Le Premier ministre islamo-conservateur turc, Recep Tayyip Erdogan, qui dirige sans partage la Turquie depuis 11 ans, doit annoncer mardi sa candidature au scrutin présidentiel des 10 et 24 août, disputée pour la première fois au suffrage universel direct.
A 60 ans, l'homme fort de la Turquie devrait, sauf surprise, être élu pour cinq ans au sommet de l'Etat et devenir ainsi le dirigeant qui a régné le plus longtemps sur le pays depuis le fondateur de la République turque Mustafa Kemal Atatürk.
Après des mois d'un vrai-faux suspense, le nom de M. Erdogan doit être dévoilé mardi à la mi-journée à la chambre de commerce d'Ankara lors d'une réunion de masse des cadres de son Parti de la justice et du développement (AKP).
M. Erdogan devrait y détailler sa vision d'une "ère nouvelle" pour la Turquie avec en ligne de mire une nouvelle constitution qui transformera le système parlementaire turc en régime présidentiel, taillée à sa mesure, rapporte la presse.
Souvent décrit, par ses partisans comme ses rivaux, comme le nouveau "sultan" de la Turquie, M. Erdogan reste de loin l'homme politique le plus populaire d'un pays à majorité conservatrice et attachée à la religion musulmane.
S'il est considéré comme l'artisan du développement économique de la Turquie depuis le début des années 2000, le chef du gouvernement est toutefois aussi devenu, depuis un an, sa figure la plus contestée.
Voie royale
Depuis la fronde de juin 2013, de nombreux Turcs lui reprochent sa dérive "autoritaire" et "islamiste" et dénoncent la corruption de son régime. La violente répression des manifestations qui le défient dans la rue et ses dernières lois renforçant le contrôle d'internet ou de la justice lui ont également valu les critiques de ses alliés européens.
Tous les sondages le donnent néanmoins vainqueur du scrutin présidentiel, vraisemblablement dès le premier tour avec entre 52 et 56% des intentions de vote.
Son principal adversaire Ekmeleddin Ihsanoglu, un intellectuel de l'islam de 70 ans inconnu du grand public et novice en politique choisi par les deux principaux partis d'opposition, ne semble pas en mesure de lui contester sa victoire.
Pour s'attirer le soutien d'une majorité des 15 millions de Kurdes du pays, M. Erdogan a déjà fait un geste en faveur de cette minorité et présenté au parlement un projet législatif censé réveiller le processus de paix avec les rebelles kurdes, aujourd'hui au point mort.
Mais le Premier ministre a déjà fait savoir qu'il utiliserait tous les pouvoirs à sa disposition et, surtout, qu'il comptait bien profiter de l'onction du suffrage universel pour continuer à diriger la Turquie.
"Le prochain président ne sera pas un président protocolaire, mais un président qui sue, qui court et qui travaille dur", a-t-il d'ores et déjà prévenu.
La presse libérale dénonce par avance un chef de l'Etat qui sera, à ses yeux, forcément autoritaire. "La Turquie se laisse entraîner à grands pas vers un régime d'un seul homme", a affirmé mardi Mehmet Yilmaz dans sa colonne du quotidien Hürriyet.
Le journal pro-gouvernemental Yeni Safak s'est lui d'ores et déjà réjoui de la victoire annoncée de son champion. "Un modèle régional", salue l'éditorialiste Lokman Koyuncuoglu.
A 60 ans, l'homme fort de la Turquie devrait, sauf surprise, être élu pour cinq ans au sommet de l'Etat et devenir ainsi le dirigeant qui a régné le plus longtemps sur le pays depuis le fondateur de la République turque Mustafa Kemal Atatürk.
Après des mois d'un vrai-faux suspense, le nom de M. Erdogan doit être dévoilé mardi à la mi-journée à la chambre de commerce d'Ankara lors d'une réunion de masse des cadres de son Parti de la justice et du développement (AKP).
M. Erdogan devrait y détailler sa vision d'une "ère nouvelle" pour la Turquie avec en ligne de mire une nouvelle constitution qui transformera le système parlementaire turc en régime présidentiel, taillée à sa mesure, rapporte la presse.
Souvent décrit, par ses partisans comme ses rivaux, comme le nouveau "sultan" de la Turquie, M. Erdogan reste de loin l'homme politique le plus populaire d'un pays à majorité conservatrice et attachée à la religion musulmane.
S'il est considéré comme l'artisan du développement économique de la Turquie depuis le début des années 2000, le chef du gouvernement est toutefois aussi devenu, depuis un an, sa figure la plus contestée.
Voie royale
Depuis la fronde de juin 2013, de nombreux Turcs lui reprochent sa dérive "autoritaire" et "islamiste" et dénoncent la corruption de son régime. La violente répression des manifestations qui le défient dans la rue et ses dernières lois renforçant le contrôle d'internet ou de la justice lui ont également valu les critiques de ses alliés européens.
Tous les sondages le donnent néanmoins vainqueur du scrutin présidentiel, vraisemblablement dès le premier tour avec entre 52 et 56% des intentions de vote.
Son principal adversaire Ekmeleddin Ihsanoglu, un intellectuel de l'islam de 70 ans inconnu du grand public et novice en politique choisi par les deux principaux partis d'opposition, ne semble pas en mesure de lui contester sa victoire.
Pour s'attirer le soutien d'une majorité des 15 millions de Kurdes du pays, M. Erdogan a déjà fait un geste en faveur de cette minorité et présenté au parlement un projet législatif censé réveiller le processus de paix avec les rebelles kurdes, aujourd'hui au point mort.
Mais le Premier ministre a déjà fait savoir qu'il utiliserait tous les pouvoirs à sa disposition et, surtout, qu'il comptait bien profiter de l'onction du suffrage universel pour continuer à diriger la Turquie.
"Le prochain président ne sera pas un président protocolaire, mais un président qui sue, qui court et qui travaille dur", a-t-il d'ores et déjà prévenu.
La presse libérale dénonce par avance un chef de l'Etat qui sera, à ses yeux, forcément autoritaire. "La Turquie se laisse entraîner à grands pas vers un régime d'un seul homme", a affirmé mardi Mehmet Yilmaz dans sa colonne du quotidien Hürriyet.
Le journal pro-gouvernemental Yeni Safak s'est lui d'ores et déjà réjoui de la victoire annoncée de son champion. "Un modèle régional", salue l'éditorialiste Lokman Koyuncuoglu.
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