Le PSG a recruté Javier Pastore pour 43 millions et Blaise Matuidi pour 7,5 millions d'euros en 2011. Il aura recruté Thiago Silva pour 49 millions, Ezequiel Lavezzi pour 30 millions, Marco Verratti pour 12 millions et Thiago Motta pour 10 millions d'euros en 2012. En 2013, le club de la capitale recrute Lucas Moura pour 42 millions, Edinson Cavani pour 64 millions et Zlatan Ibrahimovic pour 20 millions. Il a par ailleurs recruté David Luiz pour 49,5 millions d'euros en juin dernier. Cette kyrielle de transferts, dont les montants sont donnés hors bonus, n'est pas exhaustive. Le recrutement du PSG a été bien plus pléthorique durant ces 3 dernières saisons que cette liste ne pourrait le laisser penser.
Toutefois, au regard de leurs performances, nous pouvons nous demander comment Javier Pastore a pu valoir 42 millions d'euros en 2011 alors que Blaise Matuidi qui rejoignait le PSG la même saison que l'Argentin, n'en valait alors "que" 7,5, soit près de 6 fois moins. De même, nous pourrions nous étonner du fait que Lucas Moura ait pu coûter 42 millions au PSG là où Zlatan Ibrahimovic n'en a coûté "que" 20. Finalement, nous pourrions nous interroger sur ce qui fait qu'aujourd'hui la valeur de l'un ait pu se déprécier et celle de l'autre s'apprécier? En d'autres termes, une fois que l'on aura dit que Blaise Matuidi est plus performant que Javier Pastore et que Zlatan Ibrahimovic est incomparablement plus déterminant pour son équipe que Lucas Moura, pourquoi et comment essayer de déterminer leurs valeurs respectives sur le marché des transferts?
Le joueur est un actif immatériel de l'entreprise-club de football
L'économie du football professionnel tourne principalement autour de la valorisation de trois actifs immatériels: le "capital humain" des joueurs (effectif et talent des joueurs du club); le capital "marque" du club (notoriété et image du club); le capital "clients" des spectateurs et des téléspectateurs (valeur actualisée des revenus à venir provenant des supporters et des abonnés, des diffuseurs et des sponsors). Dit autrement, les clubs de football se valorisent donc partiellement en fonction de la valeur présumée de leurs joueurs. Mais au-delà de cette valorisation comptable et financière, les clubs construisent également leurs budgets de fonctionnement en tenant compte de la valeur présumée de leur effectif. D'une part, chaque saison ils recruteront des joueurs et en vendront d'autres à un certain prix en payant et recevant conséquemment des indemnités de transferts. D'autre part, ils cesseront de payer des salaires aux joueurs transférés pour en payer à ceux ayant été recrutés.
Certains clubs cherchent ainsi désespérément depuis un certain nombre de saisons à transférer leurs joueurs les mieux rémunérés, tels que Lyon et Marseille, en vue de faire baisser leur masse salariale. D'autres, comme le PSG et Monaco, attirent les plus grands joueurs en leur proposant des rémunérations hors normes. Zlatan Ibrahimovic et Radamel Falcao auraient ainsi perçu de leurs clubs respectifs (PSG pour l'un et Monaco pour l'autre) la saison dernière, plus 14 millions d'euros net de salaires. Un joueur a donc, en général, un coût de transfert et un coût salarial. Or, pour l'indemnité de transfert comme pour le salaire du joueur, il est important de pouvoir déterminer sa valeur. En France, la Direction Nationale de Contrôle et de Gestion (DNCG) des clubs de football professionnels estimait ainsi dans son dernier rapport que la rémunération chargée du personnel constitue toujours le premier poste de dépenses (59% du total) des clubs professionnels de football en France. Autant dire que payer un joueur qui ne jouerait pas du fait de ses contre-performances ou d'une blessure est particulièrement problématique pour tous les clubs ne vivant que de leurs seuls produits d'exploitation (en d'autres termes qui ne reçoivent pas en sus de soutien financier de leur actionnariat).
Le joueur est d'abord évalué en fonction de critères sportifs
La cellule de recrutement d'un club, son directeur sportif et son entraîneur principal détermineront la qualité sportive du joueur, à savoir ses qualités techniques, physiques et ses acquis tactiques. Ils les mettront en perspective avec son âge, son expérience, sa capacité résiduelle de progression, son temps de jeu sur une période récente et le compareront à d'autres joueurs au même poste.
