Depuis le retour de Rached Ghannouchi de son exil doré, et même bien avant, nous avons pu relever la haine que celui-ci éprouve à l'encontre du Président Habib Bourguiba, libérateur de la femme et bâtisseur de la Tunisie moderne! Il ne rate aucune occasion, en effet, de le dénigrer et de salir sa mémoire, oubliant de ce fait, une recommandation primordiale de l'islam dont il se réclame et dont il s'érige en défenseur! Ne pas dénigrer les morts, même quand ils sont nos pires ennemis!
Ne rapporte-t-on pas un hadith du Prophète disant: ("قال رسول الله صلى الله عليه وسلم اذكروا محاسن موتاكم وكفوا عن مساويهم")? Cependant, Rached Ghannouchi déroge à cette règle élémentaire, et, s'érigeant en gardien de la tradition islamique et en défenseur de ses valeurs, a accusé Bourguiba d'en être le fossoyeur! Il lui reproche d'avoir nié l'identité du peuple et d'avoir spolié le Tunisien de ses racines arabo-musulmanes en lui préconisant de s'abstenir de jeûner.
Notre vénérable cheikh a certainement oublié que les jurisconsultes, et certains Cheikhs El Islam avaient, bien avant Bourguiba, émis des fatawi dispensant les sujets tunisiens du jeûne. Citons à cet effet, le cas du cheikh Tahar Ben Achour qui, en 1939, autorisa les soldats tunisiens, combattant dans les rangs de l'armée française, à ne pas observer le rite du jeûne, en établissant une analogie entre la dispense octroyée par le Messager de Dieu aux nouveaux convertis, au moment des conquêtes effectuées, en plein mois de ramadan, et sa propre fatwa.
Le Prophète leur avait préconisé, en effet, de s'abstenir de jeûner pour être forts face à l'ennemi ! Bien entendu, le cheikh avait considéré la Guerre mondiale comme un jihad sacré autorisant cette dispense ! Je vous laisse déguster l'ironie du sort !
Citons également le cas du cheikh Ahmed Bayrem qui avait aussi émis une fatwa exemptant du jeûne, les ouvriers tunisiens, requis à la place des Français engagés dans la guerre.
Dans cette même perspective, Bourguiba qui avait parcouru la Tunisie d'Est en Ouest, du Nord au Sud avait constaté de visu la misère et la pauvreté des Tunisiens qui vivaient, comme des bêtes de somme, bien en-deçà du seuil de la pauvreté ! Il était conscient de l'apathie et de l'aboulie qui caractérisaient ses concitoyens durant le mois saint. Lesquelles caractéristiques menaçaient l'économie de la République tunisienne nouvellement indépendante, souffrant de maux la classant parmi les pays les plus défavorisés, surtout que la France avait suspendu toute aide octroyée à l'ancienne colonie!
Pour pallier ces difficultés qui risquaient de plonger le pays dans une misère plus profonde, Bourguiba avait conseillé à ses concitoyens de ne pas jeûner pour ne pas porter préjudice à l'économie déjà vacillante du pays! Dans l'état actuel des choses, avait-il estimé, la Tunisie ne pouvait pas se permettre de s'offrir un mois entier d'inertie et de léthargie! Notre pays avait besoin de toutes les forces vives pour nourrir ses enfants et pour éloigner définitivement le spectre de la pauvreté et de l'indigence!
Il avait considéré le travail, les efforts continus et l'assiduité au travail, comme un jihad: jihad du musulman contre l'indigence, le dénuement et la misère et avait rappelé que l'islam encense et glorifie le labeur au détriment de l'oisiveté, en évoquant le cas de cet ascète retiré dans son ermitage dont le frère subvenait à ses besoins et auquel le Prophète avait reconnu plus de mérite, étant donné qu'il ne se prélassait pas dans l'indolence, même s'il s'agit de se consacrer à l'adoration d'Allah!
Ceci étant dit, j'aimerais rappeler un article que j'ai déjà publié l'été dernier que je tiens à publier de nouveau. Cet article insiste sur le libre arbitre et sur le droit inaliénable de se conformer ou non aux préceptes de Dieu que le Coran avait octroyé aux musulmans! Rappel nécessaire en cette veille du Ramadan et au cheikh vénéré qui refuse à Bourguiba le droit de raisonner et de se forger ses propres opinions concernant les pratiques cultuelles!
