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Tunisie: Furieux contre le feuilleton télévisé "Maktoub", des agents pénitentiaires menacent de grève

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Des agents pénitentiaires tunisiens ont menacé mercredi d'une grève générale pour protester contre un feuilleton télévisé qu'ils accusent de les avoir "humiliés" en mettant en scène les mauvaises conditions de vie dans les prisons tunisiennes.

"L'épisode 2 du feuilleton "Maktoub" comprend des scènes humiliantes pour les agents pénitentiaires et portant atteinte à leur dignité", a déclaré à l'AFP par téléphone Olfa Ayari, présidente du Syndicat des prisons, qui participait à une manifestation d'agents pénitentiaires devant la prison de Mornaguia, près de Tunis.

Mme Ayari a annoncé une grève générale jeudi dans toutes les prisons en Tunisie et l'interdiction des visites des familles et des avocats aux prisonniers.

"Nous réclamons la visite du chef du gouvernement Mehdi Jomâa à la prison de Mornaguia et l'arrêt immédiat de la diffusion du feuilleton", a-t-elle ajouté.


Dans cet épisode de la quatrième saison du feuilleton "Maktoub", très suivi en Tunisie, le réalisateur Sami Fehri décrit la vie difficile de prisonniers dans leurs cellules et le comportement violent de certains gardiens.

Sami Fehri, patron de la chaîne de télévision privée Ettounsiya, a été libéré en septembre 2013 après plus d'une année de détention, une affaire qui avait déclenché un rocambolesque feuilleton mêlant conflits juridico-politiques, monde des affaires et accusations d'atteinte à la liberté d'expression.

Son arrestation avait fait scandale car elle était intervenue quelques jours après qu'il eut annoncé la suspension d'une émission de satire politique sur le modèle des "Guignols" français en dénonçant des pressions du gouvernement dirigé à l'époque par le parti islamiste Ennahdha.


Le syndicat des prisons a également protesté contre le fait que des scènes du feuilleton aient été tournées dans une prison désaffectée à Zaghouan, dans le nord-est du pays.

"Des informations (...) pourraient être transmises aux terroristes", a assuré Mme Ayari, sans donner plus de précisions.

Contacté par l'AFP, le porte-parole des prisons, Ridha Zaghdoud, n'a pas souhaité faire de commentaire.

Selon un rapport de l'ONU publié en avril à Tunis, les prisons tunisiennes sont surpeuplées et leurs infrastructures en mauvais état, rendant les conditions de vie des détenus extrêmement pénibles.





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