes procédures" que les gouvernements précédents, y compris celui mené par les islamistes d'Ennahda, et que seule sa volonté de "transparence" sur cette question est nouvelle.
Mme Karboul avait indiqué en mars que les Israéliens voulant se rendre en Tunisie devaient obtenir un "laissez-passer" du fait de l'absence de relations diplomatiques entre Israël et la Tunisie.
Plusieurs députés d'Ennahdha ont signé les motions de censure mais ce parti islamiste majoritaire à l'ANC "ne soutient pas cette démarche", a dit à l'AFP son porte-parole Zied Ladhari.
En Israël, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Yigal Palmor a dit souhaiter "évidemment que les Israéliens puissent se rendre en Tunisie, de la même façon que les touristes tunisiens souhaitant se rendre en Israël sont les bienvenus".
Le Premier ministre Mehdi Jomaa a tenté de balayer ce "faux débat" mais deux de ses ministres sont visés par des motions de censure qui doivent être débattues par l'Assemblée constituante (ANC) d'ici le 9 mai.
"La Tunisie a des principes. Nous ne voulons pas de relations avec un Etat (...) raciste", estime l'un des signataires, Issam Chebbi, député du parti centriste Al Joumhouri.
Les pétitions contre la ministre du Tourisme Amel Karboul et le ministre délégué à la Sécurité auprès du ministère de l'Intérieur, Ridha Sfar, accusent ce dernier d'avoir permis à des touristes israéliens d'entrer en Tunisie et Mme Karboul de les avoir accueillis. Ces affirmations n'ont pas été confirmées par les ministères concernés.
Mme Karboul a déjà dû faire face à de virulentes critiques lors de sa nomination il y a près de trois mois pour s'être rendue par le passé en Israël dans le cadre, selon elle, d'un déplacement professionnel.
En Tunisie, comme dans de nombreux pays arabes, la question des relations avec Israël est sensible. Au nom de la solidarité avec le peuple palestinien et en ligne avec la Ligue arabe, nombreux sont ceux à rejeter toute action susceptible d'établir des relations "normales" avec l'Etat hébreu tant que les Palestiniens n'auront pas d'Etat.
Le chef du gouvernement a indiqué que ses ministres se soumettraient aux questions des élus, mais a aussi appelé à éviter les controverses sur Israël à l'approche du pèlerinage juif de la Ghriba (16-18 mai), du nom de la plus ancienne synagogue d'Afrique située à Djerba (sud).
"De l'avis des professionnels du tourisme, pour que la saison touristique réussisse, il faut que le rendez-vous de la Ghriba soit réussi", a-t-il fait valoir, alors que le pays connaît de graves difficultés économiques.
"Normalisation, pas normalisation, laissons de côté ces grandes causes s'il vous plaît", a lancé M. Jomâa, des propos inhabituels dans la bouche d'un responsable arabe.
"La souveraineté de la Tunisie, son appartenance arabe et sa solidarité avec les Palestiniens sont au-dessus de toute autre considération!", a rétorqué l'élu Iyed Dahmani (Al Joumhouri), en fustigeant "les gens qui veulent faire passer la normalisation au nom de l'économie".
Définir la normalisation
Si la classe politique dans son ensemble a beau se dire contre la normalisation, tout le monde n'est pas d'accord sur sa définition.
"Les juifs qui viennent en Tunisie pour la Ghriba sont les bienvenus et s'ils le veulent, nous irons faire le pèlerinage avec eux", a déclaré le député de gauche Faycel Jadlaoui sur la radio Shems FM.
"Notre problème est avec les citoyens ayant un passeport israélien. Leur entrée en Tunisie est une forme de normalisation" car accepter leur passeport équivaut à reconnaître l'Etat hébreu, a-t-il dit, en rappelant qu'Israël a bombardé en 1985 la localité tunisienne de Hammam-Chott, où se trouvait le QG de l'Organisation pour la libération de la Palestine (OLP), tuant 68 personnes.
L'élu indépendant Tahar Hmila a au contraire appelé à ne pas faire l'amalgame entre un Etat et des citoyens. "Nous ne reconnaissons pas Israël. (Mais) les gens qui vivent en Israël sont-ils des criminels sionistes ou des humains? L'Etat est criminel, mais le peuple est-il criminel?", s'est-il interrogé.
Le gouvernement assure avoir suivi "les mêmes procédures" que les gouvernements précédents, y compris celui mené par les islamistes d'Ennahda, et que seule sa volonté de "transparence" sur cette question est nouvelle.
Mme Karboul avait indiqué en mars que les Israéliens voulant se rendre en Tunisie devaient obtenir un "laissez-passer" du fait de l'absence de relations diplomatiques entre Israël et la Tunisie.
Plusieurs députés d'Ennahdha ont signé les motions de censure mais ce parti islamiste majoritaire à l'ANC "ne soutient pas cette démarche", a dit à l'AFP son porte-parole Zied Ladhari.
En Israël, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Yigal Palmor a dit souhaiter "évidemment que les Israéliens puissent se rendre en Tunisie, de la même façon que les touristes tunisiens souhaitant se rendre en Israël sont les bienvenus".
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