Si globalement, les différentes législations s'accordent sur le fait qu'à 18 ans, on est adulte, il existe des disparités aux quatre coins du monde. Parmi les extrêmes, la majorité civile se situe à 14 ans en Albanie, 20 ans au Japon, 21 ans en Egypte (et aux Etats-Unis, mais uniquement pour l'achat et la consommation d'alcool). Comment se fait-il que l'âge adulte ne soit pas universel? Peut-être qu'au fond, tout cela n'est qu'aléatoire. Voyons ce que la science peut nous apprendre.
Pour Angélique Kosinski Cimelière, psychologue clinicienne pour enfants et adolescents, 18 ans est bien un âge clé dans le développement d'une personne. "C'est simple: c'est l'âge auquel se déclarent les pathologies", affirme-t-elle. Des troubles psychologiques, tels que la schizophrénie ou les troubles bipolaires, seraient diagnostiqués, selon elle, à la sortie de l'adolescence.
Âge symbolique
Elle souligne par ailleurs que symboliquement, c'est un âge qui coïncide avec "la fin de la scolarité et le début des études", le passage de l'adolescence à l'âge adulte, en d'autres termes. Elle ne comprend pas que la majorité puisse être établie à 21 ans, car il s'écoulerait trois ans entre la fin d'une étape cruciale dans la construction d'une personne et la majorité. Et plus tôt? "A 16 ans, ce n'est pas possible, on n'est pas capable de prendre des décisions", avance-t-elle. Avant d'ajouter, de façon plus nuancée, que "tout dépend de l'environnement. Chaque adolescent s'adapte à ce qu'on lui demande, à ce qu'il est obligé de faire".
C'est un peu plus compliqué que ça, si l'on en croit une étude publiée en 2013 par des psychologues britanniques. Selon eux, la majorité administrative établie à 18 ans n'est pas en accord avec l'actuel développement du cerveau des adolescents. Ces psychologues reconnaissent désormais trois stades psychologies de l'adolescence:
Il existerait donc bien un cap à la majorité, mais il ne signifie pas le passage de l'adolescence à l'âge adulte.
Sur quoi ces psychologues s'appuient-ils pour définir ces trois stades? Sur les neurosciences. Plusieurs études ou scientifiques affirment en effet que le cerveau n'a pas fini son développement à 18 ans, mais à 25.
Une étude publiée en 2009 dans le Journal of Adolescent Health revient sur ces variations, dans l'histoire et à travers le monde, de la définition de la maturité, synonyme, selon les chercheurs, de décisions arbitraires. “Bien que les neurosciences aient été convoquées pour déterminer l’âge adulte, il y a peu d’évidence empirique pour soutenir l’âge de 18 ans, l’actuel âge légal de la majorité, comme un marqueur adéquat des capacités adultes”, peut-on lire dans cette étude.
Maturité à 25 ans ?
Les plus récentes recherches montrent que le cerveau ne finit son développement qu'aux alentours de 25 ans. Sur le site NPR, Sandra Aamodt, spécialiste en neurosciences, s'appuie sur des scanners de cerveau pour appuyer cette hypothèse. "Les changements qui surviennent entre 18 et 25 ans sont la continuité d’un processus qui commence vers la puberté, ainsi les jeunes de 18 ans ne sont qu’à la moitié de ce processus. Leur cortex préfrontal n’est pas encore complètement développé", détaille-t-elle.
Le cortex préfrontal sert à prendre des décisions, à planifier, organiser notre comportement, pour atteindre un but. Ce n'est pas la seule partie du cerveau qui ne serait pas assez développée. Elle ajoute que tout le système de récompense du cerveau, qui permet de s'intéresser à certaines situations pour y gagner quelque chose, "s'active pile à la puberté, puis va graduellement vers un niveau adulte, qu'il atteint aux environs de 25 ans". Une étude publiée en 2005 soutient ces propos.
Faudrait-il alors imaginer une majorité civile à 25 ans? Probablement pas. Les sociologues, notamment, ont réagi négativement à l'annonce des psychologues anglais du recul du curseur de l'entrée dans l'âge adulte. Frank Furedi, sociologue à l'université de Kent (Angleterre), reproche sur la BBC une "infantilisation des jeunes", ce qui accroît le nombre de personnes à vivre encore chez leurs parents à 20 ans.
Encore une fois, même si le cerveau continue à évoluer jusqu'à 25 ans, cela ne veut pas pour autant dire qu'à 18 ans, on est incapable de prendre une quelconque décision, ni d'assumer ses responsabilités. Comme le soulignait Angélique Kosinski Cimelière, la prise de responsabilité dépend souvent de l'environnement dans lequel on évolue.
