Les pèlerins juifs se rassemblaient vendredi à la Ghriba, la plus ancienne synagogue d'Afrique sur l'île tunisienne de Djerba, pour un pèlerinage annuel qui intervient juste après une polémique sur le droit des Israéliens à venir en Tunisie.
Militaires, policiers et forces spéciales étaient déployés en nombre sur la route menant à la Ghriba, des barrages ayant notamment été installés afin de fouiller les véhicules. A la mi-journée, les premiers groupes de dizaines de pèlerins arrivaient pour prier, allumer des bougies et déposer des oeufs barrés de voeux dans une cavité située au fond de la synagogue.
Les organisateurs du pèlerinage espèrent accueillir 2.000 personnes d'ici dimanche, dernier jour de ce rituel au lendemain de shabbat, le jour de repos hebdomadaire juif, a indiqué à l'AFP l'un des représentants de la communauté juive de Djerba, Perez Trabelsi.
L'affluence reste loin des quelque 8.000 personnes qui affluaient avant l'attentat-suicide de 2002 au camion piégé qui avait fait 21 morts, dont une majorité de touristes allemands.
Après cette attaque, et avant la révolution de janvier 2011 qui chassa le régime de Zine El Abidine Ben Ali, quelque 3.000 visiteurs participaient en moyenne aux festivités à la Ghriba.
Les crises politiques à répétition ont freiné l'affluence, qui s'est limitée à quelques centaines de visiteurs.
La stabilisation relative du pays depuis le début de l'année, avec notamment le retrait du pouvoir des islamistes d'Ennahdha pour laisser la place à un cabinet d'indépendants en attendant des élections prévues en 2014 a relancé les réservations.
Polémique sur Israël
Ombre au tableau cependant, le pèlerinage intervient tout juste après une polémique en Tunisie sur l'octroi d'autorisations d'entrée sur le territoire tunisien à des visiteurs israéliens. Selon M. Trabelsi, elle a eu un impact négatif.
Pour une partie de la classe politique, permettre aux ressortissants de l'Etat hébreu de venir en Tunisie équivaut à "normaliser" les relations avec Israël, chose inacceptable par solidarité avec le peuple palestinien.
Deux ministres, celle du Tourisme Amel Karboul et le ministre délégué à la Sécurité auprès du ministre de l'Intérieur, Ridha Sfar, ont même été visés par des motions de censure sur le sujet après l'entrée de plusieurs touristes israéliens en Tunisie.
La procédure n'a finalement pas abouti après son annulation à la dernière minute à l'issue d'une séance parlementaire rocambolesque la semaine dernière.
Moshe Giat, un Israélien d'origine yéménite, a indiqué que les autorités tunisiennes lui avaient délivré un laissez passer mais qu'il avait dû laisser son passeport à l'aéroport.
"Avec ma femme, on est passé par Paris. On nous a tellement dit que c'était dangereux la Tunisie qu'elle est restée là bas", a-t-il dit.
Organisé chaque année au 33e jour de la Pâque juive, le pèlerinage de la Ghriba est au coeur des traditions des juifs de Tunisie, une communauté qui s'est réduite à environ 1.500 âmes, contre 100.000 en 1956 avant l'indépendance.
Une des légendes fait remonter l'origine de la Ghriba à la destruction à Jérusalem du temple de Salomon, lorsque, fuyant la Palestine, des juifs se réfugièrent à Djerba et y établirent une synagogue en 586 avant JC.
Découvrez ci-dessous d'autres belles synagogues (ou anciennes synagogues) au Maghreb:
Militaires, policiers et forces spéciales étaient déployés en nombre sur la route menant à la Ghriba, des barrages ayant notamment été installés afin de fouiller les véhicules. A la mi-journée, les premiers groupes de dizaines de pèlerins arrivaient pour prier, allumer des bougies et déposer des oeufs barrés de voeux dans une cavité située au fond de la synagogue.
Les organisateurs du pèlerinage espèrent accueillir 2.000 personnes d'ici dimanche, dernier jour de ce rituel au lendemain de shabbat, le jour de repos hebdomadaire juif, a indiqué à l'AFP l'un des représentants de la communauté juive de Djerba, Perez Trabelsi.
L'affluence reste loin des quelque 8.000 personnes qui affluaient avant l'attentat-suicide de 2002 au camion piégé qui avait fait 21 morts, dont une majorité de touristes allemands.
Après cette attaque, et avant la révolution de janvier 2011 qui chassa le régime de Zine El Abidine Ben Ali, quelque 3.000 visiteurs participaient en moyenne aux festivités à la Ghriba.
Les crises politiques à répétition ont freiné l'affluence, qui s'est limitée à quelques centaines de visiteurs.
La stabilisation relative du pays depuis le début de l'année, avec notamment le retrait du pouvoir des islamistes d'Ennahdha pour laisser la place à un cabinet d'indépendants en attendant des élections prévues en 2014 a relancé les réservations.
"Avant je venais tous les ans, mais cette année c'est la première fois depuis la révolution. On m'avait dit que c'était dangereux, mais ça ne l'est pas. C'est formidable ici, pourvu que ça dure", s'enthousiasme Rachele Guetta, une juive originaire de Libye installée en Italie depuis son expulsion de Tripoli en 1967.
Polémique sur Israël
Ombre au tableau cependant, le pèlerinage intervient tout juste après une polémique en Tunisie sur l'octroi d'autorisations d'entrée sur le territoire tunisien à des visiteurs israéliens. Selon M. Trabelsi, elle a eu un impact négatif.
"Des gens ont eu peur, et ont annulé leur venue. Parmi eux des gens qui vivent en France mais ont de la famille en Israël. Ils ont annulé parce qu'ils ne pouvaient pas venir ensemble", a-t-il regretté tout en indiquant que 250 Israéliens étaient malgré tout attendus cette année.
Pour une partie de la classe politique, permettre aux ressortissants de l'Etat hébreu de venir en Tunisie équivaut à "normaliser" les relations avec Israël, chose inacceptable par solidarité avec le peuple palestinien.
Deux ministres, celle du Tourisme Amel Karboul et le ministre délégué à la Sécurité auprès du ministre de l'Intérieur, Ridha Sfar, ont même été visés par des motions de censure sur le sujet après l'entrée de plusieurs touristes israéliens en Tunisie.
La procédure n'a finalement pas abouti après son annulation à la dernière minute à l'issue d'une séance parlementaire rocambolesque la semaine dernière.
"Il faut faire la différence entre l'Etat et les citoyens. Pourquoi me punir moi pour ce qu'a fait l'Etat?", a déploré Isaac Weinberg, commerçant venu d'Israël pour l'occasion.
Moshe Giat, un Israélien d'origine yéménite, a indiqué que les autorités tunisiennes lui avaient délivré un laissez passer mais qu'il avait dû laisser son passeport à l'aéroport.
"Avec ma femme, on est passé par Paris. On nous a tellement dit que c'était dangereux la Tunisie qu'elle est restée là bas", a-t-il dit.
Organisé chaque année au 33e jour de la Pâque juive, le pèlerinage de la Ghriba est au coeur des traditions des juifs de Tunisie, une communauté qui s'est réduite à environ 1.500 âmes, contre 100.000 en 1956 avant l'indépendance.
Une des légendes fait remonter l'origine de la Ghriba à la destruction à Jérusalem du temple de Salomon, lorsque, fuyant la Palestine, des juifs se réfugièrent à Djerba et y établirent une synagogue en 586 avant JC.
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