Ils pourront prendre en compte d'autres critères tels que son profil psychologique, sa capacité à jouer alternativement à d'autres postes sur le terrain que celui pour lequel il serait recruté, la ou les langues parlée(s) et sa capacité présumée d'adaptation dans un groupe, dans une ville et dans un pays éventuellement autres que les siens. Une fois l'évaluation sportive posée, qui devrait permettre de déterminer la capacité du joueur visé à produire les prestations espérées par le club recruteur, restent à déterminer les conditions auxquelles le joueur pourrait être recruté.
Le joueur est ensuite évalué en fonction de critères contractuels
Le joueur est-il libre d'engagement ou est-il encore sous contrat dans un autre club au moment où il est convoité? S'il n'est pas libre, son contrat en cours prévoit-il une clause dite "libératoire" via laquelle son club actuel et lui-même auraient prévu les conditions d'un recrutement avant terme? Peut-on envisager, eu égard à son jeune ou relativement jeune âge, de le transférer ultérieurement à un prix permettant d'espérer une plus-value? Ou a t-il déjà un âge qui laisse supposer qu'il n'aura plus de valeur marchande sur le marché des transferts une fois effectuée la durée du contrat proposé? Quel salaire le joueur escompte t-il recevoir? Le joueur a t-il de surcroît un agent a qui il faudra payer de 5 à 10% du montant brut des salaires versés sur la totalité de la durée du contrat, ou négociera t-il seul? Détient-il la totalité de ses droits d'image ou les a t-il cédés à une société tierce avec laquelle il faudra également négocier?
En d'autres termes, comment déterminer la valeur de Zlatan Ibrahimovic recruté pour 20 millions d'euros par le PSG et payé 14 millions d'euros net par an, par rapport à celle d'Edison Cavani recruté pour 64 millions d'euros et auquel un salaire de quelques 10 millions d'euros net par an est versé? Le premier aura sous peu 33 ans et pourra par conséquent difficilement être transféré au terme de son contrat avec le PSG, lorsque le deuxième n'a que 27 ans et pourra selon toute vraisemblance faire l'objet d'une revente à un moment ou l'autre.
Le joueur est enfin évalué en fonction de sa notoriété
Tout ceci étant posé, un joueur peut aussi être recruté pour sa notoriété et sa capacité à attirer les supporters, les sponsors et autres annonceurs. Tel a ainsi été le cas avec l'arrivée de David Beckham au PSG. Lors de la saison 2012/13 (la saison 2013/14 venant juste de se terminer, elle fera l'objet d'une analyse dans les mois qui viennent), David Beckham fut considéré comme le joueur de football le mieux payé au monde avec 36 millions d'euros de revenus... Dont 33 millions venaient de contrats publicitaires et autres partenariats. Il terminait ainsi devant Lionel Messi et Cristiano Ronaldo, pourtant au sommet de leur art. En s'attachant les services de David Beckham, le PSG savait alors qu'il recrutait un joueur en fin de carrière mais possédant une forte valeur résiduelle mobilisable à des fins de marketing. Et il aurait effectivement rapporté au club 6 millions d'euros bruts en merchandising.
Des modèles théoriques de valorisation peu convaincants
Des économistes de tous bords s'essayent depuis des années à conceptualiser la valeur des joueurs au moment de leurs transferts. Les revues scientifiques ont ainsi vu fleurir les calculs les plus savants et les théories d'évolution des prix les plus ambitieuses. Ce souci de rationalisation a même affecté le très sérieux Centre International d'Etude du Sport (CIES) qui a publié le 30 juin dernier son analyse de ce que devrait être la valeur marchande de certains grands joueurs évoluant en Europe. Le CIES utilise pour ce faire une méthode de calcul gardée confidentielle mais selon laquelle, au 1er juin 2014 - et pour en rester au PSG - la valeur de la totalité de l'effectif parisien était estimée à 278 millions d'euros.