Dieu nous a pourvus, nous humains, de la Raison et du libre arbitre, pour que nous puissions choisir la voie que nous jugeons, nous-mêmes, sans intervention extérieure, ni même divine, la meilleure. Je ne comprends pas pourquoi d'aucuns se sont octroyé le droit de s'ériger en juges suprêmes pour essayer de convertir ceux qu'ils considèrent comme des mécréants, pour condamner ceux qui ne partagent pas leurs croyances, pour contraindre tout un chacun à l'observance des rites cultuels des musulmans. Dieu a dénié ce droit à son Prophète, tandis que ces illuminés prétendent protéger l'Islam et perpétuer sa lettre!
Admirez la mansuétude et la grandeur du Tout Puissant dans ces paroles grâce auxquelles Il reconnaît et confirme le libre arbitre et la liberté individuelle de sa créature qu'il a distinguée de ses autres créatures par la Raison: "Prophète, tu ne dirigeras point vers Dieu qui tu aimerais sauver. Dieu dirigera qui il veut", Le Récit, 56; "Dis : La vérité est là qui émane de votre Seigneur. Y croira qui voudra et la reniera qui voudra" La Caverne, 29; "Si Dieu l'avait voulu, l'univers tout entier embrasserait la vraie foi. Voudrais-tu contraindre les hommes à se convertir?" Jonas, 99. Question oratoire qui confirme, si besoin est, que l'Islam renie et récuse toute contrainte en matière de religion.
D'ailleurs, le verset 256, de la Sourate La Vache ne dit-il pas "Nulle contrainte en matière de religion"? Sont-ils conscients qu'ils éloignent les hommes de la religion en leur dictant et imposant leurs diktats? Savent-ils que la religion pratiquée sous la contrainte perd son essence parce que la foi, justement, procède du libre arbitre? Le verset 15 du Voyage nocturne ne dit-il pas : "Quiconque suit le droit sentier le suit pour son bien; quiconque en dévie le fait à son détriment. Nul n'aura à assumer la faute d'autrui..." Pourquoi veulent-ils donc assumer le péché (si péché, il y a) de ceux qui ont décidé de leur propre gré de s'abstenir d'observer le jeun?
D'ailleurs, voilà exactement ce que dit le Coran: "Le jeûne vous est prescrit, comme il le fut à ceux qui vous ont précédés, afin que vous puissiez ainsi manifester votre piété (183). Un nombre déterminé de jours y sera consacré. Celui d'entre vous qui se trouve malade ou en voyage, en sera quitte pour jeûner plus tard, un nombre égal de jours. Pour ceux qui peuvent jeûner, mais n'en rompent pas moins leur jeûne, incombera, en expiation, la nourriture d'un pauvre; quiconque, de son plein gré, en nourrira davantage, le fera pour son plus grand bien. Mais de pratiquer le jeûne est préférable pour vous, si vous en êtes convaincu" (184) La Vache (traduction Sadok Mazigh.)
Les termes du Coran sont clairs, et aucune interprétation n'est envisageable! Ceux qui veulent instrumentaliser la religion et prétendre qu'ils détiennent les clés de son interprétation, pour imposer leurs ukases aux musulmans, ont oublié une chose importante: Nous ne sommes plus analphabètes pour gober leurs mensonges, nous sommes en mesure de puiser dans les mêmes sources qu'eux, et nous faire notre propre idée sur ce qu'il convient ou non de faire. Nombre de lois divines ont été manipulées par les hommes de religion, ont été déformées, pour servir leurs intérêts, et l'intérêt de ceux qui détiennent le pouvoir et pour avoir la main haute sur le Texte religieux.
C'est pourquoi, dans la plupart des pays dirigés par des obscurantistes, les femmes, par exemple, sont maintenues dans leur ignorance, pour qu'elles ne connaissent pas leurs droits octroyés par le Coran, depuis plus de 1400 ans!
En définitive, n'est-ce pas s'attribuer des caractéristiques divines que de s'octroyer le droit de juger et de condamner les croyants? N'est-ce pas chercher à égaler le Seigneur en s'arrogeant cet apanage divin?
