"Investir dans les jeunes", c'est le thème choisi cette année pour célébrer la Journée mondiale de la population qui aura lieu le 11 juillet. A cette occasion, des agences du système des Nations Unies en Tunisie ainsi que des associations et des collectifs de jeunes organisent une campagne de sensibilisation des jeunes et du public tunisien sur l'importance d'investir dans les jeunes filles et garçons et de les placer au cœur de l'agenda de développement post-2015.
La célébration de cette journée permet de rappeler que les jeunes ont une place prépondérante dans le développement durable. Rappelons, en effet, que la moitié de la population mondiale a moins de 25 ans, et que le pourcentage de jeunes dans les pays en développement devrait passer à 89,5 % en 2025. En Tunisie, ils représentent un tiers de la population. Ces données témoignent de l'importance des jeunes et démontrent que les jeunes représentent un immense potentiel de changement dans le monde. Il est essentiel de leur offrir des opportunités dignes pour une émancipation sociale, économique et politique vers le développement durable de la Tunisie.
Investir dans la jeunesse, c'est tout d'abord lutter contre la crise de l'emploi des jeunes grâce à une approche axée sur la croissance pro-emploi et la création d'emplois décents. La Tunisie a enregistré de bonnes performances en matière d'accès de sa jeunesse à l'éducation, mais malgré ces acquis, les jeunes Tunisien(ne)s font face à plusieurs problèmes d'emploi, notamment la faible capacité de l'économie nationale à générer suffisamment d'emplois pour absorber une demande additionnelle. Les jeunes âgés de 15 à 29 ans sont les plus affectés par le chômage, ils constituent 72,2 % des chômeurs en 2012 et le taux de chômage dans cette tranche d'âge se situe à 33,5 % en 2013. Les femmes diplômées du supérieur sont encore plus affectées par le chômage (plus de 40% pour les femmes, contre environ 20% pour les hommes).
Investir dans la jeunesse, c'est leur garantir un accès à la santé sexuelle et reproductive (SSR). En Tunisie, les besoins non satisfaits en matière de contraception des jeunes femmes âgées entre 20 et 25 ans est de 16%. Seules 19.1% des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans ont une connaissance précise des méthodes de prévention du VIH. Le taux de natalité chez les adolescentes est de 3‰. Il paraît donc fondamental de continuer à promouvoir les droits reproductifs des jeunes, et particulièrement des jeunes filles et adolescentes, de renforcer l'éducation sexuelle complète (formelle et informelle) des jeunes pour une meilleure prévention du VIH/SIDA, des IST et des grossesses non désirées par exemple et de leur garantir plus d'information et un meilleur accès aux services de SSR. C'est ce que préconise d'ailleurs le programme d'action de la conférence internationale sur la population et le développement du Caire (1994) qui sera examiné 20 ans après son adoption par l'Assemblée Générale des Nations Unies au mois de septembre cette année.
Investir dans la jeunesse, c'est aussi assurer un accès universel à une éducation de qualité. En Tunisie, des efforts consentis en matière d'éducation ont permis de réaliser des progrès remarquables mais des défis subsistent. Il peut être notamment recommandé d'assurer l'adéquation entre la qualité des acquis scolaires des diplômés et leur employabilité ou encore de promouvoir la participation pour que l'école ne soit plus seulement un lieu de transmission de connaissances mais aussi d'apprentissage du vivre-ensemble et d'éducation à la citoyenneté. Certaines initiatives se sont par exemple concentrées sur le développement de ressources éducatives et la mise en place d'approches pédagogiques innovantes avec les écoles tunisiennes, les organisations de la société civile et les acteurs institutionnels. Le défi dans ce domaine est de s'assurer que les élèves, filles et garçons, achèvent leur scolarité obligatoire d'autant plus que la Tunisie enregistre des taux importants en termes d'abandon scolaire (environ 100.000 par an en âge de scolarité obligatoire).
Investir dans la jeunesse, c'est promouvoir la participation des adolescent(e)s et jeunes. Il semble important que les jeunes tunisien(ne)s soient impliqués de manière effective dans l'élaboration, le suivi et l'évaluation des politiques et stratégies les concernant. Cela passe donc par la formulation de politiques de jeunesse inclusives avec la participation des jeunes; le développement de compétences nécessaires pour l'autonomisation et l'exercice effectif et informé de la citoyenneté ; un engagement citoyen, une participation démocratique et une innovation sociale pour participer à la construction et à la consolidation de la paix.