Le CIES a par ailleurs publié une liste des 60 joueurs européens ayant la plus forte valorisation sur le marché, de laquelle il ressort, par exemple, qu'Edison Cavani aurait une valeur estimée à une fourchette allant de 48 à 55,8 millions d'euros, celle de Lucas Moura serait de 30,6 à 35,6 millions d'euros, celle de Thiago Silva serait de 28,7 à 33,3 millions d'euros, lorsque celle de Marco Verratti serait de 27,8 à 32,3 millions d'euros. Jérôme Boateng étant le joueur fermant cette liste de 60 joueurs avec une valeur de 23,7 à 27,5 millions d'euros, tous les autres joueurs du PSG sont donc supposés avoir une valeur sur le marché des transferts inférieure à celle du joueur du Bayern de Münich. Les dirigeants du PSG pourront également lire dans ce rapport que la valeur de David Luiz au 1er juin, avant la Coupe du monde au Brésil, était estimée par le CIES entre 27,8 et 32,3 millions d'euros.
Et plus rationnellement?
Un joueur a des qualités sportives desquelles peuvent naître certaines espérances quant à ce que pourraient être ses performances. Il est dans une situation contractuelle au moment de son transfert qui permet de déterminer une partie du prix qui pourrait être le sien. Il peut finalement jouir par ailleurs d'une certaine notoriété pouvant permettre au club acheteur de postuler certaines recettes. Mais ceci étant dit, si David Luiz, quoi qu'en dise le CIES, valait peut-être 50 millions d'euros avant de rejoindre le PSG, la question est en réalité celle de savoir s'il en aurait valu autant après la Coupe du monde lors de laquelle il ne fut pas toujours à son aise.
Inversement, James Rodriguez, qui valait 45 millions d'euros il y a un an, qui a été valorisé par le CIES et son algorithme à 34,2 - 39,8 millions d'euros au 1er juin dernier, en vaudrait 90 aujourd'hui. Parce que le joueur a de très grosses qualités techniques, qu'il a su se montrer au plus haut niveau lors d'un événement à dimension planétaire, et que le Real de Madrid a décidé de se renforcer en vue de remporter la Liga la saison prochaine et de conserver sa Ligue des Champions.
Le joueur étant "rare", exceptionnel et la concurrence des très grands clubs étant féroce, sa valeur échappe manifestement à toute méthode rationnelle de calcul au moment du transfert. La valeur de transfert des joueurs de football ressort en effet d'un compromis entre les clubs. Les déterminants de cette valeur portent sur des variables qui sont en partie aléatoires. Cette valeur n'a pas de fondement théorique établi et n'est basée sur aucun calcul économique rationnel.
James Rodriguez ne vaudrait en effet peut-être pas le tiers des 90 millions d'euros demandés par l'AS Monaco au Real de Madrid qui souhaite l'acquérir, s'il avait été blessé avant la Coupe du monde. Son nom ne serait d'ailleurs probablement même pas apparu sur le marché des transferts cet été. Et ceci, toutes les théories économiques ou autres algorithmes ne pourront jamais le prendre en compte.
Toutefois, au regard de leurs performances, nous pouvons nous demander comment Javier Pastore a pu valoir 42 millions d'euros en 2011 alors que Blaise Matuidi qui rejoignait le PSG la même saison que l'Argentin, n'en valait alors "que" 7,5, soit près de 6 fois moins. De même, nous pourrions nous étonner du fait que Lucas Moura ait pu coûter 42 millions au PSG là où Zlatan Ibrahimovic n'en a coûté "que" 20. Finalement, nous pourrions nous interroger sur ce qui fait qu'aujourd'hui la valeur de l'un ait pu se déprécier et celle de l'autre s'apprécier? En d'autres termes, une fois que l'on aura dit que Blaise Matuidi est plus performant que Javier Pastore et que Zlatan Ibrahimovic est incomparablement plus déterminant pour son équipe que Lucas Moura, pourquoi et comment essayer de déterminer leurs valeurs respectives sur le marché des transferts?
Le joueur est un actif immatériel de l'entreprise-club de football
L'économie du football professionnel tourne principalement autour de la valorisation de trois actifs immatériels: le "capital humain" des joueurs (effectif et talent des joueurs du club); le capital "marque" du club (notoriété et image du club); le capital "clients" des spectateurs et des téléspectateurs (valeur actualisée des revenus à venir provenant des supporters et des abonnés, des diffuseurs et des sponsors). Dit autrement, les clubs de football se valorisent donc partiellement en fonction de la valeur présumée de leurs joueurs. Mais au-delà de cette valorisation comptable et financière, les clubs construisent également leurs budgets de fonctionnement en tenant compte de la valeur présumée de leur effectif. D'une part, chaque saison ils recruteront des joueurs et en vendront d'autres à un certain prix en payant et recevant conséquemment des indemnités de transferts. D'autre part, ils cesseront de payer des salaires aux joueurs transférés pour en payer à ceux ayant été recrutés.
