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Des migrants maghrébins se cousent les lèvres dans un centre de rétention à Ponte Galeria

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Bouche cousue. Littéralement. Avec une petite aiguille et du fil extrait de leur couverture, quatre Tunisiens se sont cousus les lèvres samedi pour protester contre leur détention dans le "centre d'identification et d'expulsion" (CIE) de Ponte Galeria, situé dans la banlieue de Rome en Italie. Un centre qui mélange clandestins débarqués de bateaux, petits délinquants et drogués dans des conditions sanitaires dégradées. Après y avoir passé 75 jours, Amine, jeune Tunisien, a raconté cet enfer sur France Inter.




Cinq Marocains ont par la suite imité ces Tunisiens emmenés par un imam. Tous ont refusé qu'on leur enlève le fil qui relie leurs lèvres mais qui ne les empêche pas de boire. En plus de cette action spectaculaire, ces immigrants mènent également une grève de la faim. 


Leur geste "nous impose de rouvrir le débat national sur une législation qui assimile ceux qui fuient les guerres, la violence et les pauvretés à des criminels de guerre", a réagi immédiatement le maire de gauche de la capitale, Ignazio Marino.


Lampedusa, la vidéo polémique


Nouvelle onde de choc en Italie après la vidéo de la "désinfection sauvage" filmée par un migrant à l'intérieur du CIE de Lampedusa. Une vidéo de quelques secondes tournée à la sauvette, où l'on voit des hommes nus, dehors dans le froid, aspergés d'un produit contre la gale. "On nous traite comme des animaux" confie l'un des migrants interviewé par la Rai 2 qui a diffusé cette vidéo. Un traitement qui a suscité une vague d'indignation en Italie et dans toute l'Europe.





"Les images de Lampedusa sont inacceptables", avait dénoncé la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Cecilia Malmström, en menaçant Rome de sanction.





En réaction à ces images, Khalid Chaouki, un député du Parti démocrate (PD - gauche) d'origine marocaine s'est "barricadé symboliquement" dimanche dans le centre bondé de Lampedusa. "J'ai trouvé ce que je craignais: un lieu indigne où il pleut des toits et où sept Erythréens qui ont survécu au naufrage du 3 octobre (366 morts, près de Lampedusa) sont encore là". Il a indiqué qu'il y resterait tant que les immigrés, qui y sont pour certains depuis des mois, ne seraient pas transférés ailleurs.

Depuis dimanche, les demandes de fermeture de ces treize centres d'identification et d'expulsion se sont multipliés. En cause également, une loi de 2002, qui institue des quotas déterminant le nombre d'immigrés que l'Italie peut accueillir chaque année. C'est en application de cette législation que des CIE comme Ponte Galeria ou Lampedusa ont été créés en 2008. Le temps que les consulats des pays d'origine procèdent aux identifications et vérifications, les immigrés sans permis de séjour et en attente d'expulsion peuvent y être retenus pendant un maximum de 18 mois.

"Dans quel esprit préparez-vous Noël quand tout le monde sait qu'il y a des personnes en camp de concentration?", a lancé l'Irlandaise Betty Williams, Prix Nobel de la Paix en 1976, s'adressant au président du Conseil Enrico Letta.

Après la vidéo de Lampedusa, ce geste spectaculaire des Maghrébins relance donc le débat sur le traitement des clandestins. Un geste symbolique déjà utilisé en Tunisie, notamment en mai 2012. Des victimes de la révolution tunisienne avait choisi ce moyen pour dénoncer leur abandon par les autorités.

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