A Guellala, les odeurs et les moustiques ne sont plus qu'un lointain souvenir... à quelques moustiques près. "Maintenant on peut profiter de l'air pur", se satisfait un habitant en prenant une forte inspiration, dans le centre-ville, théâtre de violents affrontements entre Guellaliens et forces de l'ordre en octobre 2012.
Petite localité paisible de l'île de Djerba connue pour ses poteries, Guellala a repris son souffle depuis, mais les touristes se font encore rares.
La cause de ses déboires? Une décharge à ciel ouvert implantée plusieurs années auparavant, à quelques centaines de mètres de la mer dans la localité de Guellala.
Les hôtels de la zone touristique de l'île et autres commerces de Houmt Souk, qui fêtent ce week-end les festivités autour du pèlerinage de la Ghriba, y déversaient leurs déchets à quelques mètres des pieds d'olivier et de la plage. Le village était devenu irrespirable et les moustiques avaient envahi les lieux.
Pour certains, il faut que ça redémarre, mais sans les odeurs
"Aujourd'hui, nous ne traitons plus ces déchets, il n'y a plus grand chose à faire", déplore pourtant Jamel, un employé de la décharge, qui quittait les lieux samedi en fin de matinée. "Il faudrait que les autorités prennent une décision ou des emplois vont être supprimés", a-t-il ajouté.
Décharge-déchetterie enterrée, à deux kilomètres de Guellala
Tout autour, des oliviers et des terres agricoles surplombent la mer. Quelques habitants vivent de l'agriculture, particulièrement de la cueillette d'olives, vivant en famille dans de modestes habitations.
"C'est vrai que nous n'en pouvions plus des odeurs", affirme une jeune femme, en ajustant son foulard sur le pas de la porte. "Mais la situation ne peut pas durer comme ça. Nous voulons que la décharge reprenne ses activités, il y a des machines qui coûtent des milliards et peut créer de l'emploi pour nos jeunes".
"Tous les médias sont venus ici, mais qu'avez-vous fait pour changer les choses?", interpelle une autre jeune femme.
"Il faut mettre la pression sur les autorités pour faire en sorte que les activités redémarrent, mais sans les odeurs", soutient-elle, "pour le bien du village et du pays".
Des poteries pour seules armes
Dans le centre-ville, on est beaucoup moins conciliant. "Essayez de dire à quelqu'un ici que la décharge va reprendre ses activités, vous verrez comment il réagira", prévient Ridha, assis au café de la place en face de la municipalité.
Ridha se souvient très bien des évènements d'octobre 2012, après que les digues des bassins de rétention des eaux usées de la décharge ont cédé.
Les habitants de Guellala avaient voulu empêcher les camions transportant les déchets d'accéder à la décharge. Les hôteliers avaient fait accompagner les camions par la police.
"Le chef de la police a donné l'ordre à ses agents de réprimer les manifestants en tirant des grenades de gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc", se souvient-il.
"Les policiers ont fait preuve d'une grande brutalité, ils ont insulté les Guellaliens et adressé des obscénités à l'encontre de leurs femmes et de leurs filles, c'est comme cela que ça a dégénéré", ajoute Ridha.
Il est pourtant fier de sa ville et de ses concitoyens: "Les manifestants étaient remontés mais n'avaient pas suffisamment de pierres à lancer en direction des policiers. Les potiers de la ville leur ont alors ouvert leurs ateliers pour qu'ils puissent se servir des poteries comme projectiles".
Le lendemain, les habitants sont sortis pour nettoyer leur ville. "Parce qu'ils y tiennent et qu'ils veulent la maintenir propre, mais les dégâts liés à la pollution se font encore ressentir, notamment en mer", indique-t-il.
"Avant, les touristes venaient visiter les ateliers de poteries et les commerces fleurissaient. A présent, il n'y a plus personne, les commerces ont fermé et beaucoup sont partis", regrette de son côté Mohamed.
