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La colère palestinienne s'étend aux arabes israéliens, Mahmoud Abbas contesté par les "chebabs" et au Fatah

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La troisième Intifadha est-elle sur le point de se déclarer? La question est posée ouvertement au vu de la montée de la colère des palestiniens qui ne se limite plus aux territoires occupées mais touche aussi les arabes israéliens.

La mort, dans des conditions horribles de Mohammad Abou Khdeir, enlevé dans son quartier de Chouafat à El Quods-Est avant d’être brûlé vif, pourrait être l’élément déclencheur d’une contestation qui touche également l’Autorité Palestinienne.

L’intifadha en gestation a touché les localités dite du "Triangle" arabe, notamment à Taybeh, Tira et Qalansawe, où les manifestants ont affronté à coup des pierres contre les forces de police qui ont fait usage de gaz lacrymogènes.

Selon le bilan de la police, 25 arabes israéliens ont été blessés ainsi qu’un policier. Vendredi, des milliers de palestiniens ont participé, à El Qods – Est aux funérailles de Mohammed Abou Khdeir, 16 ans, enlevé mardi soir alors qu'il se rendait à la mosquée avant le début du jeûne de ramadan. Le jeune palestinien a été tué par des extrémistes juifs en représailles à la mort de trois adolescents juifs dont les corps avaient été retrouvés lundi, près d’Hébron.

Les constatations préliminaires de l’autopsie, révélées par le procureur général Mohammad Al-Ouweiwi ont confirmé que Mohamed Abu Khdeir avait de la suie dans les poumons et les voies respiratoires. Un signe que le garçon était vivant et respirait pendant qu’il était brûlé vif.

Le garçon a également été blessé à la tête, mais ce n'est pas la cause de la mort, a précisé le procureur général Mohammad Al-Ouweiwi. "Les brûlures qui couvraient 90% du corps et leurs complications sont la cause directe de son décès". Le ministre palestinien chargé de Jérusalem, Adnane al-Husseini, a indiqué que "le meurtre a été marqué par une opération de défiguration d'un enfant".


Le cousin de la victime, Tareq Abou Khdeir, âgé de 15 ans et citoyen américain, a été arrêté jeudi à Chouafat après avoir été battu par la police. Il doit comparaître aujourd’hui devant un tribunal de Jérusalem dimanche. Il pourrait être la victime menottée subissant des violences policières dont l’action a été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux.




Un autre palestinien enlevé par des colons et laissé pour mort


Un autre palestinien a été victime d’une expédition punitive. Selon un site palestinien, des "colons israéliens fanatiques" ont kidnappé Tareq Ziad Odeily, âgé de 22 ans, et l’ont emmené dans un endroit isolé où il a été frappé et poignardé.

Laissé pour mort, le jeune palestinien a pu donner l’alerte à son père en utilisant son téléphone mobile. Des dizaines de jeunes palestiniens et des médecins ont organisé une battue et l’ont retrouvé grièvement blessé. Ils l’ont transféré à l’hôpital Rafidia de Naplouse.

Les responsables palestiniens craignent une multiplication des actes de ce genre de la part des colons. Ils ont incité les palestiniens notamment ceux dont les habitations se trouvent à proximité des colonies à la vigilance.


Zakaria Essaada, de l'organisation des droits de l'homme Rabbis for Human Rights, a estimé que la possibilité d'une escalade de la part des colons doit être prise au sérieux. Des groupes extrémistes parmi les colons et dans l'armée œuvrent, a-t-il dit, à travers les réseaux sociaux à appeler à tuer les palestiniens sous le slogan de "ils doivent payer le prix".



L’extension des manifestations aux arabes israéliens témoigne de l’ampleur de la colère palestinienne qui cible, également, le président de l’Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas, accusé de complaisance à l’égard d’Israël.


Avigdor Lieberman attaque les arabes israéliens

Le ministre israélien des affaires étrangères, Avigdor Lieberman, s’est en pris avec virulence aux arabes israéliens qui ont manifesté après le supplice infligé au jeune Abou Khdeir. Exprimant sa satisfaction de l’arrestation des arabes qui se sont "révoltés" dans le nord, il a appelé le système judicaire à "faire sa part du travail de manière décisive et qu’il délivre par des peines sévères, un message clair à ceux qui bénéficient de la citoyenneté israélienne et agissent comme des terroristes".

Ces manifestants, écrit-il sur sa page Facebook, "n’appartiennent pas à l’État d’Israël " et "leur place est en prison. "




Propos dénoncés par le dirigeant du parti Meretz, Zahava Galon, qui l’a accusé "d’attiser la haine entre les citoyens juifs et arabes d’Israël et, ce faisant, de renforcer les flammes du racisme et du nationalisme", selon Haaretz.


Abbas contesté des Chebabs jusqu'au comité central du Fatah



La colère des palestiniens se retourne également contre le chef de l’Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas, accusé de sacraliser les accords sécuritaires avec Israël alors que le processus de négociation est depuis des années à l’arrêt. Les "chebabs" (jeunes) qui ont repris les frondes et les lance-pierres le critiquent vertement. Le chef de l’Autorité Palestinienne qui a affiché son hostilité à l’Intifada est en effet très critiquée au sein de la population palestinienne pour sa " mollesse" à l’égard d’Israël.

Les jeunes palestiniens lui reprochent de s’être montré discret après la mort du jeune palestinien alors qu’il s’était fortement impliqué après l’enlèvement suivi de l’assassinat de trois jeunes israéliens.

Abdelbari Atwan, directeur du journal en ligne www.raialyoum.com rapporte que pour la première fois depuis longtemps Mahmoud Abbas a rencontré une opposition au sein d’un comité central du Fatah qu’il a largement domestiqué.

Certains membres du comité central se sont révoltés contre ses "politiques molles humiliantes". L'un des membres du comité central, Tewfik Terraoui a reproché à Mahmoud Abbas de mener des politiques erronées qui poussent "le peuple palestinien à considérer tous les dirigeants comme des traitres". "Qui es-tu pour parler de ça ?" aurait répliqué avec mépris, Mahmoud Abbas.


Abdelbari Atwan, éditorialiste renommé dans le monde arabe, a estimé affligeant que "le président Abbas en arrive à appeler ses gardes pour faire sortir de force des membres du comité central et à les insulter... En principe, c'est une réunion de la direction et il est du droit des membres d'exprimer leurs point de vue même s'ils divergent avec le président" note-t-il avant de constater que l'Autorité palestinienne s'est "effondrée. Le peuple palestinien ne la respecte plus et ne lui accorde plus aucune attention".


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