Pour Angélique Kosinski Cimelière, psychologue clinicienne pour enfants et adolescents, 18 ans est bien un âge clé dans le développement d'une personne. "C'est simple: c'est l'âge auquel se déclarent les pathologies", affirme-t-elle. Des troubles psychologiques, tels que la schizophrénie ou les troubles bipolaires, seraient diagnostiqués, selon elle, à la sortie de l'adolescence.
Âge symbolique
Elle souligne par ailleurs que symboliquement, c'est un âge qui coïncide avec "la fin de la scolarité et le début des études", le passage de l'adolescence à l'âge adulte, en d'autres termes. Elle ne comprend pas que la majorité puisse être établie à 21 ans, car il s'écoulerait trois ans entre la fin d'une étape cruciale dans la construction d'une personne et la majorité. Et plus tôt? "A 16 ans, ce n'est pas possible, on n'est pas capable de prendre des décisions", avance-t-elle. Avant d'ajouter, de façon plus nuancée, que "tout dépend de l'environnement. Chaque adolescent s'adapte à ce qu'on lui demande, à ce qu'il est obligé de faire".
C'est un peu plus compliqué que ça, si l'on en croit une étude publiée en 2013 par des psychologues britanniques. Selon eux, la majorité administrative établie à 18 ans n'est pas en accord avec l'actuel développement du cerveau des adolescents. Ces psychologues reconnaissent désormais trois stades psychologies de l'adolescence:
- pré-adolescence, de 12 à 14 ans
- adolescence moyenne, de 15 à 17 ans
- adolescence tardive, à partir de 18 ans
Il existerait donc bien un cap à la majorité, mais il ne signifie pas le passage de l'adolescence à l'âge adulte.
"L'idée que soudainement, à 18 ans, on est un adulte, n'est tout simplement pas vraie, assure au site de la BBC le psychologue pour enfants Laverne Antrobus. Mon expérience des jeunes montre qu'ils ont encore besoin d'une quantité considérable de soutien et d'aide au-delà de cet âge."
Sur quoi ces psychologues s'appuient-ils pour définir ces trois stades? Sur les neurosciences. Plusieurs études ou scientifiques affirment en effet que le cerveau n'a pas fini son développement à 18 ans, mais à 25.
Une étude publiée en 2009 dans le Journal of Adolescent Health revient sur ces variations, dans l'histoire et à travers le monde, de la définition de la maturité, synonyme, selon les chercheurs, de décisions arbitraires. “Bien que les neurosciences aient été convoquées pour déterminer l’âge adulte, il y a peu d’évidence empirique pour soutenir l’âge de 18 ans, l’actuel âge légal de la majorité, comme un marqueur adéquat des capacités adultes”, peut-on lire dans cette étude.
Maturité à 25 ans ?
Les plus récentes recherches montrent que le cerveau ne finit son développement qu'aux alentours de 25 ans. Sur le site NPR, Sandra Aamodt, spécialiste en neurosciences, s'appuie sur des scanners de cerveau pour appuyer cette hypothèse. "Les changements qui surviennent entre 18 et 25 ans sont la continuité d’un processus qui commence vers la puberté, ainsi les jeunes de 18 ans ne sont qu’à la moitié de ce processus. Leur cortex préfrontal n’est pas encore complètement développé", détaille-t-elle.
Le cortex préfrontal sert à prendre des décisions, à planifier, organiser notre comportement, pour atteindre un but. Ce n'est pas la seule partie du cerveau qui ne serait pas assez développée. Elle ajoute que tout le système de récompense du cerveau, qui permet de s'intéresser à certaines situations pour y gagner quelque chose, "s'active pile à la puberté, puis va graduellement vers un niveau adulte, qu'il atteint aux environs de 25 ans". Une étude publiée en 2005 soutient ces propos.
Faudrait-il alors imaginer une majorité civile à 25 ans? Probablement pas. Les sociologues, notamment, ont réagi négativement à l'annonce des psychologues anglais du recul du curseur de l'entrée dans l'âge adulte. Frank Furedi, sociologue à l'université de Kent (Angleterre), reproche sur la BBC une "infantilisation des jeunes", ce qui accroît le nombre de personnes à vivre encore chez leurs parents à 20 ans.
Encore une fois, même si le cerveau continue à évoluer jusqu'à 25 ans, cela ne veut pas pour autant dire qu'à 18 ans, on est incapable de prendre une quelconque décision, ni d'assumer ses responsabilités. Comme le soulignait Angélique Kosinski Cimelière, la prise de responsabilité dépend souvent de l'environnement dans lequel on évolue.
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