En somme, en dénigrant Bourguiba et en lui refusant le droit d'interpréter le Coran à la lumière des avancées modernes pour l'adapter à l'époque actuelle, Rached Ghannouchi lui récuse un droit octroyé par la religion même et par-delà, il récuse les efforts fournis par nos illustres prédécesseurs qui ont sacrifié de longues années à l'étude du Coran et de ses différentes acceptions!
Ne rapporte-t-on pas un hadith du Prophète disant: ("قال رسول الله صلى الله عليه وسلم اذكروا محاسن موتاكم وكفوا عن مساويهم")? Cependant, Rached Ghannouchi déroge à cette règle élémentaire, et, s'érigeant en gardien de la tradition islamique et en défenseur de ses valeurs, a accusé Bourguiba d'en être le fossoyeur! Il lui reproche d'avoir nié l'identité du peuple et d'avoir spolié le Tunisien de ses racines arabo-musulmanes en lui préconisant de s'abstenir de jeûner.
Notre vénérable cheikh a certainement oublié que les jurisconsultes, et certains Cheikhs El Islam avaient, bien avant Bourguiba, émis des fatawi dispensant les sujets tunisiens du jeûne. Citons à cet effet, le cas du cheikh Tahar Ben Achour qui, en 1939, autorisa les soldats tunisiens, combattant dans les rangs de l'armée française, à ne pas observer le rite du jeûne, en établissant une analogie entre la dispense octroyée par le Messager de Dieu aux nouveaux convertis, au moment des conquêtes effectuées, en plein mois de ramadan, et sa propre fatwa.
Le Prophète leur avait préconisé, en effet, de s'abstenir de jeûner pour être forts face à l'ennemi ! Bien entendu, le cheikh avait considéré la Guerre mondiale comme un jihad sacré autorisant cette dispense ! Je vous laisse déguster l'ironie du sort !
Citons également le cas du cheikh Ahmed Bayrem qui avait aussi émis une fatwa exemptant du jeûne, les ouvriers tunisiens, requis à la place des Français engagés dans la guerre.
Dans cette même perspective, Bourguiba qui avait parcouru la Tunisie d'Est en Ouest, du Nord au Sud avait constaté de visu la misère et la pauvreté des Tunisiens qui vivaient, comme des bêtes de somme, bien en-deçà du seuil de la pauvreté ! Il était conscient de l'apathie et de l'aboulie qui caractérisaient ses concitoyens durant le mois saint. Lesquelles caractéristiques menaçaient l'économie de la République tunisienne nouvellement indépendante, souffrant de maux la classant parmi les pays les plus défavorisés, surtout que la France avait suspendu toute aide octroyée à l'ancienne colonie!
Pour pallier ces difficultés qui risquaient de plonger le pays dans une misère plus profonde, Bourguiba avait conseillé à ses concitoyens de ne pas jeûner pour ne pas porter préjudice à l'économie déjà vacillante du pays! Dans l'état actuel des choses, avait-il estimé, la Tunisie ne pouvait pas se permettre de s'offrir un mois entier d'inertie et de léthargie! Notre pays avait besoin de toutes les forces vives pour nourrir ses enfants et pour éloigner définitivement le spectre de la pauvreté et de l'indigence!
Il avait considéré le travail, les efforts continus et l'assiduité au travail, comme un jihad: jihad du musulman contre l'indigence, le dénuement et la misère et avait rappelé que l'islam encense et glorifie le labeur au détriment de l'oisiveté, en évoquant le cas de cet ascète retiré dans son ermitage dont le frère subvenait à ses besoins et auquel le Prophète avait reconnu plus de mérite, étant donné qu'il ne se prélassait pas dans l'indolence, même s'il s'agit de se consacrer à l'adoration d'Allah!
Ceci étant dit, j'aimerais rappeler un article que j'ai déjà publié l'été dernier que je tiens à publier de nouveau. Cet article insiste sur le libre arbitre et sur le droit inaliénable de se conformer ou non aux préceptes de Dieu que le Coran avait octroyé aux musulmans! Rappel nécessaire en cette veille du Ramadan et au cheikh vénéré qui refuse à Bourguiba le droit de raisonner et de se forger ses propres opinions concernant les pratiques cultuelles!
