Du Dub tunisien! L’adhésion d’un des musiciens locaux à ce genre musical n’est pas une première, mais aller carrément jusqu’à se l’approprier en est une.
C’est ce qu’a réussi Haydar Hamdi, dans son maxi-single de trois morceaux intitulé "404", sorti le 15 décembre sous le nouveau label lyonnais, Shouka, en téléchargement libre sur BandCamp. Cet EP tient à surprendre dès l’intro du premier morceau "Soldier Of Sound".
Du Qanun! Ses mélodies, jouées par Nidhal Jaoua, sur un opus estampillé "Reggae/Dub" sont plutôt inattendues. Mais ce maxi-single sait tenir ses promesses. La guitare de Haydar Hamdi tâte le terrain et s’implique avec subtilité.
La basse de Slim Abida vient rappeler à l’ordre et le groove s’installe avec l’arrivée des rythmes de la batterie de Taha Ennouri et des percussions d’Amine Nouri. Et le qanun verse une mélodicité atypique dans la classique configuration dub généralement dominée par le pouvoir de la basse et de la batterie.
Une couleur militante
Auteur de sa musique et de ses paroles, Haydar Hamdi revendique ouvertement dans ce morceau, entièrement écrit en anglais, son statut de "Soldat du Son". Ainsi, annonce-t-il clairement la couleur militante de sa musique. Il y lance carrément des appels sommaires à l’émancipation.
Mais cela n'a rien d’une surprise quand on sait que le même artiste a été la voix des Barbaroots (2009-2012), groupe de reggae roots tunisien dont l’engagement a permis la réalisation de plusieurs performances en synergie avec le mouvement révolutionnaire.
Et les influences reggae roots de Haydar Hamdi se laissent entendre non seulement à travers la musique et son propos mais aussi à travers le fort accent jamaïcain qu’il prend quand il chante en anglais. Son interprétation flirte avec les gammes sahraouies également bien présentes dans le sud-ouest tunisien dont il est originaire.
L’exercice se manifeste, par exemple, dans "Morning Talk" où il chante en arabe dialectal, descendant en flammes dans son texte la majorité islamiste au pouvoir et sa manière d’utiliser la religion pour arriver à ses fins.
Même si sa voix au timbre bien particulier demeure potentiellement modeste, sa maitrise lui a permis d’en faire l’une des spécificités de sa musique. Son chant saccadé arrive à emprunter au toast son attachement à la punchline. Cette tendance s’exprime surtout dans "Soldier Of Sound" et "Morning Talk".
"404" un manifeste pour des jeunes musiciens tunisiens adeptes de reggae
Quant à son interprétation dans "Fool you", single sorti en avant-goût de cet EP, elle prend plus de mélodicité, notamment accrue grâce au backing vocal de Nabil Mannai.
D’ailleurs, il faut noter que cette composition est une collaboration entre Haydar Hamdi et Chiheb Ben Lakhel qui a signé le thème principal du morceau. Tout un processus pour un EP qui a pris plus d’un an pour être fait.
"404" pourrait être le manifeste des jeunes musiciens tunisiens adeptes de reggae et de musique roots. C’est une prise de conscience de l’héritage récent de la scène alternative maghrébine. Si Nass El Ghiwane auraient été les grands-pères et Gnawa Diffusion les pères, Haydar Hamdi serait issu de la troisième génération de cette lignée.
Il lui reste à prouver qu’il est l’un des enfants les plus prodiges avec la sortie de son premier album prévue durant le printemps de 2014.
C’est ce qu’a réussi Haydar Hamdi, dans son maxi-single de trois morceaux intitulé "404", sorti le 15 décembre sous le nouveau label lyonnais, Shouka, en téléchargement libre sur BandCamp. Cet EP tient à surprendre dès l’intro du premier morceau "Soldier Of Sound".
Du Qanun! Ses mélodies, jouées par Nidhal Jaoua, sur un opus estampillé "Reggae/Dub" sont plutôt inattendues. Mais ce maxi-single sait tenir ses promesses. La guitare de Haydar Hamdi tâte le terrain et s’implique avec subtilité.
La basse de Slim Abida vient rappeler à l’ordre et le groove s’installe avec l’arrivée des rythmes de la batterie de Taha Ennouri et des percussions d’Amine Nouri. Et le qanun verse une mélodicité atypique dans la classique configuration dub généralement dominée par le pouvoir de la basse et de la batterie.
Une couleur militante
Auteur de sa musique et de ses paroles, Haydar Hamdi revendique ouvertement dans ce morceau, entièrement écrit en anglais, son statut de "Soldat du Son". Ainsi, annonce-t-il clairement la couleur militante de sa musique. Il y lance carrément des appels sommaires à l’émancipation.
Mais cela n'a rien d’une surprise quand on sait que le même artiste a été la voix des Barbaroots (2009-2012), groupe de reggae roots tunisien dont l’engagement a permis la réalisation de plusieurs performances en synergie avec le mouvement révolutionnaire.
Et les influences reggae roots de Haydar Hamdi se laissent entendre non seulement à travers la musique et son propos mais aussi à travers le fort accent jamaïcain qu’il prend quand il chante en anglais. Son interprétation flirte avec les gammes sahraouies également bien présentes dans le sud-ouest tunisien dont il est originaire.
L’exercice se manifeste, par exemple, dans "Morning Talk" où il chante en arabe dialectal, descendant en flammes dans son texte la majorité islamiste au pouvoir et sa manière d’utiliser la religion pour arriver à ses fins.
Même si sa voix au timbre bien particulier demeure potentiellement modeste, sa maitrise lui a permis d’en faire l’une des spécificités de sa musique. Son chant saccadé arrive à emprunter au toast son attachement à la punchline. Cette tendance s’exprime surtout dans "Soldier Of Sound" et "Morning Talk".
"404" un manifeste pour des jeunes musiciens tunisiens adeptes de reggae
Quant à son interprétation dans "Fool you", single sorti en avant-goût de cet EP, elle prend plus de mélodicité, notamment accrue grâce au backing vocal de Nabil Mannai.
D’ailleurs, il faut noter que cette composition est une collaboration entre Haydar Hamdi et Chiheb Ben Lakhel qui a signé le thème principal du morceau. Tout un processus pour un EP qui a pris plus d’un an pour être fait.
"404" pourrait être le manifeste des jeunes musiciens tunisiens adeptes de reggae et de musique roots. C’est une prise de conscience de l’héritage récent de la scène alternative maghrébine. Si Nass El Ghiwane auraient été les grands-pères et Gnawa Diffusion les pères, Haydar Hamdi serait issu de la troisième génération de cette lignée.
Il lui reste à prouver qu’il est l’un des enfants les plus prodiges avec la sortie de son premier album prévue durant le printemps de 2014.