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Gaza: 50 jours de guerre, les négociations au point mort

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L'Egypte tente de ramener Palestiniens et Israéliens à la table des négociations pour mettre fin à la guerre à Gaza, au cinquantième jour des hostilités qui ont fait plus de 2.000 morts dans l'enclave palestinienne.

Le dernier cessez-le-feu a tourné court au bout de neuf jours et les deux belligérants campent sur leurs positions: tout accord doit mettre fin au blocus de Gaza, insistent les Palestiniens, tandis que les Israéliens, eux, refusent de négocier "sous les bombes".

gaza
Des Palestiniens marchent au pied d'un gratte-ciel visé par des attaques israéliennes à Gaza, le 26 août 2014


Mardi, de nouveau, les roquettes palestiniennes s'abattaient sur l'Etat hébreu tandis que les drones israéliens poursuivaient leurs raids meurtriers, tuant deux Palestiniens. L'aviation vise depuis trois jours de nouvelles cibles dans l'étroite langue de terre surpeuplée bordant la Méditerranée: ses appareils écrasent désormais sous les bombes les immeubles les plus hauts de Gaza.

Les plus hauts bâtiments de Gaza

Mardi, deux bâtiments de 14 et 16 étages, comptant des dizaines d'appartements résidentiels et autant de familles, ont ainsi été réduits à des tas de débris après avoir été touchés par plus d'une dizaine de missiles.

A l'aube, 25 personnes ont été blessées, dont quatre secouristes et un journaliste local, selon les secours palestiniens, quand le premier bâtiment de 16 étages s'est effondré sous les bombes.

L'armée israélienne avait auparavant appelé les habitants à le quitter "immédiatement car elle allait le bombarder", a rapporté un résident du quartier. "Ils ont tous couru dans la rue pour s'abriter", a-t-il précisé à l'AFP. Les six bombes ont emporté 60 appartements, un centre commercial et des dizaines de magasins dans cette tour.


Un peu plus tard, un immeuble résidentiel abritant le siège de la radio du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), le principal mouvement de la gauche, Sawt al-Chaab (La voix du peuple, en arabe) a été en grande partie détruit. Ce raid a fait 15 blessés, selon les secours.


La branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a affirmé avoir répondu à ces destructions par "un tir sur Haïfa (dans le nord d'Israël) et quatre tirs sur Tel-Aviv". Des tirs qui n'ont pas atteint ces villes, a assuré l'armée israélienne, qui a toutefois fait état de 18 roquettes tombées sur les villes bordant Gaza, l'une d'elles a légèrement blessé 21 personnes en frappant une maison à Ashkelon.

Les violences qui ont déjà tué 2.136 Palestiniens, dont un quart des enfants, et 68 Israéliens, dont 64 soldats et un enfant, ont repris de plus belle il y a une semaine, lorsqu'une trêve suspendue aux négociations indirectes du Caire a été rompue.

Loin' d'un accord global

Et la reprise de ces discussions est incertaine, tant les Israéliens sont inflexibles et le camp palestinien divisé sur un possible retour à la table des négociations.

Israël serait disposé à ouvrir plus largement ses points de passage et à soutenir la présence de gardes de l'Autorité palestinienne à la frontière entre Gaza et l'Egypte, mais on est encore "loin" d'un accord plus global prévoyant la reconstruction de Gaza en échange de sa démilitarisation, a prévenu le ministre des Sciences Yaakov Peri, qui a le statut d'observateur au cabinet de sécurité israélien.


Parallèlement aux dizaines de roquettes tirées depuis l'enclave palestinienne, deux roquettes tirées depuis le Liban se sont abattues sur le nord d'Israël lundi soir sans faire de victime, a indiqué l'armée israélienne.

Des responsables palestiniens ont de leur côté évoqué une nouvelle proposition égyptienne qui comprendrait "un cessez-le-feu temporaire permettant d'ouvrir les points de passage aux frontières, de laisser passer l'aide humanitaire et le matériel de reconstruction", mais reporterait une fois de plus les discussions sur les sujets épineux à "dans un mois".

Le Hamas a indiqué que "des efforts étaient en cours pour parvenir à un accord", mais la teneur exacte de ces "efforts" restait inconnue, certains responsables palestiniens parlant de simples "contacts" entrepris, par l'entremise des Egyptiens, entre les deux camps.

Le Jihad islamique, deuxième force dans la bande de Gaza, a néanmoins prévenu que "la réussite des contacts dépend de la prise en compte ou non des exigences palestiniennes", la première d'entre elles étant la levée du blocus qui asphyxie depuis 2006 1,8 million de Gazaouis, leur économie et empêche l'entrée de nombreux produits, notamment les matériaux de construction.

Menant de front plusieurs batailles diplomatiques, les Palestiniens se préparent à exiger que la communauté internationale fixe une date butoir pour la fin de l'occupation israélienne des Territoires palestiniens. Si leur exigence n'était pas entendue, alors, disent-ils, ils adhéreront à la Cour Pénale Internationale (CPI) ce qui leur permettrait de poursuivre des responsables israéliens sur le déroulement des opérations dans la bande de Gaza.

Par ailleurs, dans le nord de la Cisjordanie occupée, l'armée israélienne a arrêté sept Palestiniens à Jénine et six autres à Naplouse, tous membres du FLPL.

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