Et si on ralentissait l'information. Que l'on arrêtait de se soucier du nombres de clics, du papier à buzz et de l'actualité du jour. Et qu'à la place, on prenait le temps de raconter l'événement, le recontextualiser et donner les outils de réflexion.
C'est le pari que s'est fixé Inkyfada.com. Sur la Toile depuis début juin, ce nouveau magazine en ligne tunisien crée par une équipe de journalistes, développeurs et graphistes, venus pour la plupart du journal collectif indépendant Nawaat.org veut "prendre le temps pour une information qui compte et un contenu recherché".
Dans le jargon anglosaxon, ça s'appelle du "slowjournalism". S'inscrivant dans le "slow movement" (mouvement lent), apparu dans les années 1980 en réaction au stress de la vie moderne, le slowjournalism, tout comme ses cousins "slow food", "slow cities", "slow travel", propose de ralentir le rythme de la vie. En l'occurence, ici, le rythme de l'information.
Dans le langage imagé des algérois, cela donnerait faire du journalisme en douga douga en prenant le temps de comprendre et supprimant, volontairement, les impératifs, lourds, de l’urgence et du rendement. C’est un journalisme qui prendrait aussi "le temps" pour avoir son lectorat, sans s’inquiéter des graphiques et des courbes de la fréquentation ou, pour la presse écrite, des ventes.
Un des premiers articles du nouveau magasine web, édité par l'ONG tunisienne Al Khatt, propose ainsi une cartographie interactive des attentats en Tunisie. "Depuis la chute du régime de Ben Ali, des événements qualifiés de terroristes font régulièrement la Une des journaux. Mais aucun récapitulatif précis n’a jamais été rendu public", est-il expliqué dans l'introduction. Le but est de donner les clefs de compréhension de l'événement souligne Malek Khadhraoui.
https://twitter.com/inkyfada
Inkyfada.com est né du constat d'un trop plein d'informations et d'une course effrénée à l'immédiateté qui ont fait progressivement disparaître la mise en contexte, l'analyse et la prise de recul, poursuit le directeur de publication.
Recherche d'influence plutôt que de clics
Cette nouvelle approche de l'actualité s'accompagne d'une remise en question des outils de mesure de l'audience sur le Net. "On préfère réfléchir en termes d'influence et d'impact plutôt qu'en termes de clics et de like", indique Malek Khadhraoui. "L'expérience a montré qu'un article long, bien construit et réfléchit ne meurt jamais. A Nawaat, il nous est arrivé d'avoir un pic d'audience sur un article de 2005 car l'information traitée était revenu dans l'actualité", raconte l'ex rédacteur en chef de Nawaat.
Pour un contenu inédit et enrichi, Inkyfada.com mise sur l'iconographie et l'infographie. L'équipe composée d'une dizaine de personne compte ainsi dans ses rangs un designer, un développeur et une vidéaste. Et la formule fonctionne. En un mois et demi, le média associatif enregistre entre 15 et 20.000 utilisateurs du site.
C'est le pari que s'est fixé Inkyfada.com. Sur la Toile depuis début juin, ce nouveau magazine en ligne tunisien crée par une équipe de journalistes, développeurs et graphistes, venus pour la plupart du journal collectif indépendant Nawaat.org veut "prendre le temps pour une information qui compte et un contenu recherché".
Dans le jargon anglosaxon, ça s'appelle du "slowjournalism". S'inscrivant dans le "slow movement" (mouvement lent), apparu dans les années 1980 en réaction au stress de la vie moderne, le slowjournalism, tout comme ses cousins "slow food", "slow cities", "slow travel", propose de ralentir le rythme de la vie. En l'occurence, ici, le rythme de l'information.
Dans le langage imagé des algérois, cela donnerait faire du journalisme en douga douga en prenant le temps de comprendre et supprimant, volontairement, les impératifs, lourds, de l’urgence et du rendement. C’est un journalisme qui prendrait aussi "le temps" pour avoir son lectorat, sans s’inquiéter des graphiques et des courbes de la fréquentation ou, pour la presse écrite, des ventes.
"Le slowjournalisme est l'opposé du "breaking news", explique Malek Khadhraoui, directeur de publication. C'est un journalisme qui s'inscrit dans la durée en préférant réfléchir sur les conséquences de l'événement plutôt que de réagir immédiatement à l'événement".
Un des premiers articles du nouveau magasine web, édité par l'ONG tunisienne Al Khatt, propose ainsi une cartographie interactive des attentats en Tunisie. "Depuis la chute du régime de Ben Ali, des événements qualifiés de terroristes font régulièrement la Une des journaux. Mais aucun récapitulatif précis n’a jamais été rendu public", est-il expliqué dans l'introduction. Le but est de donner les clefs de compréhension de l'événement souligne Malek Khadhraoui.
https://twitter.com/inkyfada
Inkyfada.com est né du constat d'un trop plein d'informations et d'une course effrénée à l'immédiateté qui ont fait progressivement disparaître la mise en contexte, l'analyse et la prise de recul, poursuit le directeur de publication.
Recherche d'influence plutôt que de clics
Cette nouvelle approche de l'actualité s'accompagne d'une remise en question des outils de mesure de l'audience sur le Net. "On préfère réfléchir en termes d'influence et d'impact plutôt qu'en termes de clics et de like", indique Malek Khadhraoui. "L'expérience a montré qu'un article long, bien construit et réfléchit ne meurt jamais. A Nawaat, il nous est arrivé d'avoir un pic d'audience sur un article de 2005 car l'information traitée était revenu dans l'actualité", raconte l'ex rédacteur en chef de Nawaat.
Pour un contenu inédit et enrichi, Inkyfada.com mise sur l'iconographie et l'infographie. L'équipe composée d'une dizaine de personne compte ainsi dans ses rangs un designer, un développeur et une vidéaste. Et la formule fonctionne. En un mois et demi, le média associatif enregistre entre 15 et 20.000 utilisateurs du site.
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