En Tunisie, l’année 2013 aura sans doute été celle du Rap, marquée par les multiples procès de Weld El 15 pour sa chanson “Boulicia Kleb”, ou encore le succès incontestable de Hamzaoui Med Amine et Kafon “Houmani”.
Houmani: chanson de l’année
Tube de l’année en Tunisie, Houmani, “un mélange de “rap/dubstep/reggae et des paroles entrainantes en argot tunisien”, a enregistré près de 6 millions de vues en 3 mois. Un record. Deux rappeurs derrière ce succès, Hamzaoui Med Amine et Kafon. Chantée par les jeunes et moins jeunes, Houmani est depuis trois mois sur toutes les lèvres.
Plus qu’une chanson, Houmani est tout un concept en Tunisie. Chômage, dégoût, mélancolie et drogue, la chanson raconte le quotidien des jeunes dans les quartiers défavorisés.
Ironie du sort, l'un des deux rappeurs, Kafon, n'a pu fêter le succès de son tube. Il est en prison pour consommation de substances illicites.
Weld El 15: Affaire de l’année
“Weld el 15 est le symbole de cette jeunesse” a déclaré l’avocat Ghazi Mrabet à propos de son client à la sortie du tribunal le 5 décembre dernier. Ce jour là, Alaa Yaakoubi, alias Weld El 15, a été condamné à 4 mois de prison ferme. Cette année, ses déboires avec la justice auront fait le tour de la presse nationale et internationale.
Mars 2013, quelques mois après avoir quitté la prison où il a passé près d’un an pour consommation de cannabis, le rappeur diffuse une chanson hostile à la police “Boulicia Kleb” ("Les policiers sont des chiens") dans laquelle il critique l’institution et s’attaque à ses agents.
Weld El 15 fait l’objet de poursuites judiciaires et est condamné à deux ans de prison ferme en première instance. Un collectif de rappeur décide de faire une chanson de soutien, "Sayeb 15" ("Lâche 15").
La peine de Weld El 15 est commuée à six mois avec sursis en appel. Le rappeur est soulagé, mais cela ne durera pas longtemps. Il sera à nouveau condamné, par contumace faute d’avoir été prévenu, à 21 mois de prison ferme pour avoir chanté un extrait de cette même chanson lors du festival international de Hamammet au mois d’août .
Weld El 15 entre dans la clandestinité. “On m’a volé ma jeunesse” déclare-t-il au HuffPost Maghreb alors qu’il était en cavale. Fin novembre, le rappeur décide de faire opposition au jugement et de se présenter devant la justice.
"Mon travail s'est arrêté. Ma vie s'est arrêtée. Il fallait que je trouve un moyen de revenir à la normale".
Weld El 15 se rend à son procès et est condamné à 4 mois de prison ferme avant d’être relaxé en appel.
Le rap: Une musique contestataire depuis toujours
Si les rappeurs tunisiens ont plus de visibilité aujourd'hui, leur contestation du système n'est pas nouvelle. Certains d’entre eux s’étaient déjà distingués par des textes virulents sous l’ancien régime, comme El Extranjero avec "Laâbed fi terkina" ("Les gens dans un coin"), un tube diffusé sous le manteau en 2005, ou Lak3y avec “Tounes Bikhayr” ("La Tunisie va bien"), une chanson sortie en 2010 dans laquelle il dénonce la corruption et l'absence de la liberté d'expression en Tunisie.
Plus connu, le jeune Hamada Ben Amor, alias El Général, s'est démarqué à la fin de l'année 2010 avec sa chanson “Rayes Lebled” adressée à Ben Ali et dans laquelle il remet en cause son régime et dénonce un État de non-droit, ce qui lui vaut d'être arrêté par la police quelques jours avant la chute du président le 14 janvier 2010.
Découvrez plus de chansons de rap tunisien dans la Playlist qui suit:
ATTENTION: Gestes et paroles explicites
Houmani: chanson de l’année
Tube de l’année en Tunisie, Houmani, “un mélange de “rap/dubstep/reggae et des paroles entrainantes en argot tunisien”, a enregistré près de 6 millions de vues en 3 mois. Un record. Deux rappeurs derrière ce succès, Hamzaoui Med Amine et Kafon. Chantée par les jeunes et moins jeunes, Houmani est depuis trois mois sur toutes les lèvres.
Plus qu’une chanson, Houmani est tout un concept en Tunisie. Chômage, dégoût, mélancolie et drogue, la chanson raconte le quotidien des jeunes dans les quartiers défavorisés.
Ironie du sort, l'un des deux rappeurs, Kafon, n'a pu fêter le succès de son tube. Il est en prison pour consommation de substances illicites.
Weld El 15: Affaire de l’année
“Weld el 15 est le symbole de cette jeunesse” a déclaré l’avocat Ghazi Mrabet à propos de son client à la sortie du tribunal le 5 décembre dernier. Ce jour là, Alaa Yaakoubi, alias Weld El 15, a été condamné à 4 mois de prison ferme. Cette année, ses déboires avec la justice auront fait le tour de la presse nationale et internationale.
Mars 2013, quelques mois après avoir quitté la prison où il a passé près d’un an pour consommation de cannabis, le rappeur diffuse une chanson hostile à la police “Boulicia Kleb” ("Les policiers sont des chiens") dans laquelle il critique l’institution et s’attaque à ses agents.
Weld El 15 fait l’objet de poursuites judiciaires et est condamné à deux ans de prison ferme en première instance. Un collectif de rappeur décide de faire une chanson de soutien, "Sayeb 15" ("Lâche 15").
La peine de Weld El 15 est commuée à six mois avec sursis en appel. Le rappeur est soulagé, mais cela ne durera pas longtemps. Il sera à nouveau condamné, par contumace faute d’avoir été prévenu, à 21 mois de prison ferme pour avoir chanté un extrait de cette même chanson lors du festival international de Hamammet au mois d’août .
Weld El 15 entre dans la clandestinité. “On m’a volé ma jeunesse” déclare-t-il au HuffPost Maghreb alors qu’il était en cavale. Fin novembre, le rappeur décide de faire opposition au jugement et de se présenter devant la justice.
"Mon travail s'est arrêté. Ma vie s'est arrêtée. Il fallait que je trouve un moyen de revenir à la normale".
Weld El 15 se rend à son procès et est condamné à 4 mois de prison ferme avant d’être relaxé en appel.
Le rap: Une musique contestataire depuis toujours
Si les rappeurs tunisiens ont plus de visibilité aujourd'hui, leur contestation du système n'est pas nouvelle. Certains d’entre eux s’étaient déjà distingués par des textes virulents sous l’ancien régime, comme El Extranjero avec "Laâbed fi terkina" ("Les gens dans un coin"), un tube diffusé sous le manteau en 2005, ou Lak3y avec “Tounes Bikhayr” ("La Tunisie va bien"), une chanson sortie en 2010 dans laquelle il dénonce la corruption et l'absence de la liberté d'expression en Tunisie.
Plus connu, le jeune Hamada Ben Amor, alias El Général, s'est démarqué à la fin de l'année 2010 avec sa chanson “Rayes Lebled” adressée à Ben Ali et dans laquelle il remet en cause son régime et dénonce un État de non-droit, ce qui lui vaut d'être arrêté par la police quelques jours avant la chute du président le 14 janvier 2010.
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ATTENTION: Gestes et paroles explicites