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Derrière le podium: La Fashion Week Tunis comme très peu de gens la connaissent

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Voilà, la Fashion Week Tunis c’est fini. Tout ceux qui étaient présents et même ceux qui étaient absents, savent ce qu’il s’est passé, les créateurs qui ont exposé et les personnalités qui y ont assisté. Mais l’envers du décor, peu de gens y ont accès. Le HuffPost Maghreb se rend de l’autre coté des panneaux, de l’autre coté de l’écran pour vous livrer l'ambiance du Backstage de la Fashion Week Tunis 2014.

À "l’heure tunisienne"

Jeudi 29 mai au matin rendez vous à 10h pour tout le staff. Ce n'est qu'à midi que les mannequins étaient tous présents, et que le stand maquillage offert par le sponsor MAC installé, quant aux coiffeurs, ils étaient encore aux abonnés absents

Ce décalage n’est pas tellement un problème puisque tout le monde est en retard. Du technicien au public en passant par tous les autres corps de métier.

Il est 13h c’est l’heure de déjeuner, là personne n'est en retard. Le repas est appréciable, léger et bon. C’est aussi le moment où si l’on se place dans un coin de la pièce on peut parfaitement observer tout ce qui se passe.

A 14h30 aucune fille n’est coiffée. Pourtant le show est censé démarrer à 17h30. Il faudra attendre encore 1 heure pour que le coiffeur daigne se présenter. Le premier designer, n’a pas cette patience. Il demande à Steevy, le maquilleur, d’assurer à la fois le maquillage et la coiffure des 24 mannequins qui défileront dans... moins d'une heure et demi!

15h30, le coiffeur arrive enfin et constate l’avancement du make up artist. Cela ne semble pas beaucoup lui plaire et refuse de finir le travail de Steevy: "je suis un créateur de coiffure moi" s’exclame-t-il!

Le responsable de l’organisation quant à lui, se "bat" pour faire travailler les techniciens plus rapidement. Le podium n’est pas encore en place.

"Non, non! C’est pas le moment de déjeuner pour nous là!" hurle-t-il aux ouvriers.

Pendant que les équipes de techniciens et celles de maquillage/coiffure en retard, se chamaillent, le temps passe.

Il est 17h30 il manque la moitié des invités et tous les mannequins ne sont pas habillés. Un rendez vous à l'heure tunisienne.

Les différents clans de mannequins

Le large backstage, permettait de voir distinctement les groupes qui se formaient avec facilités entre les mannequins. Au fond, à gauche, une majorité de jeunes filles tunisiennes, nouvelles dans ce milieu. A droite, les tunisiennes expérimentées ne se mêlent pas beaucoup aux novices.

C’est souvent difficile pour les nouvelles de s’intégrer. Vers l’avant, les étrangères, des jeunes filles, russes, polonaises, ukrainiennes... Difficile de dire si elles boudent les autres mannequins ou si elles sont intimidées par l'environnement inconnu.

L’ambiance reste détendue tout de même. Steevy partage sa playlist de Beyonce en branchant son téléphone à une enceinte portable.

Les heures passent et la tension monte. Elle se voit sur le visage du designer qui va présenter sa collection en premier. Il commence déjà à préparer les habilleuses à réagir très rapidement pour changer les mannequins entre deux passages.


Système D

Quelques mannequins souhaitent répéter leurs passages sur le podium avant que les invités n’arrivent.

C’est à ce moment qu’elles remarquent deux problèmes… "Par où on rentre? Et comment on monte sur le podium?".

Pas d’entrée ni de sortie prévues pour le podium. Pas de petite marche pour accéder au "catwalk" non plus. Personne ne comprend ce qui a bien pu passer par la tête des ouvriers et techniciens qui ont fait l'installation!

Un "génie" a trouvé la solution: du tissu noir et un gros caillou et une brique par dessus pour stabiliser le tout. Et Hop! Le tour est joué n’est ce pas? Non, pas vraiment mais le temps presse, ce sera ça ou rien.

Heureusement ces soucis n'ont concerné que le premier jour, jeudi 29 mai, le lendemain, l'aménagement a été modifié.


The show must go on


C’est quand même la meilleure partie de la journée. Le stress est à son paroxysme et les filles, toutes prêtes, se mettent en rang dans leur ordre de passage.

Tous les invités sont là, la presse, les acheteurs potentiels, les sponsors mais aussi les amis et la famille. La musique commence, la concentration et le sérieux se lisent sur le visage du designer et de ses modèles.

Les deux premières filles ouvrent le bal. Elles inaugurent le podium avec une entrée un peu difficile. Presque accroupies elles passent sous le "rideau" de tissu noir bidouillé plus tôt, puis la première pose le pied sur la brique de fortune qui servait de marche et manque de s’étaler de tout son long sur le podium. La catastrophe est évitée de peu.

Les créations s’enchainent, pas de soucis à priori sur le podium, derrière, c’est le "rush" total.

"La meilleure sensation c’est celle ci: lorsqu’on court comme des folles pour se changer, que l’on se déshabille tout en courant et que lorsqu'une fois de retour sur le catwalk, on a l’air parfaitement calme et sereine" confie un des mannequins en plein changement de tenue.

Le temp est passé très vite, c'est déjà le tableau final, toutes les filles sortent en file indienne, le visage détendu, elles applaudissent avant que le créateur ne surgisse à son tour.

Derrière, les journalistes et les photographes attendent déjà le retour des mannequins et du designer pour les interviews et les photos. Lorsque pour le public, la scène se vide et les lumières s’éteignent, pour les artistes en backstage "The Show must go on".


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