Certains clubs cherchent ainsi désespérément depuis un certain nombre de saisons à transférer leurs joueurs les mieux rémunérés, tels que Lyon et Marseille, en vue de faire baisser leur masse salariale. D'autres, comme le PSG et Monaco, attirent les plus grands joueurs en leur proposant des rémunérations hors normes. Zlatan Ibrahimovic et Radamel Falcao auraient ainsi perçu de leurs clubs respectifs (PSG pour l'un et Monaco pour l'autre) la saison dernière, plus 14 millions d'euros net de salaires. Un joueur a donc, en général, un coût de transfert et un coût salarial. Or, pour l'indemnité de transfert comme pour le salaire du joueur, il est important de pouvoir déterminer sa valeur. En France, la Direction Nationale de Contrôle et de Gestion (DNCG) des clubs de football professionnels estimait ainsi dans son dernier rapport que la rémunération chargée du personnel constitue toujours le premier poste de dépenses (59% du total) des clubs professionnels de football en France. Autant dire que payer un joueur qui ne jouerait pas du fait de ses contre-performances ou d'une blessure est particulièrement problématique pour tous les clubs ne vivant que de leurs seuls produits d'exploitation (en d'autres termes qui ne reçoivent pas en sus de soutien financier de leur actionnariat).
Le joueur est d'abord évalué en fonction de critères sportifs
La cellule de recrutement d'un club, son directeur sportif et son entraîneur principal détermineront la qualité sportive du joueur, à savoir ses qualités techniques, physiques et ses acquis tactiques. Ils les mettront en perspective avec son âge, son expérience, sa capacité résiduelle de progression, son temps de jeu sur une période récente et le compareront à d'autres joueurs au même poste.
Ils pourront prendre en compte d'autres critères tels que son profil psychologique, sa capacité à jouer alternativement à d'autres postes sur le terrain que celui pour lequel il serait recruté, la ou les langues parlée(s) et sa capacité présumée d'adaptation dans un groupe, dans une ville et dans un pays éventuellement autres que les siens. Une fois l'évaluation sportive posée, qui devrait permettre de déterminer la capacité du joueur visé à produire les prestations espérées par le club recruteur, restent à déterminer les conditions auxquelles le joueur pourrait être recruté.
Le joueur est ensuite évalué en fonction de critères contractuels
Le joueur est-il libre d'engagement ou est-il encore sous contrat dans un autre club au moment où il est convoité? S'il n'est pas libre, son contrat en cours prévoit-il une clause dite "libératoire" via laquelle son club actuel et lui-même auraient prévu les conditions d'un recrutement avant terme? Peut-on envisager, eu égard à son jeune ou relativement jeune âge, de le transférer ultérieurement à un prix permettant d'espérer une plus-value? Ou a t-il déjà un âge qui laisse supposer qu'il n'aura plus de valeur marchande sur le marché des transferts une fois effectuée la durée du contrat proposé? Quel salaire le joueur escompte t-il recevoir? Le joueur a t-il de surcroît un agent a qui il faudra payer de 5 à 10% du montant brut des salaires versés sur la totalité de la durée du contrat, ou négociera t-il seul? Détient-il la totalité de ses droits d'image ou les a t-il cédés à une société tierce avec laquelle il faudra également négocier?
En d'autres termes, comment déterminer la valeur de Zlatan Ibrahimovic recruté pour 20 millions d'euros par le PSG et payé 14 millions d'euros net par an, par rapport à celle d'Edison Cavani recruté pour 64 millions d'euros et auquel un salaire de quelques 10 millions d'euros net par an est versé? Le premier aura sous peu 33 ans et pourra par conséquent difficilement être transféré au terme de son contrat avec le PSG, lorsque le deuxième n'a que 27 ans et pourra selon toute vraisemblance faire l'objet d'une revente à un moment ou l'autre.
