"Tu veux poster ta photo sur la page? Alors envoyez vos photos dans un message privé". Avec presque 15.000 mentions "j'aime", le groupe Facebook "Catalogue des belles et beaux gosses tunisien(nes)" a créé en mini-buzz en moins d'un an d'existence.
Symptôme d'une tendance tunisienne qui voit les jeunes femmes et hommes mettre leur physique en valeur sur des groupes agrégateurs de "beauté", à la recherche de "like", de commentaires (ou même d'un travail), le phénomène est de plus en plus visible sur les réseaux sociaux.
Public, la plupart de ces groupes rendent les photos de fait accessibles à tout le monde.
Prière de noter les physiques sur 20
Fondé et administré par de jeunes (voire très jeunes) internautes, le Catalogue publiait jusqu'en fin 2013 régulièrement des photos proposées par les intéressé(e)s.
Ceux qui y postent des photos de soi (ou d'autres, mais c'est moins sympa) cherchent souvent à demander "l'avis" des internautes, à susciter des commentaires ("pas de clash svp") ou encore des notes ("sur 20"), avec les mentions "j'aime" en bonus.
Dans la catégorie plus originale, on y découvre que Justin Bieber est en réalité tunisien, qu'il s'appelle Aymen et qu'il aime tirer la langue. D'autre fois encore, des publications hors-sujet, coincées entre selfies et poses aguicheuses, sont rafraîchissantes:
Les groupes dédiés à l'auto-représentation se multiplient sur Facebook, avec plus ou moins de succès. Ainsi, "Les plus belles rondes de Tunisie", créé "parce que les hommes aiment les femmes, les formes et les femmes en forme", ne compte que 54 membres.
Concentrés de coquetterie, ces groupes sont parfois pris d'assaut par des internautes "intéressés". Sur "Belles filles tunisiennes", un visiteur indique ainsi chercher "une femme pour relation sexuelle sérieuse". A l'image de la majorité de ces initiatives, "Belles filles tunisiennes" n'a d'ailleurs duré que quelques mois et est désormais abandonné par ses administrateurs ou administratrices.
Mais Facebook est loin de détenir le monopole du business de la beauté. Plus axé sur l'image, le réseau social Instagram a récemment vu paraître deux nouveaux comptes: AwesomeFacesTunisia, dédié aux femmes, et HotBoysTunisia, réservé aux hommes.
"Hello les princesses, je vais mettre vos plus belles photos portrait", annonce l'administrateur de AwesomeFacesTunisia. Des dizaines de photos s'y succèdent, piochées sans consentement direct sur les comptes Instagram des personnes ciblées.
"C'est assez flatteur, donc les gens ne se plaignent généralement pas", indique une des filles présentes sur le compte.
Topo similaire sur HotBoysTunisia, qui introduit sa série de photos d'un "Hello les filles, ici vous allez trouver les mecs les plus 'hot' de la Tunisie".
"Les gens se mettent en scène entre réel et virtuel pour faire de nouvelles rencontres", analyse Jérémy Dumont, co-organisateur de l'évènement "autoportrait 2.0", pour le Nouvel Observateur.
Si les plateformes semblent pouvoir faciliter les rencontres à travers l'exhibition, il n'y a pas que ça de vrai. Outre le caractère discriminant de groupes réservés aux "belles" personnes jugées arbitrairement par un ou des administrateurs ou administratrice(s), les plateformes mélangent deux phénomènes à la mode.
"Le profil Facebook est une théâtralisation de soi", écrit David Kirkpatrick dans son livre La révolution Facebook. Le phénomène de la mise en scène de soi a récemment pris de l'ampleur, notamment avec la popularisation des selfies.
Autre axe essentiel: la coquetterie. Difficile d'oublier le logiciel FaceMash, première expérience du créateur de Facebook Mark Zuckerberg et entrevu dans le film de David Fincher "The Social Network". Le jeune Zuckerberg y développe un logiciel en ligne utilisant les photos de toutes les filles du réseau universitaires et proposant aux internautes de les comparer en s'appuyant sur des critères physiques. Le trafic augmente à une vitesse telle que les serveurs du réseaux ne tiennent pas le coup.
