La Marine italienne est quasiment seule pour faire face au flot montant des migrants qui tentent de débarquer sur les côtes européennes, et depuis son QG dans la banlieue de Rome, elle appelle à l'aide les autres pays de l'UE.
"C'est une charge insoutenable pour un seul Etat membre", estime le commandant en chef de la Marine italienne, l'amiral Filippo Maria Foffi. "Nous avons besoin d'un engagement accru de tous les Etats membres de l'UE pour améliorer le contrôle des frontières de l'UE".
En octobre, quelques jours après le drame de Lampedusa au cours duquel plus de 360 migrants avaient trouvé la mort, l'Italie a lancé l'opération Mare Nostrum, pour tenter de sauver les migrants lancés des côtes libyennes sur des embarcations de fortune.
Au centre opérationnel de Mare Nostrum, dans le nord de Rome, on semble loin du tumulte de la haute mer et des tragédies qui s'y déroulent quotidiennement. Des dizaines de personnes travaillent en silence devant des tableaux, des ordinateurs et d'immenses écrans ponctués de points lumineux.
24 heures sur 24, ils recueillent des informations, en coordination avec une trentaine de pays, sur tous les mouvements de bateaux dans un espace de 73.000 km2, pour détecter les trajectoires suspectes et les "anomalies", les analyser et décider de l'envoi de moyens appropriés. Un système permet même de visualiser la silhouette des navires suspects.
En un peu plus de huit mois, 73.686 personnes ont été sauvées, soit une moyenne de 270 par jour. A elle seule, la Marine italienne a recueilli près de 50.000 migrants, essentiellement venus de Syrie et d'Afrique sub-saharienne. Des hommes dans une écrasante majorité, mais aussi 10% de femmes et plus de 6.000 enfants. Certains sont sans aucune famille. Leurs parents les ont envoyés seuls faute d'argent, ou les autres membres de la famille ont péri en mer.
"Sur nos épaules"
"Nous ne renvoyons jamais un bateau" en mer, assure l'amiral Foffi, en expliquant que la Marine doit même souvent approcher avec des embarcations légères, les bateaux étant tellement surchargés et dans un tel état de délabrement qu'ils menacent à tout moment de chavirer.
Les arrivées de réfugiés se multiplient, plus de 66.000 depuis le début de l'année, selon les autorités, contre près de 43.000 sur l'ensemble de 2013.
Pour le moment, Mare Nostrum a bénéficié d'un soutien opérationnel limité de Frontex, l'agence européenne chargée de la coopération aux frontières extérieures de l'UE, et de la Slovénie, qui n'a que 43 kilomètres de cotes mais a fourni un patrouilleur pendant six mois.
La Marine italienne a affecté cinq bâtiments et des moyens aériens. Elle collabore avec les services en charge de la sécurité, la justice mais aussi le ministère de la Santé qui prend en charge les migrants dès leur arrivée sur les navires militaires.
L'opération n'est pas neutre non plus financièrement. Uniquement pour la Marine, cela coûte "entre 6 et 8-9 millions d'euros par mois", affirme son chef d'état-major, l'amiral Michele Saponaro.
Depuis le lancement de Mare Nostrum, quatre bateaux ont été saisis et plus de 300 passeurs capturés. Les arrivées en provenance d'Egypte se sont taries, notamment parce que les bateaux-mères utilisés pour se rapprocher des côtes italiennes sont vite repérés et interceptés. Mais les passeurs ont redoublé d'activité au départ de la Libye.
Le chef du gouvernement, Matteo Renzi, a souhaité vendredi que le HCR, l'agence de l'ONU pour les réfugiés, puisse aller le plus rapidement possible dans ce pays pour aider le nouveau gouvernement à gérer les flux de réfugiés. "La Méditerranée n'est pas la mer de l'Italie mais une frontière, au cœur de l'Europe. Il faut une politique européenne", a-t-il plaidé au tout début de la présidence italienne de l'UE.
Pour l'amiral Saponaro, "Mare Nostrum est une opération humanitaire, mais pas seulement, elle permet d'accroître la sécurité de toute la Méditerranée". "Nous la portons sur nos épaules pour le bien de toute l'Europe".
