La possibilité pour que la plénière de vendredi consacrée aux motions de censure contre deux ministres, se déroule à huis clos, divise.
Dans une correspondance à l'Assemblée nationale constituante, le gouvernement Jomâa invoque des "raisons sécuritaires" pour justifier cette demande de huis clos. Des raisons qui ont convaincu une majorité des députés présents lors de la conférence des présidents, ce mercredi 7 mai, selon Karima Souid, membre du bureau chargée de l'information.
Ces "raisons" d'ordre sécuritaire n'ont pas été communiquées et pour une partie des députés, elles ne sauraient justifier le huis clos réclamé.
Wahbi Jomâa, président du Conseil national d'Ettakatol a indiqué au HuffPost Maghreb que plusieurs députés d'Ettakatol sont contre le fait que la séance se déroule à huis clos.
"Pour l'unique et simple raison que la transparence des travaux de l'Assemblée est un acquis et que ces questions intéressent l'opinion publique tout autant que les députés", a-t-il déclaré, précisant que "la majorité du groupe n'a pas pour autant signé la motion de censure (car il s'agit de) deux questions complètement différentes".
Parmi ces députés, Lobna Jeribi s'est indignée sur son compte twitter de méthodes qu'elle juge similaires à celles du régime de Ben Ali.
En plus d'une partie des députés d'Ettakatol, le parti Al joumhouri, majoritairement signataire des motions de censure à l'encontre d'Amel karboul et Ridha Sfar, s'est également exprimé contre le huis clos.
"Il n'y a aucune raison de priver l'opinion publique tunisienne de cette audition, cela fait partie des mécanismes de la démocratie", a déclaré Ahmed Néjib Chebbi, député et leader d'Al Joumhouri, sur les ondes de Shems FM.
"Du temps de l'ancien régime, lorsqu'un ministre (tunisien) communiquait avec des ministres israéliens aux Nations unies, j'aurais souhaité avoir un Parlement qui puisse l'interroger là-dessus", a-t-il ajouté, disant espérer que les députés optent pour la transparence de la séance.
Ainsi, les raisons de sécurité ne semble pas convaincre une partie de la classe politique. "Ne me parlez pas de sécurité nationale car nous ne l'avons pas invoquée lors des séances de questions aux précédents ministres de l'Intérieur et de la Défense. Défendre un principe c'est le faire quel que soit le système ou les gouvernants en place. Sinon demain nous braderons la République au nom de la sécurité", a fustigé Zeineb Turki, membre du bureau politique d'Al Joumhouri.
Au sein de l'Alliance démocratique, la question divise. Contacté par le HuffPost Maghreb, le député Mahmoud Baroudi a indiqué que les avis divergeaient au sein de son groupe.
"En tant que président de la commission en charge du secteurs des services, dont le tourisme, je me suis prononcé en faveur du huis clos", a-t-il déclaré, alors même que le président de son groupe Mohamed Hamdi était contre.
"Il est vrai que nous ne sommes pas d'accord. Mohamed Hamdi a estimé que l'opinion publique était en droit de suivre les débats, mais la question est autrement plus sensible", a-t-il précisé.
"Les questions relatives à la sécurité et au tourisme (notamment en référence au pèlerinage de la Ghriba) sont liées et les ministres ne pourront pas donner toutes les informations nécessaires si la séance est publique", a assuré M. Baroudi.
Selon le député, il ne faut pas donner l'occasion à certains membres de l'Assemblée de ternir l'image de la Tunisie à l'approche de la saison touristique. Il a également affirmé que les raisons sécuritaires invoquées avait un rapport avec d'éventuelles "menaces terroristes", sans donner plus de détails.
Le huis clos ou rien?
En plus de Mohamed Hamdi, président du groupe parlementaire de l'Alliance démocratique, Habib Khedher, député d'Ennahdha et rapporteur général de la Constitution et le groupe du CPR se sont exprimés contre le huis clos.
Le groupe d'Ennahdha est relativement divisé sur la question, mais est officiellement en faveur du huis clos, tout comme le groupe Wafa, "qui craint que cette séance ne serve de prétexte pour dissoudre l'Assemblée", toujours selon Mahmoud Baroudi.
Par ailleurs, l'association tunisienne Al Bawsala a publié un communiqué ce jeudi, condamnant "la possibilité de la tenue d’une séance plénière à huis clos". Pour l'association à l'origine de l'observatoire de l'Assemblée, Marsad, il s'agit d'une "atteinte au principe de transparence et au droit du citoyen d’accéder à l’information".
"Malgré la possibilité prévue par le règlement intérieur de l’Assemblée nationale constituante de tenir une séance plénière à huis clos, et ce en vertu de son article 78, cette approche est contraire au principe de transparence et au droit constitutionnel du citoyen d’accéder à l’information, conformément à l’article 32 de la constitution", déclare l'association.
Elle a exprimé "sa crainte quant à l’utilisation des questions sécuritaires comme prétexte pour justifier l’opacité de certaines séances plénières", rappelant à l’Assemblée "qu’elle est en mesure de programmer une séance plénière fermée pour examiner les points relatifs à la sécurité nationale, indépendamment de la séance programmée concernant les deux motions de censure".
Al Bawsala appelle ainsi les députés à voter contre la tenue de la séance à huis clos, "en consécration du principe de la transparence", en plus du respect des dispositions de la Constitution.
Dans une correspondance à l'Assemblée nationale constituante, le gouvernement Jomâa invoque des "raisons sécuritaires" pour justifier cette demande de huis clos. Des raisons qui ont convaincu une majorité des députés présents lors de la conférence des présidents, ce mercredi 7 mai, selon Karima Souid, membre du bureau chargée de l'information.
