Svetlana est venue voter tôt pour ce "jour historique" devant marquer la séparation de l'Est du reste de l'Ukraine. Elle passe sans sourciller au milieu d'une rangée d'hommes armés et se place au bout de l'une des longues files d'attente.
Les volontaires courent pour trouver de nouvelles chaises pour les personnes âgées qui sont nombreuses ce matin et l'attente est longue puisqu'il n'y a que deux isoloirs. Ils sont toutefois nombreux à ne pas prendre la peine d'entrer derrière le rideau bleu.
Dans tous les cas, une fois le papier déposé dans l'urne transparente tout le monde peut voir comment a voté son voisin puisqu'il n'y a pas d'enveloppe pour les bulletins.
Quelques minutes plus tard, Svetlana patiente toujours pour récupérer le précieux papier. La frêle femme s'éponge régulièrement le front. "Il fait chaud. C'est bon signe c'est parce que nous sommes nombreux et tout le monde va voter pour que l'on soit enfin indépendants", confie-t-elle.
"L'Amérique a organisé le Maïdan (haut lieu de la contestation pro-européen à Kiev) et maintenant ils organisent le massacre des nôtres. Je ne veux plus jamais entendre parler de l'Ukraine!", s'enflamme-t-elle, très émue.
"Nous ne voulons pas de ces bandits de Kiev", renchérit Vladimir, son voisin dans la queue, qui dépasse tout le monde du haut de ses deux mètres.
"Pourtant, moi en 2010, je n'ai pas voté pour (Viktor) Ianoukovitch (ex-président pro-russe, originaire de l'Est, destitué en février, ndlr), mais après ce qui vient de se passer je ne veux plus faire partie de ce pays. Que l'on rejoigne la Russie ou que l'on reste indépendant peu m'importe mais je ne veux plus des dirigeants de ce pays".
A côté de lui, sa femme acquiesce.
"L'Ukraine ne va pas survivre"
Nikita, dont les boutons de la chemise ont du mal à contenir le ventre et qui fait tourner dans ses mains les clés de son 4x4 rutilant garé devant le bureau de vote, explique qu'il est simplement venu voter pour "la Russie". "L'Ukraine est un pays qui ne va pas survivre puisque des voleurs sont à la tête du pays", tranche-t-il.
"Si nous devenons indépendants, ce sera dur au début, mais c'est toujours mieux que d'être avec des fascistes", un mot qui revient dans toutes les conversations, estime de son côté Tatiana, 35 ans venue avec sa fille de 6 ans.
Les "fascistes", pour les séparatistes pro-russes, sont les nouvelles autorités pro-européennes de Kiev, arrivées au pouvoir après la contestation qui a renversé en février le président Viktor Ianoukovitch, proche de Moscou.
A l'entrée, un couple s'arrête en voyant la foule à l'intérieur. Ils font demi-tour. "Nous reviendrons ce soir, il y a trop de monde!", murmurent-ils dans le brouhaha.
Quand Svetlana ressort, en plus des hommes en armes, postés sur les marches il y a maintenant quelques jeunes garçons, équipés de gros bâtons et de battes de baseball. Ils n'ont pas voté... ils n'ont pas l'âge.
Les volontaires courent pour trouver de nouvelles chaises pour les personnes âgées qui sont nombreuses ce matin et l'attente est longue puisqu'il n'y a que deux isoloirs. Ils sont toutefois nombreux à ne pas prendre la peine d'entrer derrière le rideau bleu.
Dans tous les cas, une fois le papier déposé dans l'urne transparente tout le monde peut voir comment a voté son voisin puisqu'il n'y a pas d'enveloppe pour les bulletins.
Quelques minutes plus tard, Svetlana patiente toujours pour récupérer le précieux papier. La frêle femme s'éponge régulièrement le front. "Il fait chaud. C'est bon signe c'est parce que nous sommes nombreux et tout le monde va voter pour que l'on soit enfin indépendants", confie-t-elle.
"L'Amérique a organisé le Maïdan (haut lieu de la contestation pro-européen à Kiev) et maintenant ils organisent le massacre des nôtres. Je ne veux plus jamais entendre parler de l'Ukraine!", s'enflamme-t-elle, très émue.
"Nous ne voulons pas de ces bandits de Kiev", renchérit Vladimir, son voisin dans la queue, qui dépasse tout le monde du haut de ses deux mètres.
"Pourtant, moi en 2010, je n'ai pas voté pour (Viktor) Ianoukovitch (ex-président pro-russe, originaire de l'Est, destitué en février, ndlr), mais après ce qui vient de se passer je ne veux plus faire partie de ce pays. Que l'on rejoigne la Russie ou que l'on reste indépendant peu m'importe mais je ne veux plus des dirigeants de ce pays".
A côté de lui, sa femme acquiesce.
"L'Ukraine ne va pas survivre"
Nikita, dont les boutons de la chemise ont du mal à contenir le ventre et qui fait tourner dans ses mains les clés de son 4x4 rutilant garé devant le bureau de vote, explique qu'il est simplement venu voter pour "la Russie". "L'Ukraine est un pays qui ne va pas survivre puisque des voleurs sont à la tête du pays", tranche-t-il.
"Si nous devenons indépendants, ce sera dur au début, mais c'est toujours mieux que d'être avec des fascistes", un mot qui revient dans toutes les conversations, estime de son côté Tatiana, 35 ans venue avec sa fille de 6 ans.
Les "fascistes", pour les séparatistes pro-russes, sont les nouvelles autorités pro-européennes de Kiev, arrivées au pouvoir après la contestation qui a renversé en février le président Viktor Ianoukovitch, proche de Moscou.
A l'entrée, un couple s'arrête en voyant la foule à l'intérieur. Ils font demi-tour. "Nous reviendrons ce soir, il y a trop de monde!", murmurent-ils dans le brouhaha.
Quand Svetlana ressort, en plus des hommes en armes, postés sur les marches il y a maintenant quelques jeunes garçons, équipés de gros bâtons et de battes de baseball. Ils n'ont pas voté... ils n'ont pas l'âge.
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