Dieu nous a pourvus, nous humains, de la Raison et du libre arbitre, pour que nous puissions choisir la voie que nous jugeons, nous-mêmes, sans intervention extérieure, ni même divine, la meilleure. Je ne comprends pas pourquoi d'aucuns se sont octroyé le droit de s'ériger en juges suprêmes pour essayer de convertir ceux qu'ils considèrent comme des mécréants, pour condamner ceux qui ne partagent pas leurs croyances, pour contraindre tout un chacun à l'observance des rites cultuels des musulmans. Dieu a dénié ce droit à son Prophète, tandis que ces illuminés prétendent protéger l'Islam et perpétuer sa lettre!
Admirez la mansuétude et la grandeur du Tout Puissant dans ces paroles grâce auxquelles Il reconnaît et confirme le libre arbitre et la liberté individuelle de sa créature qu'il a distinguée de ses autres créatures par la Raison: "Prophète, tu ne dirigeras point vers Dieu qui tu aimerais sauver. Dieu dirigera qui il veut", Le Récit, 56; "Dis : La vérité est là qui émane de votre Seigneur. Y croira qui voudra et la reniera qui voudra" La Caverne, 29; "Si Dieu l'avait voulu, l'univers tout entier embrasserait la vraie foi. Voudrais-tu contraindre les hommes à se convertir?" Jonas, 99. Question oratoire qui confirme, si besoin est, que l'Islam renie et récuse toute contrainte en matière de religion.
D'ailleurs, le verset 256, de la Sourate La Vache ne dit-il pas "Nulle contrainte en matière de religion"? Sont-ils conscients qu'ils éloignent les hommes de la religion en leur dictant et imposant leurs diktats? Savent-ils que la religion pratiquée sous la contrainte perd son essence parce que la foi, justement, procède du libre arbitre? Le verset 15 du Voyage nocturne ne dit-il pas : "Quiconque suit le droit sentier le suit pour son bien; quiconque en dévie le fait à son détriment. Nul n'aura à assumer la faute d'autrui..." Pourquoi veulent-ils donc assumer le péché (si péché, il y a) de ceux qui ont décidé de leur propre gré de s'abstenir d'observer le jeun?
D'ailleurs, voilà exactement ce que dit le Coran: "Le jeûne vous est prescrit, comme il le fut à ceux qui vous ont précédés, afin que vous puissiez ainsi manifester votre piété (183). Un nombre déterminé de jours y sera consacré. Celui d'entre vous qui se trouve malade ou en voyage, en sera quitte pour jeûner plus tard, un nombre égal de jours. Pour ceux qui peuvent jeûner, mais n'en rompent pas moins leur jeûne, incombera, en expiation, la nourriture d'un pauvre; quiconque, de son plein gré, en nourrira davantage, le fera pour son plus grand bien. Mais de pratiquer le jeûne est préférable pour vous, si vous en êtes convaincu" (184) La Vache (traduction Sadok Mazigh.)
Les termes du Coran sont clairs, et aucune interprétation n'est envisageable! Ceux qui veulent instrumentaliser la religion et prétendre qu'ils détiennent les clés de son interprétation, pour imposer leurs ukases aux musulmans, ont oublié une chose importante: Nous ne sommes plus analphabètes pour gober leurs mensonges, nous sommes en mesure de puiser dans les mêmes sources qu'eux, et nous faire notre propre idée sur ce qu'il convient ou non de faire. Nombre de lois divines ont été manipulées par les hommes de religion, ont été déformées, pour servir leurs intérêts, et l'intérêt de ceux qui détiennent le pouvoir et pour avoir la main haute sur le Texte religieux.
C'est pourquoi, dans la plupart des pays dirigés par des obscurantistes, les femmes, par exemple, sont maintenues dans leur ignorance, pour qu'elles ne connaissent pas leurs droits octroyés par le Coran, depuis plus de 1400 ans!
En définitive, n'est-ce pas s'attribuer des caractéristiques divines que de s'octroyer le droit de juger et de condamner les croyants? N'est-ce pas chercher à égaler le Seigneur en s'arrogeant cet apanage divin?
En somme, en dénigrant Bourguiba et en lui refusant le droit d'interpréter le Coran à la lumière des avancées modernes pour l'adapter à l'époque actuelle, Rached Ghannouchi lui récuse un droit octroyé par la religion même et par-delà, il récuse les efforts fournis par nos illustres prédécesseurs qui ont sacrifié de longues années à l'étude du Coran et de ses différentes acceptions!
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