Le gouvernement l'a dit et répété: 2014 doit consacrer la reprise pour le tourisme en Tunisie. Mais malgré un léger mieux, la saison s'annonce décevante dans ce secteur stratégique qui traverse une profonde crise depuis la révolution de 2011.
Du 1er janvier au 30 avril, la Tunisie a accueilli 1.437.300 touristes, soit une hausse de 5,3% par rapport à la même période l'an dernier selon le ministère du Tourisme. Une croissance réelle mais insuffisante pour rattraper le terrain perdu, le chiffre restant inférieur de 9,8% à celui enregistré en 2010, l'année de référence du secteur.
Et si certains marchés ont progressé par rapport à l'an dernier (+21,6% de visiteurs italiens du 1er janvier au 31 mai), d'autres ont sévèrement fléchi, comme le marché français (-8,2%), premier pourvoyeur de touristes à destination de la Tunisie.
Autre difficulté, les recettes en dinars sont en hausse de seulement 2,7% par rapport à 2013, et la croissance est quasi nulle en devises en raison de la dépréciation de la monnaie tunisienne. Or le tourisme, qui représente 8% du PIB, est aussi une source de devises clé pour la Tunisie.
Les professionnels ne cachent donc plus leurs craintes, bien que la Tunisie connaisse une accalmie favorable au secteur après trois années difficiles marquées par une instabilité politique et sociale et une montée de la mouvance jihadiste.
Qualité, quantité
Autre écueil, le secteur continue de subir la crise économique mondiale, qui voit les voyageurs dépenser de moins en moins.
"On nous dit que les hôtels sont pleins, mais le 'all-inclusive' (séjours tout compris, ndlr) nous détruit".
"Les touristes dépensent beaucoup moins qu'avant", renchérit Younès Sfaxi, propriétaire d'un magasin de tapis à Djerba.
Certains réclament un nouveau modèle pour sortir la Tunisie de ce tourisme balnéaire de masse et bon marché.
Pour la ministre du Tourisme Amel Karboul, le modèle actuel "a besoin d'être complété", pas d'être jeté aux orties.
Depuis sa nomination, Mme Karboul a aussi beaucoup misé sur la communication, via les réseaux sociaux ou des déplacements très médiatisés.
Si M. Toumi reconnaît le "dynamisme" de la ministre, il juge néanmoins sévèrement l'action du gouvernement. "La communication, c'est la cerise sur le gâteau. Encore faut-il qu'il y ait un gâteau", lance-t-il. Sans mesures concrètes, "c'est de la poudre aux yeux".
"Sauver (la saison touristique) ne passe pas par le fait de communiquer sur des choses qui n'ont pas été réalisées", a de son côté affirmé à la radio Shems FM Radhouen Ben Salah, le président de la Fédération tunisienne de l'hôtellerie (FTH), en évoquant "une situation environnementale (...) catastrophique" en raison du ramassage aléatoire des ordures et "la dégradation" des services aéroportuaires.
M. Toumi réclame "des mécanismes de soutien aux tours-opérateurs" et hôtels tunisiens. Les professionnels proposent aussi aux autorités d'imposer une taxe d'entrée aux touristes, pour qu'au moins une partie des recettes récoltées soit réinvestie dans la mise à niveau de l'infrastructure touristique.
Mme Karboul défend son programme: "Nous travaillons sur beaucoup de domaines différents mais évidemment, la communication est le plus rapide. Et d'un autre côté, qu'est-ce que le tourisme? Le tourisme, c'est vendre du rêve", soutient-elle, affirmant qu'en trois mois "200 contrôles qualité ont été menés".
La responsable continue de se dire "très optimiste" et même "très confiante" sur l'objectif de 7 millions de touristes cette année.
"Presque impossible", répond M. Ben Salah. M. Toumi est lui aussi dubitatif. "Si on travaille correctement, on retrouvera peut-être les niveaux de 2010 en 2016 ou 2017", dit-il.
"Nous étions optimistes pour la saison estivale mais les chiffres sont loin de ce que nous avions prévu. C'est une déception", affirme à l'AFP Mohamed Ali Toumi, le président de la Fédération tunisienne des agences de voyage (FTAV).
