Ce ne sont pas des Goulags. Ce sont des Kwanlisos. De ces camps de travail en Corée du Nord, on ne sait que ce que quelques rescapés en racontent. Amnesty International a publié aujourd'hui, jeudi 5 décembre, de nouvelles images satellites. Selon l'ONG, ces camps qu'on ne peut voir que d'en haut se seraient encore agrandis.
Avec ses 560 km², le camp numéro 16 est à priori le plus grand du pays. Environ 20,000 personnes y travailleraient, sur une surface équivalente à trois fois la taille de Washington ou de Tunis.
Corée du Nord: Amnesty publie de nouvelles... par BFMTV
De nombreux prisonniers s'y retrouvent sans même avoir fauté. La "culpabilité par association", forme de sanction collective, alimente les camps en main d'oeuvre. Selon un des rescapés, certains y ont passé 20 ou 30 ans pour "un délit ridicule commis par leur grand-père". Mais les Kwanlisos ne s'évertuent à réunir les familles que pour les briser peu à peu.
Les témoignages des rescapés donnent un aperçu des conditions de vie qui y règnent. Des détenus seraient forcés de creuser leur propre tombe avant qu'on ne les abattent d'un coup de marteau dans la nuque. Quant aux femmes violées, elles disparaissent, comme si un malheur devait en amener un autre. Monsieur Lee, ancien responsable dans un des camps, raconte à Amnesty International:
Kim Young-Soon a également été emprisonnée dans un camp. De par son amitié avec une actrice renommée, elle était au courant de la liaison de cette dernière avec le leader de l'époque Kim Jong-Il. Mais le "dirigeant bien-aimé" était par ailleurs marié et, pour éviter que l'histoire ne s'ébruite, Kim Young-Soon est envoyée au camp de Yodok. Accompagnée de ses parents et de ses quatre enfants. On reste en famille.
Les parents sont morts, un fils s'est noyé, une fille a disparue.
A la commission d'enquête de l'ONU, qui devrait livrer son rapport en 2014, une autre rescapée témoigne:
Naître et grandir derrière les barbelés
En août 2013, le Monde Diplomatique publiait un reportage sur la rigoureuse et douloureuse "rééducation capitaliste" par laquelle doivent passer les réfugiés Nord-Coréens lors de leur arrivée au Sud. Shin Dong-Hyuk a été de ceux-là. Pour celui qui était né et avait vécu 23 ans dans un camp, le réveil aura été brutal. Evadé il y a sept ans, il a raconté son histoire dans un livre, Rescapé du camp 14. Son premier souvenir: une exécution.
Petit, il trouvait normal qu'une fille de sa classe soit battue à mort par son maître pour avoir dissimulé cinq grains de maïs dans ses poches.
À 13 ans, il sera emprisonné pendant plusieurs mois et torturé pendant dix jours. Les geôliers veulent qu'il dénonce sa mère pour conspiration à l'évasion. Il la dénoncera. Elle et le frère de Shin seront pendus.
On estime aujourd'hui entre 150,000 et 200,000 le nombre de prisonniers des Kwanlisos. Ils survivent en dehors du monde et en dehors de la loi, car les camps ne sont pas soumis au droit national.
Cachés dans un pays lui-même caché au monde, les Kwanlisos s'inscrivent dans la longue liste des camps de travail et de concentration oubliés par l'Histoire. Et pourtant, ils sont visibles sur Google Earth.
Avec ses 560 km², le camp numéro 16 est à priori le plus grand du pays. Environ 20,000 personnes y travailleraient, sur une surface équivalente à trois fois la taille de Washington ou de Tunis.
Corée du Nord: Amnesty publie de nouvelles... par BFMTV
De nombreux prisonniers s'y retrouvent sans même avoir fauté. La "culpabilité par association", forme de sanction collective, alimente les camps en main d'oeuvre. Selon un des rescapés, certains y ont passé 20 ou 30 ans pour "un délit ridicule commis par leur grand-père". Mais les Kwanlisos ne s'évertuent à réunir les familles que pour les briser peu à peu.
Les témoignages des rescapés donnent un aperçu des conditions de vie qui y règnent. Des détenus seraient forcés de creuser leur propre tombe avant qu'on ne les abattent d'un coup de marteau dans la nuque. Quant aux femmes violées, elles disparaissent, comme si un malheur devait en amener un autre. Monsieur Lee, ancien responsable dans un des camps, raconte à Amnesty International:
"Après avoir passé une nuit "au service" de hauts responsables, les femmes devaient mourir pour que personne ne découvre ce secret. C’est la même chose pour la plupart des camps de prisonniers politiques".
Kim Young-Soon a également été emprisonnée dans un camp. De par son amitié avec une actrice renommée, elle était au courant de la liaison de cette dernière avec le leader de l'époque Kim Jong-Il. Mais le "dirigeant bien-aimé" était par ailleurs marié et, pour éviter que l'histoire ne s'ébruite, Kim Young-Soon est envoyée au camp de Yodok. Accompagnée de ses parents et de ses quatre enfants. On reste en famille.
Les parents sont morts, un fils s'est noyé, une fille a disparue.
A la commission d'enquête de l'ONU, qui devrait livrer son rapport en 2014, une autre rescapée témoigne:
"C’était la première fois de ma vie que je voyais un nouveau-né, ce qui m’a remplie de joie. Mais soudain, un garde est entré et a ordonné à la jeune maman de noyer son propre bébé dans une bassine d’eau (…) La mère a supplié le garde de l’épargner, mais il ne s’arrêtait pas de la frapper. Elle a pris alors son bébé dans ses bras tremblants et lui a plongé la tête dans l’eau".
Naître et grandir derrière les barbelés
En août 2013, le Monde Diplomatique publiait un reportage sur la rigoureuse et douloureuse "rééducation capitaliste" par laquelle doivent passer les réfugiés Nord-Coréens lors de leur arrivée au Sud. Shin Dong-Hyuk a été de ceux-là. Pour celui qui était né et avait vécu 23 ans dans un camp, le réveil aura été brutal. Evadé il y a sept ans, il a raconté son histoire dans un livre, Rescapé du camp 14. Son premier souvenir: une exécution.
Petit, il trouvait normal qu'une fille de sa classe soit battue à mort par son maître pour avoir dissimulé cinq grains de maïs dans ses poches.
À 13 ans, il sera emprisonné pendant plusieurs mois et torturé pendant dix jours. Les geôliers veulent qu'il dénonce sa mère pour conspiration à l'évasion. Il la dénoncera. Elle et le frère de Shin seront pendus.
On estime aujourd'hui entre 150,000 et 200,000 le nombre de prisonniers des Kwanlisos. Ils survivent en dehors du monde et en dehors de la loi, car les camps ne sont pas soumis au droit national.
Cachés dans un pays lui-même caché au monde, les Kwanlisos s'inscrivent dans la longue liste des camps de travail et de concentration oubliés par l'Histoire. Et pourtant, ils sont visibles sur Google Earth.
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