"C'est une charge insoutenable pour un seul Etat membre", estime le commandant en chef de la Marine italienne, l'amiral Filippo Maria Foffi. "Nous avons besoin d'un engagement accru de tous les Etats membres de l'UE pour améliorer le contrôle des frontières de l'UE".
En octobre, quelques jours après le drame de Lampedusa au cours duquel plus de 360 migrants avaient trouvé la mort, l'Italie a lancé l'opération Mare Nostrum, pour tenter de sauver les migrants lancés des côtes libyennes sur des embarcations de fortune.
Au centre opérationnel de Mare Nostrum, dans le nord de Rome, on semble loin du tumulte de la haute mer et des tragédies qui s'y déroulent quotidiennement. Des dizaines de personnes travaillent en silence devant des tableaux, des ordinateurs et d'immenses écrans ponctués de points lumineux.
24 heures sur 24, ils recueillent des informations, en coordination avec une trentaine de pays, sur tous les mouvements de bateaux dans un espace de 73.000 km2, pour détecter les trajectoires suspectes et les "anomalies", les analyser et décider de l'envoi de moyens appropriés. Un système permet même de visualiser la silhouette des navires suspects.
En un peu plus de huit mois, 73.686 personnes ont été sauvées, soit une moyenne de 270 par jour. A elle seule, la Marine italienne a recueilli près de 50.000 migrants, essentiellement venus de Syrie et d'Afrique sub-saharienne. Des hommes dans une écrasante majorité, mais aussi 10% de femmes et plus de 6.000 enfants. Certains sont sans aucune famille. Leurs parents les ont envoyés seuls faute d'argent, ou les autres membres de la famille ont péri en mer.
"Sur nos épaules"
"Nous ne renvoyons jamais un bateau" en mer, assure l'amiral Foffi, en expliquant que la Marine doit même souvent approcher avec des embarcations légères, les bateaux étant tellement surchargés et dans un tel état de délabrement qu'ils menacent à tout moment de chavirer.
Les arrivées de réfugiés se multiplient, plus de 66.000 depuis le début de l'année, selon les autorités, contre près de 43.000 sur l'ensemble de 2013.
Pour le moment, Mare Nostrum a bénéficié d'un soutien opérationnel limité de Frontex, l'agence européenne chargée de la coopération aux frontières extérieures de l'UE, et de la Slovénie, qui n'a que 43 kilomètres de cotes mais a fourni un patrouilleur pendant six mois.
La Marine italienne a affecté cinq bâtiments et des moyens aériens. Elle collabore avec les services en charge de la sécurité, la justice mais aussi le ministère de la Santé qui prend en charge les migrants dès leur arrivée sur les navires militaires.
L'opération n'est pas neutre non plus financièrement. Uniquement pour la Marine, cela coûte "entre 6 et 8-9 millions d'euros par mois", affirme son chef d'état-major, l'amiral Michele Saponaro.
Depuis le lancement de Mare Nostrum, quatre bateaux ont été saisis et plus de 300 passeurs capturés. Les arrivées en provenance d'Egypte se sont taries, notamment parce que les bateaux-mères utilisés pour se rapprocher des côtes italiennes sont vite repérés et interceptés. Mais les passeurs ont redoublé d'activité au départ de la Libye.
Le chef du gouvernement, Matteo Renzi, a souhaité vendredi que le HCR, l'agence de l'ONU pour les réfugiés, puisse aller le plus rapidement possible dans ce pays pour aider le nouveau gouvernement à gérer les flux de réfugiés. "La Méditerranée n'est pas la mer de l'Italie mais une frontière, au cœur de l'Europe. Il faut une politique européenne", a-t-il plaidé au tout début de la présidence italienne de l'UE.
Pour l'amiral Saponaro, "Mare Nostrum est une opération humanitaire, mais pas seulement, elle permet d'accroître la sécurité de toute la Méditerranée". "Nous la portons sur nos épaules pour le bien de toute l'Europe".
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