LIRE AUSSI: Mehdi Jomâa invoque des "raisons sécuritaires" pour empêcher les Tunisiens de suivre la plénière de vendredi
Ces "raisons" d'ordre sécuritaire n'ont pas été communiquées et pour une partie des députés, elles ne sauraient justifier le huis clos réclamé.
Wahbi Jomâa, président du Conseil national d'Ettakatol a indiqué au HuffPost Maghreb que plusieurs députés d'Ettakatol sont contre le fait que la séance se déroule à huis clos.
"Pour l'unique et simple raison que la transparence des travaux de l'Assemblée est un acquis et que ces questions intéressent l'opinion publique tout autant que les députés", a-t-il déclaré, précisant que "la majorité du groupe n'a pas pour autant signé la motion de censure (car il s'agit de) deux questions complètement différentes".
Parmi ces députés, Lobna Jeribi s'est indignée sur son compte twitter de méthodes qu'elle juge similaires à celles du régime de Ben Ali.
va t on bientôt revenir au parlement "boîte noire" de Ben Ali?Un pas en arrière pour la transparence? @OpenTunisia @OpenGovTN @AlBawsalaTN
— Lobna Jeribi (@LobnaJeribi) 8 Mai 2014
En plus d'une partie des députés d'Ettakatol, le parti Al joumhouri, majoritairement signataire des motions de censure à l'encontre d'Amel karboul et Ridha Sfar, s'est également exprimé contre le huis clos.
"Il n'y a aucune raison de priver l'opinion publique tunisienne de cette audition, cela fait partie des mécanismes de la démocratie", a déclaré Ahmed Néjib Chebbi, député et leader d'Al Joumhouri, sur les ondes de Shems FM.
"Du temps de l'ancien régime, lorsqu'un ministre (tunisien) communiquait avec des ministres israéliens aux Nations unies, j'aurais souhaité avoir un Parlement qui puisse l'interroger là-dessus", a-t-il ajouté, disant espérer que les députés optent pour la transparence de la séance.
Ainsi, les raisons de sécurité ne semble pas convaincre une partie de la classe politique. "Ne me parlez pas de sécurité nationale car nous ne l'avons pas invoquée lors des séances de questions aux précédents ministres de l'Intérieur et de la Défense. Défendre un principe c'est le faire quel que soit le système ou les gouvernants en place. Sinon demain nous braderons la République au nom de la sécurité", a fustigé Zeineb Turki, membre du bureau politique d'Al Joumhouri.
Au sein de l'Alliance démocratique, la question divise. Contacté par le HuffPost Maghreb, le député Mahmoud Baroudi a indiqué que les avis divergeaient au sein de son groupe.
"En tant que président de la commission en charge du secteurs des services, dont le tourisme, je me suis prononcé en faveur du huis clos", a-t-il déclaré, alors même que le président de son groupe Mohamed Hamdi était contre.
"Il est vrai que nous ne sommes pas d'accord. Mohamed Hamdi a estimé que l'opinion publique était en droit de suivre les débats, mais la question est autrement plus sensible", a-t-il précisé.
"Les questions relatives à la sécurité et au tourisme (notamment en référence au pèlerinage de la Ghriba) sont liées et les ministres ne pourront pas donner toutes les informations nécessaires si la séance est publique", a assuré M. Baroudi.
Selon le député, il ne faut pas donner l'occasion à certains membres de l'Assemblée de ternir l'image de la Tunisie à l'approche de la saison touristique. Il a également affirmé que les raisons sécuritaires invoquées avait un rapport avec d'éventuelles "menaces terroristes", sans donner plus de détails.
Le huis clos ou rien?
En plus de Mohamed Hamdi, président du groupe parlementaire de l'Alliance démocratique, Habib Khedher, député d'Ennahdha et rapporteur général de la Constitution et le groupe du CPR se sont exprimés contre le huis clos.
Le groupe d'Ennahdha est relativement divisé sur la question, mais est officiellement en faveur du huis clos, tout comme le groupe Wafa, "qui craint que cette séance ne serve de prétexte pour dissoudre l'Assemblée", toujours selon Mahmoud Baroudi.
"Si le huis clos n'est pas approuvé par la majorité des députés, les ministres concernés ont fait savoir qu'ils n'assisteront pas à la séance", a enfin affirmé le député.
Par ailleurs, l'association tunisienne Al Bawsala a publié un communiqué ce jeudi, condamnant "la possibilité de la tenue d’une séance plénière à huis clos". Pour l'association à l'origine de l'observatoire de l'Assemblée, Marsad, il s'agit d'une "atteinte au principe de transparence et au droit du citoyen d’accéder à l’information".
"Malgré la possibilité prévue par le règlement intérieur de l’Assemblée nationale constituante de tenir une séance plénière à huis clos, et ce en vertu de son article 78, cette approche est contraire au principe de transparence et au droit constitutionnel du citoyen d’accéder à l’information, conformément à l’article 32 de la constitution", déclare l'association.
Elle a exprimé "sa crainte quant à l’utilisation des questions sécuritaires comme prétexte pour justifier l’opacité de certaines séances plénières", rappelant à l’Assemblée "qu’elle est en mesure de programmer une séance plénière fermée pour examiner les points relatifs à la sécurité nationale, indépendamment de la séance programmée concernant les deux motions de censure".
Al Bawsala appelle ainsi les députés à voter contre la tenue de la séance à huis clos, "en consécration du principe de la transparence", en plus du respect des dispositions de la Constitution.
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