La justice espagnole rejette la plainte déposée par Abdelilah Benkirane contre les journaliste Ignacio Cembrero et le directeur d’El Pais, Javier Moreno. Le procureur de l’Audience nationale, la plus haute instance pénale espagnole, a archivé mardi la plainte du Premier ministre marocain, estimant que les accusés n’avaient commis aucun délit.
Le premier ministre du Maroc, Abdelilah Benkirane, avait porté plainte au nom du gouvernement contre Ignacio Cembrero et Javier Moreno le 20 décembre 2013 pour "apologie du terrorisme". Le journaliste d’El País avait mis en ligne sur son blog "Orilla Sur" ("rive sud") – hébérgé sur le site d’El País - une vidéo d’AQMI menaçant le Maroc et appelant les jeunes marocains à "émigrer vers Allah au lieu d'émigrer dans des pateras". Le groupe islamiste dénonçait également la "corruption et le népotisme" marocain et menaçait directement le roi Mohammed VI.
"Apologie du terrorisme"
Dans son article paru le 13 septembre 2013, Ignacio Cembrero diffusait la vidéo d’AQMI tout en précisant explicitement son caractère "propagandiste et djihadiste". Le journaliste spécialiste du Maghreb soulignait également "les mérites des forces de sécurité marocaines et la légitimité supérieure de la monarchie chérifienne comparée aux régimes voisins". Quatre jours plus tard, Ignacio Cembrero retirait la vidéo du site.
Au Maroc, le site d’information lakome.com avait mis un lien vers l’article d’"Orilla Sur". Son directeur Ali Anouzla a été arrêté en septembre 2013 et a passé 38 jours en prison. Poursuivi pour "apologie du terrorisme", "assistance à des criminels ayant commis des actes de terrorisme" et "fourniture de moyens pour la commission d’actes terroristes" qui le rendaient passible de 10 à 30 ans de prison, Ali Anouzla a été remis en liberté provisoire à la suite d’une vaste campagne internationale.
L’affaire Daniel Galvan en toile de fond
Ignacio Cembrero a démissionné le 30 avril après plus de 30 ans à El País. Il accuse sa direction d’avoir cédé aux pressions de Rabat. Le journaliste avait déjà un passif avec les autorités marocaines. C’est lui qui avait révélé l’année dernière l’Affaire Daniel Galvan, du nom d’un pédophile espagnol condamné à 30 ans de prison au Maroc pour le viol de 11 enfants, finalement gracié par le Roi. L’indignation provoquée par cette affaire avait poussé Mohammed VI à annuler cette grâce. Daniel Galvan est détenu en Espagne et en attente d’extradition vers le Maroc.
Le rejet de la plainte est définitif et aucun recours ne peut être formulé contre cette décision selon Ignacio Cembrero. Au Maroc, Ali Anouzla est lui toujours accusé d’apologie, d’incitation et d’aide matérielle au terrorisme. Il risque 20 ans de prison et le site lakome reste, à l’heure actuelle, inactif.
Le premier ministre du Maroc, Abdelilah Benkirane, avait porté plainte au nom du gouvernement contre Ignacio Cembrero et Javier Moreno le 20 décembre 2013 pour "apologie du terrorisme". Le journaliste d’El País avait mis en ligne sur son blog "Orilla Sur" ("rive sud") – hébérgé sur le site d’El País - une vidéo d’AQMI menaçant le Maroc et appelant les jeunes marocains à "émigrer vers Allah au lieu d'émigrer dans des pateras". Le groupe islamiste dénonçait également la "corruption et le népotisme" marocain et menaçait directement le roi Mohammed VI.
"Apologie du terrorisme"
Dans son article paru le 13 septembre 2013, Ignacio Cembrero diffusait la vidéo d’AQMI tout en précisant explicitement son caractère "propagandiste et djihadiste". Le journaliste spécialiste du Maghreb soulignait également "les mérites des forces de sécurité marocaines et la légitimité supérieure de la monarchie chérifienne comparée aux régimes voisins". Quatre jours plus tard, Ignacio Cembrero retirait la vidéo du site.
Au Maroc, le site d’information lakome.com avait mis un lien vers l’article d’"Orilla Sur". Son directeur Ali Anouzla a été arrêté en septembre 2013 et a passé 38 jours en prison. Poursuivi pour "apologie du terrorisme", "assistance à des criminels ayant commis des actes de terrorisme" et "fourniture de moyens pour la commission d’actes terroristes" qui le rendaient passible de 10 à 30 ans de prison, Ali Anouzla a été remis en liberté provisoire à la suite d’une vaste campagne internationale.
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