Investir dans la jeunesse, c'est également permettre aux jeunes de s'engager au service de l'intérêt général, en donnant de leur temps à la collectivité et aux autres et leur offrir ainsi la possibilité de développer de nouvelles compétences, de vivre des expériences inédites et de partager un projet au sein d'une équipe. En ce sens, le projet pilote "Volontariat de la jeunesse arabe pour un meilleur avenir", mis en place dans cinq pays de la région arabe, vise à renforcer le pouvoir de la jeunesse à travers les structures de volontariat.
Investir dans la jeunesse, c'est promouvoir la migration régulière et planifiée et proposer ainsi des alternatives durables pour les jeunes, notamment à travers une éducation et une formation et insertion professionnelle compétitives. Sur les 232 millions de migrants aujourd'hui, 75 millions sont des jeunes âgés de moins de 30 ans. La Tunisie, de par son contexte transitoire, sa position géographique et son profil socio-économique, représente aujourd'hui un pays d'origine, de transit et de destination pour les migrations. Le projet SALEMM ("Solidarité Avec les Enfants du Maghreb et du Mashreq"), vise par exemple à prévenir les risques de la migration irrégulière et à réduire la vulnérabilité des enfants et des jeunes tunisiens à ce phénomène à travers le renforcement de systèmes d'inclusion sociale, culturelle et économique dans leurs communautés.
Investir dans la jeunesse, c'est enfin et avant tout promouvoir, protéger et garantir le respect des droits des jeunes. Leurs droits sont souvent bafoués (comme cité ci-dessus) et ces jeunes sont en fait rarement en position d'exercer leurs droits comme d'autres groupes en raison de certains obstacles qui sont toujours à lever, comme l'absence de dialogue intergénérationnel, la pauvreté et le chômage, certaines normes sociales y compris de genre, l'absence de services spécialisés et d'institutions accessibles aux jeunes. Pour promouvoir les droits des jeunes, plusieurs option peuvent être explorées. Lutter contre les discriminations basées sur le genre par exemple qui commencent souvent dès le plus jeune âge, nécessite une implication active des jeunes filles et garçons dans la promotion de l'égalité entre les sexes, et la lutte contre les violences faites aux filles et aux femmes.
Une Convention internationale spécifique a été dédiée en 1989 aux droits des enfants et des débats sont en cours sur la nécessité de développer ou non un traité international des droits de l'Homme qui porterait spécifiquement sur les droits des jeunes. Sans attendre ce possible nouvel instrument international, il est essentiel de continuer à renforcer tous les efforts pour garantir le respect des droits des jeunes filles et garçons: aussi bien au niveau international que national.
Plus que jamais, il est en effet urgent et important d'investir dans les jeunes !
La célébration de cette journée permet de rappeler que les jeunes ont une place prépondérante dans le développement durable. Rappelons, en effet, que la moitié de la population mondiale a moins de 25 ans, et que le pourcentage de jeunes dans les pays en développement devrait passer à 89,5 % en 2025. En Tunisie, ils représentent un tiers de la population. Ces données témoignent de l'importance des jeunes et démontrent que les jeunes représentent un immense potentiel de changement dans le monde. Il est essentiel de leur offrir des opportunités dignes pour une émancipation sociale, économique et politique vers le développement durable de la Tunisie.
Investir dans la jeunesse, c'est tout d'abord lutter contre la crise de l'emploi des jeunes grâce à une approche axée sur la croissance pro-emploi et la création d'emplois décents. La Tunisie a enregistré de bonnes performances en matière d'accès de sa jeunesse à l'éducation, mais malgré ces acquis, les jeunes Tunisien(ne)s font face à plusieurs problèmes d'emploi, notamment la faible capacité de l'économie nationale à générer suffisamment d'emplois pour absorber une demande additionnelle. Les jeunes âgés de 15 à 29 ans sont les plus affectés par le chômage, ils constituent 72,2 % des chômeurs en 2012 et le taux de chômage dans cette tranche d'âge se situe à 33,5 % en 2013. Les femmes diplômées du supérieur sont encore plus affectées par le chômage (plus de 40% pour les femmes, contre environ 20% pour les hommes).
Investir dans la jeunesse, c'est leur garantir un accès à la santé sexuelle et reproductive (SSR). En Tunisie, les besoins non satisfaits en matière de contraception des jeunes femmes âgées entre 20 et 25 ans est de 16%. Seules 19.1% des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans ont une connaissance précise des méthodes de prévention du VIH. Le taux de natalité chez les adolescentes est de 3‰. Il paraît donc fondamental de continuer à promouvoir les droits reproductifs des jeunes, et particulièrement des jeunes filles et adolescentes, de renforcer l'éducation sexuelle complète (formelle et informelle) des jeunes pour une meilleure prévention du VIH/SIDA, des IST et des grossesses non désirées par exemple et de leur garantir plus d'information et un meilleur accès aux services de SSR. C'est ce que préconise d'ailleurs le programme d'action de la conférence internationale sur la population et le développement du Caire (1994) qui sera examiné 20 ans après son adoption par l'Assemblée Générale des Nations Unies au mois de septembre cette année.
