INTERNATIONAL - C'est une page de la monarchie espagnole qui se tourne. Ce lundi 2 juin, le chef du gouvernement, Mariano Rajoy a annoncé l'abdication du roi Juan Carlos. A l'âge de 76 ans et après 38 ans de règne, le monarque a décidé de laisser sa place à son fils, le prince Felipe.
Moderne et discret, Felipe de Bourbon a d'ailleurs été élevé dans un unique objectif: devenir roi d'Espagne. Un rôle taillé depuis l'enfance, qu'il va devoir assumer aujourd'hui en prenant, à 46 ans, la succession de son père. Il devient au passage le plus jeune roi d'Europe à régner.
Etudes à l'étranger, formation militaire: "Son objectif, son seul objectif, est de servir l'Espagne. Il lui a été inculqué, dans son for intérieur, qu'il doit en être le premier serviteur", a confié un jour sa mère, la reine Sofia. Sa mission: assurer la continuité d'une monarchie parlementaire instaurée progressivement avec l'arrivée sur le trône en 1975 de Juan Carlos, désigné par le dictateur Francisco Franco comme son successeur.
Son grand défi: convaincre, dans un pays où le soutien populaire à la monarchie a atteint un plus bas historique après une série de scandales qui l'ont cependant épargné. Le visage sérieux mais souriant, d'apparence plus réservée que son père, le prince héritier a longtemps souffert de la comparaison avec Juan Carlos, beaucoup en Espagne se décrivant plus "Juan Carlistes" que monarchistes.
Un prince simple et proche des gens
Mais les ennuis de santé à répétition de Juan Carlos, sa partie de chasse à l'éléphant au Botswana, en avril 2012, très controversée dans une Espagne enfoncée dans la crise, et l'enquête pour corruption visant sa fille cadette Cristina et l'époux de celle-ci, Iñaki Urdangarin, ont entamé la popularité du roi.
Dans le même temps, la cote du prince s'est améliorée. Selon un sondage paru en 2013 dans le journal El Mundo, 66% des sondés avaient une opinion haute ou très haute du prince héritier, soit 4 points de plus que lors du précédent sondage. A titre de comparaison le roi Juan Carlos ne recueillait que 41% d'opinions favorables.
Grand brun aux yeux bleus - il mesure 1,98 m -, l'élégant Felipe s'est attaché à cultiver une image de proximité et de modernité. Un pari aidé par son mariage en 2004 avec Letizia Ortiz, roturière, journaliste et divorcée, grande première dans l'histoire de la monarchie espagnole. De leur union sont nées deux petites filles blondes, Leonor, en octobre 2005, et Sofia, en avril 2007. La famille a vécu jusqu'à présent loin du faste, dans une demeure construite pour Felipe dans le parc du palais de la Zarzuela, près de Madrid.
Une enfance à se préparer
C'est d'ailleurs dans la capitale espagnole qu'est né Felipe de Bourbon, le 30 janvier 1968. La légende dit que Juan Carlos s'est évanoui à l'annonce de la naissance de son unique héritier masculin après celles des infantes Elena en 1963 et Cristina en 1965. Les monarques avaient enfin leur futur roi, la Constitution espagnole donnant la préférence aux héritiers mâles.
A neuf ans, en 1977, Felipe est nommé prince des Asturies et officiellement héritier de la couronne espagnole. Le garçon, encore blondinet, prononce son premier discours devant le Parlement.
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href="http://www.rtve.es/alacarta/videos/archivo-casa-real/primer-discurso-del-principe-asturias-premios-principe-asturias/1491045/">Primer discurso del Príncipe de Asturias en los Premios "Príncipe de Asturias"
Quatre ans plus tard, il prend sa première grande leçon, lors de la tentative de coup d'Etat du colonel Antonio Tejero, le 23 février 1981, qui sacralisera le roi comme bouclier de la démocratie espagnole. Son père appelle le jeune garçon à ses côtés. "Il voulait qu'il soit dans son bureau, avec lui, pour le voir agir", a expliqué la reine Sofia à la journaliste Pilar Urbano, des propos recueillis dans son livre "La Reina".
Après une dernière année de lycée au Canada, Felipe passe, de 1985 à 1988, par les écoles militaires des trois armées. Il fait aussi des études de droit à l'Université autonome de Madrid et passe un master de relations internationales à l'Université de Georgetown à Washington.
Un rôle grandissant
Au fil des années, il assume un rôle protocolaire grandissant et multiplie les activités publiques, notamment à l'étranger où il peut mettre à profit sa bonne maîtrise de l'anglais. Il parle également très bien le catalan, un atout particulier en Catalogne, région du nord-est de l'Espagne à l'identité marquée où les aspirations nationalistes se sont renforcées avec la crise économique, contribuant à tendre les relations avec Madrid.
Depuis le printemps 2010, Felipe avait été amené à renforcer d'autant plus sa présence officielle que Juan Carlos accumulait les soucis de santé. Pilote d'hélicoptère, amateur de football (il est président d'honneur de l'Atlético Madrid), Felipe est aussi très sportif, dans la tradition familiale. Il a même participé aux Jeux Olympiques de Barcelone en 1992, au sein de l'équipe espagnole de voile.