Le joueur est enfin évalué en fonction de sa notoriété
Tout ceci étant posé, un joueur peut aussi être recruté pour sa notoriété et sa capacité à attirer les supporters, les sponsors et autres annonceurs. Tel a ainsi été le cas avec l'arrivée de David Beckham au PSG. Lors de la saison 2012/13 (la saison 2013/14 venant juste de se terminer, elle fera l'objet d'une analyse dans les mois qui viennent), David Beckham fut considéré comme le joueur de football le mieux payé au monde avec 36 millions d'euros de revenus... Dont 33 millions venaient de contrats publicitaires et autres partenariats. Il terminait ainsi devant Lionel Messi et Cristiano Ronaldo, pourtant au sommet de leur art. En s'attachant les services de David Beckham, le PSG savait alors qu'il recrutait un joueur en fin de carrière mais possédant une forte valeur résiduelle mobilisable à des fins de marketing. Et il aurait effectivement rapporté au club 6 millions d'euros bruts en merchandising.
Des modèles théoriques de valorisation peu convaincants
Des économistes de tous bords s'essayent depuis des années à conceptualiser la valeur des joueurs au moment de leurs transferts. Les revues scientifiques ont ainsi vu fleurir les calculs les plus savants et les théories d'évolution des prix les plus ambitieuses. Ce souci de rationalisation a même affecté le très sérieux Centre International d'Etude du Sport (CIES) qui a publié le 30 juin dernier son analyse de ce que devrait être la valeur marchande de certains grands joueurs évoluant en Europe. Le CIES utilise pour ce faire une méthode de calcul gardée confidentielle mais selon laquelle, au 1er juin 2014 - et pour en rester au PSG - la valeur de la totalité de l'effectif parisien était estimée à 278 millions d'euros.
Le CIES a par ailleurs publié une liste des 60 joueurs européens ayant la plus forte valorisation sur le marché, de laquelle il ressort, par exemple, qu'Edison Cavani aurait une valeur estimée à une fourchette allant de 48 à 55,8 millions d'euros, celle de Lucas Moura serait de 30,6 à 35,6 millions d'euros, celle de Thiago Silva serait de 28,7 à 33,3 millions d'euros, lorsque celle de Marco Verratti serait de 27,8 à 32,3 millions d'euros. Jérôme Boateng étant le joueur fermant cette liste de 60 joueurs avec une valeur de 23,7 à 27,5 millions d'euros, tous les autres joueurs du PSG sont donc supposés avoir une valeur sur le marché des transferts inférieure à celle du joueur du Bayern de Münich. Les dirigeants du PSG pourront également lire dans ce rapport que la valeur de David Luiz au 1er juin, avant la Coupe du monde au Brésil, était estimée par le CIES entre 27,8 et 32,3 millions d'euros.
Et plus rationnellement?
Un joueur a des qualités sportives desquelles peuvent naître certaines espérances quant à ce que pourraient être ses performances. Il est dans une situation contractuelle au moment de son transfert qui permet de déterminer une partie du prix qui pourrait être le sien. Il peut finalement jouir par ailleurs d'une certaine notoriété pouvant permettre au club acheteur de postuler certaines recettes. Mais ceci étant dit, si David Luiz, quoi qu'en dise le CIES, valait peut-être 50 millions d'euros avant de rejoindre le PSG, la question est en réalité celle de savoir s'il en aurait valu autant après la Coupe du monde lors de laquelle il ne fut pas toujours à son aise.
Inversement, James Rodriguez, qui valait 45 millions d'euros il y a un an, qui a été valorisé par le CIES et son algorithme à 34,2 - 39,8 millions d'euros au 1er juin dernier, en vaudrait 90 aujourd'hui. Parce que le joueur a de très grosses qualités techniques, qu'il a su se montrer au plus haut niveau lors d'un événement à dimension planétaire, et que le Real de Madrid a décidé de se renforcer en vue de remporter la Liga la saison prochaine et de conserver sa Ligue des Champions.
Le joueur étant "rare", exceptionnel et la concurrence des très grands clubs étant féroce, sa valeur échappe manifestement à toute méthode rationnelle de calcul au moment du transfert. La valeur de transfert des joueurs de football ressort en effet d'un compromis entre les clubs. Les déterminants de cette valeur portent sur des variables qui sont en partie aléatoires. Cette valeur n'a pas de fondement théorique établi et n'est basée sur aucun calcul économique rationnel.
James Rodriguez ne vaudrait en effet peut-être pas le tiers des 90 millions d'euros demandés par l'AS Monaco au Real de Madrid qui souhaite l'acquérir, s'il avait été blessé avant la Coupe du monde. Son nom ne serait d'ailleurs probablement même pas apparu sur le marché des transferts cet été. Et ceci, toutes les théories économiques ou autres algorithmes ne pourront jamais le prendre en compte.
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