Du 1er janvier au 30 avril, la Tunisie a accueilli 1.437.300 touristes, soit une hausse de 5,3% par rapport à la même période l'an dernier selon le ministère du Tourisme. Une croissance réelle mais insuffisante pour rattraper le terrain perdu, le chiffre restant inférieur de 9,8% à celui enregistré en 2010, l'année de référence du secteur.
Et si certains marchés ont progressé par rapport à l'an dernier (+21,6% de visiteurs italiens du 1er janvier au 31 mai), d'autres ont sévèrement fléchi, comme le marché français (-8,2%), premier pourvoyeur de touristes à destination de la Tunisie.
Autre difficulté, les recettes en dinars sont en hausse de seulement 2,7% par rapport à 2013, et la croissance est quasi nulle en devises en raison de la dépréciation de la monnaie tunisienne. Or le tourisme, qui représente 8% du PIB, est aussi une source de devises clé pour la Tunisie.
Les professionnels ne cachent donc plus leurs craintes, bien que la Tunisie connaisse une accalmie favorable au secteur après trois années difficiles marquées par une instabilité politique et sociale et une montée de la mouvance jihadiste.
Qualité, quantité
Autre écueil, le secteur continue de subir la crise économique mondiale, qui voit les voyageurs dépenser de moins en moins.
"La quantité (de touristes) est là. Le problème, c'est la qualité", affirme Lotfi Denguir, qui tient un petit magasin d'artisanat sur l'île Djerba (sud).
"On nous dit que les hôtels sont pleins, mais le 'all-inclusive' (séjours tout compris, ndlr) nous détruit".
"Les touristes dépensent beaucoup moins qu'avant", renchérit Younès Sfaxi, propriétaire d'un magasin de tapis à Djerba.
Certains réclament un nouveau modèle pour sortir la Tunisie de ce tourisme balnéaire de masse et bon marché.
Pour la ministre du Tourisme Amel Karboul, le modèle actuel "a besoin d'être complété", pas d'être jeté aux orties.
"Je pense qu'il y a encore un marché pour le all-inclusive, pour les familles avec petits enfants (par exemple). Ce dont la Tunisie a besoin, c'est d'une image plus diversifiée", dit-elle à l'AFP, en disant vouloir promouvoir les différentes régions du pays, dont le Sud, ainsi que le tourisme culturel.
Depuis sa nomination, Mme Karboul a aussi beaucoup misé sur la communication, via les réseaux sociaux ou des déplacements très médiatisés.
Si M. Toumi reconnaît le "dynamisme" de la ministre, il juge néanmoins sévèrement l'action du gouvernement. "La communication, c'est la cerise sur le gâteau. Encore faut-il qu'il y ait un gâteau", lance-t-il. Sans mesures concrètes, "c'est de la poudre aux yeux".
"Sauver (la saison touristique) ne passe pas par le fait de communiquer sur des choses qui n'ont pas été réalisées", a de son côté affirmé à la radio Shems FM Radhouen Ben Salah, le président de la Fédération tunisienne de l'hôtellerie (FTH), en évoquant "une situation environnementale (...) catastrophique" en raison du ramassage aléatoire des ordures et "la dégradation" des services aéroportuaires.
M. Toumi réclame "des mécanismes de soutien aux tours-opérateurs" et hôtels tunisiens. Les professionnels proposent aussi aux autorités d'imposer une taxe d'entrée aux touristes, pour qu'au moins une partie des recettes récoltées soit réinvestie dans la mise à niveau de l'infrastructure touristique.
Mme Karboul défend son programme: "Nous travaillons sur beaucoup de domaines différents mais évidemment, la communication est le plus rapide. Et d'un autre côté, qu'est-ce que le tourisme? Le tourisme, c'est vendre du rêve", soutient-elle, affirmant qu'en trois mois "200 contrôles qualité ont été menés".
La responsable continue de se dire "très optimiste" et même "très confiante" sur l'objectif de 7 millions de touristes cette année.
"Presque impossible", répond M. Ben Salah. M. Toumi est lui aussi dubitatif. "Si on travaille correctement, on retrouvera peut-être les niveaux de 2010 en 2016 ou 2017", dit-il.
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