Finalement, le phénomène pourrait également venir concurrencer les agences de modes et de castings. Si un groupe atteint une notoriété suffisante sur les réseaux sociaux, les aspirants mannequins ou acteurs pourraient saisir l'opportunité pour se mettre en valeur sans payer les frais.
Symptôme d'une tendance tunisienne qui voit les jeunes femmes et hommes mettre leur physique en valeur sur des groupes agrégateurs de "beauté", à la recherche de "like", de commentaires (ou même d'un travail), le phénomène est de plus en plus visible sur les réseaux sociaux.
Public, la plupart de ces groupes rendent les photos de fait accessibles à tout le monde.
Prière de noter les physiques sur 20
Fondé et administré par de jeunes (voire très jeunes) internautes, le Catalogue publiait jusqu'en fin 2013 régulièrement des photos proposées par les intéressé(e)s.
Ceux qui y postent des photos de soi (ou d'autres, mais c'est moins sympa) cherchent souvent à demander "l'avis" des internautes, à susciter des commentaires ("pas de clash svp") ou encore des notes ("sur 20"), avec les mentions "j'aime" en bonus.
Dans la catégorie plus originale, on y découvre que Justin Bieber est en réalité tunisien, qu'il s'appelle Aymen et qu'il aime tirer la langue. D'autre fois encore, des publications hors-sujet, coincées entre selfies et poses aguicheuses, sont rafraîchissantes:
Les groupes dédiés à l'auto-représentation se multiplient sur Facebook, avec plus ou moins de succès. Ainsi, "Les plus belles rondes de Tunisie", créé "parce que les hommes aiment les femmes, les formes et les femmes en forme", ne compte que 54 membres.
Concentrés de coquetterie, ces groupes sont parfois pris d'assaut par des internautes "intéressés". Sur "Belles filles tunisiennes", un visiteur indique ainsi chercher "une femme pour relation sexuelle sérieuse". A l'image de la majorité de ces initiatives, "Belles filles tunisiennes" n'a d'ailleurs duré que quelques mois et est désormais abandonné par ses administrateurs ou administratrices.
Mais Facebook est loin de détenir le monopole du business de la beauté. Plus axé sur l'image, le réseau social Instagram a récemment vu paraître deux nouveaux comptes: AwesomeFacesTunisia, dédié aux femmes, et HotBoysTunisia, réservé aux hommes.
"Hello les princesses, je vais mettre vos plus belles photos portrait", annonce l'administrateur de AwesomeFacesTunisia. Des dizaines de photos s'y succèdent, piochées sans consentement direct sur les comptes Instagram des personnes ciblées.
"C'est assez flatteur, donc les gens ne se plaignent généralement pas", indique une des filles présentes sur le compte.
Topo similaire sur HotBoysTunisia, qui introduit sa série de photos d'un "Hello les filles, ici vous allez trouver les mecs les plus 'hot' de la Tunisie".
"Les gens se mettent en scène entre réel et virtuel pour faire de nouvelles rencontres", analyse Jérémy Dumont, co-organisateur de l'évènement "autoportrait 2.0", pour le Nouvel Observateur.
Si les plateformes semblent pouvoir faciliter les rencontres à travers l'exhibition, il n'y a pas que ça de vrai. Outre le caractère discriminant de groupes réservés aux "belles" personnes jugées arbitrairement par un ou des administrateurs ou administratrice(s), les plateformes mélangent deux phénomènes à la mode.
"Le profil Facebook est une théâtralisation de soi", écrit David Kirkpatrick dans son livre La révolution Facebook. Le phénomène de la mise en scène de soi a récemment pris de l'ampleur, notamment avec la popularisation des selfies.
Autre axe essentiel: la coquetterie. Difficile d'oublier le logiciel FaceMash, première expérience du créateur de Facebook Mark Zuckerberg et entrevu dans le film de David Fincher "The Social Network". Le jeune Zuckerberg y développe un logiciel en ligne utilisant les photos de toutes les filles du réseau universitaires et proposant aux internautes de les comparer en s'appuyant sur des critères physiques. Le trafic augmente à une vitesse telle que les serveurs du réseaux ne tiennent pas le coup.
Finalement, le phénomène pourrait également venir concurrencer les agences de modes et de castings. Si un groupe atteint une notoriété suffisante sur les réseaux sociaux, les aspirants mannequins ou acteurs pourraient saisir l'opportunité pour se mettre en valeur sans payer les frais.
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