Un profil de gendre idéal qu'il va devoir désormais mettre à profit pour continuer de se faire apprécier de ses sujets.
Moderne et discret, Felipe de Bourbon a d'ailleurs été élevé dans un unique objectif: devenir roi d'Espagne. Un rôle taillé depuis l'enfance, qu'il va devoir assumer aujourd'hui en prenant, à 46 ans, la succession de son père. Il devient au passage le plus jeune roi d'Europe à régner.
Etudes à l'étranger, formation militaire: "Son objectif, son seul objectif, est de servir l'Espagne. Il lui a été inculqué, dans son for intérieur, qu'il doit en être le premier serviteur", a confié un jour sa mère, la reine Sofia. Sa mission: assurer la continuité d'une monarchie parlementaire instaurée progressivement avec l'arrivée sur le trône en 1975 de Juan Carlos, désigné par le dictateur Francisco Franco comme son successeur.
Son grand défi: convaincre, dans un pays où le soutien populaire à la monarchie a atteint un plus bas historique après une série de scandales qui l'ont cependant épargné. Le visage sérieux mais souriant, d'apparence plus réservée que son père, le prince héritier a longtemps souffert de la comparaison avec Juan Carlos, beaucoup en Espagne se décrivant plus "Juan Carlistes" que monarchistes.
Un prince simple et proche des gens
Mais les ennuis de santé à répétition de Juan Carlos, sa partie de chasse à l'éléphant au Botswana, en avril 2012, très controversée dans une Espagne enfoncée dans la crise, et l'enquête pour corruption visant sa fille cadette Cristina et l'époux de celle-ci, Iñaki Urdangarin, ont entamé la popularité du roi.
Dans le même temps, la cote du prince s'est améliorée. Selon un sondage paru en 2013 dans le journal El Mundo, 66% des sondés avaient une opinion haute ou très haute du prince héritier, soit 4 points de plus que lors du précédent sondage. A titre de comparaison le roi Juan Carlos ne recueillait que 41% d'opinions favorables.
Grand brun aux yeux bleus - il mesure 1,98 m -, l'élégant Felipe s'est attaché à cultiver une image de proximité et de modernité. Un pari aidé par son mariage en 2004 avec Letizia Ortiz, roturière, journaliste et divorcée, grande première dans l'histoire de la monarchie espagnole. De leur union sont nées deux petites filles blondes, Leonor, en octobre 2005, et Sofia, en avril 2007. La famille a vécu jusqu'à présent loin du faste, dans une demeure construite pour Felipe dans le parc du palais de la Zarzuela, près de Madrid.
Une enfance à se préparer
C'est d'ailleurs dans la capitale espagnole qu'est né Felipe de Bourbon, le 30 janvier 1968. La légende dit que Juan Carlos s'est évanoui à l'annonce de la naissance de son unique héritier masculin après celles des infantes Elena en 1963 et Cristina en 1965. Les monarques avaient enfin leur futur roi, la Constitution espagnole donnant la préférence aux héritiers mâles.
A neuf ans, en 1977, Felipe est nommé prince des Asturies et officiellement héritier de la couronne espagnole. Le garçon, encore blondinet, prononce son premier discours devant le Parlement.
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Quatre ans plus tard, il prend sa première grande leçon, lors de la tentative de coup d'Etat du colonel Antonio Tejero, le 23 février 1981, qui sacralisera le roi comme bouclier de la démocratie espagnole. Son père appelle le jeune garçon à ses côtés. "Il voulait qu'il soit dans son bureau, avec lui, pour le voir agir", a expliqué la reine Sofia à la journaliste Pilar Urbano, des propos recueillis dans son livre "La Reina".
Après une dernière année de lycée au Canada, Felipe passe, de 1985 à 1988, par les écoles militaires des trois armées. Il fait aussi des études de droit à l'Université autonome de Madrid et passe un master de relations internationales à l'Université de Georgetown à Washington.
Un rôle grandissant
Au fil des années, il assume un rôle protocolaire grandissant et multiplie les activités publiques, notamment à l'étranger où il peut mettre à profit sa bonne maîtrise de l'anglais. Il parle également très bien le catalan, un atout particulier en Catalogne, région du nord-est de l'Espagne à l'identité marquée où les aspirations nationalistes se sont renforcées avec la crise économique, contribuant à tendre les relations avec Madrid.
Depuis le printemps 2010, Felipe avait été amené à renforcer d'autant plus sa présence officielle que Juan Carlos accumulait les soucis de santé. Pilote d'hélicoptère, amateur de football (il est président d'honneur de l'Atlético Madrid), Felipe est aussi très sportif, dans la tradition familiale. Il a même participé aux Jeux Olympiques de Barcelone en 1992, au sein de l'équipe espagnole de voile.
Un profil de gendre idéal qu'il va devoir désormais mettre à profit pour continuer de se faire apprécier de ses sujets.
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