Investir dans la jeunesse, c'est aussi assurer un accès universel à une éducation de qualité. En Tunisie, des efforts consentis en matière d'éducation ont permis de réaliser des progrès remarquables mais des défis subsistent. Il peut être notamment recommandé d'assurer l'adéquation entre la qualité des acquis scolaires des diplômés et leur employabilité ou encore de promouvoir la participation pour que l'école ne soit plus seulement un lieu de transmission de connaissances mais aussi d'apprentissage du vivre-ensemble et d'éducation à la citoyenneté. Certaines initiatives se sont par exemple concentrées sur le développement de ressources éducatives et la mise en place d'approches pédagogiques innovantes avec les écoles tunisiennes, les organisations de la société civile et les acteurs institutionnels. Le défi dans ce domaine est de s'assurer que les élèves, filles et garçons, achèvent leur scolarité obligatoire d'autant plus que la Tunisie enregistre des taux importants en termes d'abandon scolaire (environ 100.000 par an en âge de scolarité obligatoire).
Investir dans la jeunesse, c'est promouvoir la participation des adolescent(e)s et jeunes. Il semble important que les jeunes tunisien(ne)s soient impliqués de manière effective dans l'élaboration, le suivi et l'évaluation des politiques et stratégies les concernant. Cela passe donc par la formulation de politiques de jeunesse inclusives avec la participation des jeunes; le développement de compétences nécessaires pour l'autonomisation et l'exercice effectif et informé de la citoyenneté ; un engagement citoyen, une participation démocratique et une innovation sociale pour participer à la construction et à la consolidation de la paix.
Investir dans la jeunesse, c'est également permettre aux jeunes de s'engager au service de l'intérêt général, en donnant de leur temps à la collectivité et aux autres et leur offrir ainsi la possibilité de développer de nouvelles compétences, de vivre des expériences inédites et de partager un projet au sein d'une équipe. En ce sens, le projet pilote "Volontariat de la jeunesse arabe pour un meilleur avenir", mis en place dans cinq pays de la région arabe, vise à renforcer le pouvoir de la jeunesse à travers les structures de volontariat.
Investir dans la jeunesse, c'est promouvoir la migration régulière et planifiée et proposer ainsi des alternatives durables pour les jeunes, notamment à travers une éducation et une formation et insertion professionnelle compétitives. Sur les 232 millions de migrants aujourd'hui, 75 millions sont des jeunes âgés de moins de 30 ans. La Tunisie, de par son contexte transitoire, sa position géographique et son profil socio-économique, représente aujourd'hui un pays d'origine, de transit et de destination pour les migrations. Le projet SALEMM ("Solidarité Avec les Enfants du Maghreb et du Mashreq"), vise par exemple à prévenir les risques de la migration irrégulière et à réduire la vulnérabilité des enfants et des jeunes tunisiens à ce phénomène à travers le renforcement de systèmes d'inclusion sociale, culturelle et économique dans leurs communautés.
Investir dans la jeunesse, c'est enfin et avant tout promouvoir, protéger et garantir le respect des droits des jeunes. Leurs droits sont souvent bafoués (comme cité ci-dessus) et ces jeunes sont en fait rarement en position d'exercer leurs droits comme d'autres groupes en raison de certains obstacles qui sont toujours à lever, comme l'absence de dialogue intergénérationnel, la pauvreté et le chômage, certaines normes sociales y compris de genre, l'absence de services spécialisés et d'institutions accessibles aux jeunes. Pour promouvoir les droits des jeunes, plusieurs option peuvent être explorées. Lutter contre les discriminations basées sur le genre par exemple qui commencent souvent dès le plus jeune âge, nécessite une implication active des jeunes filles et garçons dans la promotion de l'égalité entre les sexes, et la lutte contre les violences faites aux filles et aux femmes.
Une Convention internationale spécifique a été dédiée en 1989 aux droits des enfants et des débats sont en cours sur la nécessité de développer ou non un traité international des droits de l'Homme qui porterait spécifiquement sur les droits des jeunes. Sans attendre ce possible nouvel instrument international, il est essentiel de continuer à renforcer tous les efforts pour garantir le respect des droits des jeunes filles et garçons: aussi bien au niveau international que national.
Plus que jamais, il est en effet urgent et important d'investir dans les jeunes !
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