Toutes les personnes interrogées ont un fils, un neveu ou un ami qui a tenté sa chance pour une vie meilleure de l'autre côté de la Méditerranée. Si l'air frais est revenu à Guellala, ce n'est pas le cas de la plupart de ses jeunes émigrés.
Petite localité paisible de l'île de Djerba connue pour ses poteries, Guellala a repris son souffle depuis, mais les touristes se font encore rares.
La cause de ses déboires? Une décharge à ciel ouvert implantée plusieurs années auparavant, à quelques centaines de mètres de la mer dans la localité de Guellala.
Les hôtels de la zone touristique de l'île et autres commerces de Houmt Souk, qui fêtent ce week-end les festivités autour du pèlerinage de la Ghriba, y déversaient leurs déchets à quelques mètres des pieds d'olivier et de la plage. Le village était devenu irrespirable et les moustiques avaient envahi les lieux.
Pour certains, il faut que ça redémarre, mais sans les odeurs
"Aujourd'hui, nous ne traitons plus ces déchets, il n'y a plus grand chose à faire", déplore pourtant Jamel, un employé de la décharge, qui quittait les lieux samedi en fin de matinée. "Il faudrait que les autorités prennent une décision ou des emplois vont être supprimés", a-t-il ajouté.
Tout autour, des oliviers et des terres agricoles surplombent la mer. Quelques habitants vivent de l'agriculture, particulièrement de la cueillette d'olives, vivant en famille dans de modestes habitations.
"C'est vrai que nous n'en pouvions plus des odeurs", affirme une jeune femme, en ajustant son foulard sur le pas de la porte. "Mais la situation ne peut pas durer comme ça. Nous voulons que la décharge reprenne ses activités, il y a des machines qui coûtent des milliards et peut créer de l'emploi pour nos jeunes".
"Tous les médias sont venus ici, mais qu'avez-vous fait pour changer les choses?", interpelle une autre jeune femme.
"Il faut mettre la pression sur les autorités pour faire en sorte que les activités redémarrent, mais sans les odeurs", soutient-elle, "pour le bien du village et du pays".
Des poteries pour seules armes
Dans le centre-ville, on est beaucoup moins conciliant. "Essayez de dire à quelqu'un ici que la décharge va reprendre ses activités, vous verrez comment il réagira", prévient Ridha, assis au café de la place en face de la municipalité.
Ridha se souvient très bien des évènements d'octobre 2012, après que les digues des bassins de rétention des eaux usées de la décharge ont cédé.
Les habitants de Guellala avaient voulu empêcher les camions transportant les déchets d'accéder à la décharge. Les hôteliers avaient fait accompagner les camions par la police.
"Le chef de la police a donné l'ordre à ses agents de réprimer les manifestants en tirant des grenades de gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc", se souvient-il.
"Les policiers ont fait preuve d'une grande brutalité, ils ont insulté les Guellaliens et adressé des obscénités à l'encontre de leurs femmes et de leurs filles, c'est comme cela que ça a dégénéré", ajoute Ridha.
Il est pourtant fier de sa ville et de ses concitoyens: "Les manifestants étaient remontés mais n'avaient pas suffisamment de pierres à lancer en direction des policiers. Les potiers de la ville leur ont alors ouvert leurs ateliers pour qu'ils puissent se servir des poteries comme projectiles".
Le lendemain, les habitants sont sortis pour nettoyer leur ville. "Parce qu'ils y tiennent et qu'ils veulent la maintenir propre, mais les dégâts liés à la pollution se font encore ressentir, notamment en mer", indique-t-il.
"Avant, les touristes venaient visiter les ateliers de poteries et les commerces fleurissaient. A présent, il n'y a plus personne, les commerces ont fermé et beaucoup sont partis", regrette de son côté Mohamed.
Toutes les personnes interrogées ont un fils, un neveu ou un ami qui a tenté sa chance pour une vie meilleure de l'autre côté de la Méditerranée. Si l'air frais est revenu à Guellala, ce n'est pas le cas de la plupart de ses jeunes émigrés.
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