Le changement climatique touche aussi la Tunisie. Depuis quelques années, le constat est alarmant. Depuis 2012, des rapports du ministère de l'Agriculture se sont penché sur l'élaboration d'une stratégie nationale sur le changement climatique. Les citoyens tunisiens restent toutefois très mal informés sur le sujet et peu sensibles à la cause.
Selon le rapport commun de la Coopération technique allemande et du ministère de l'Agriculture et de l'Environnement, la région méditerranéenne est un "hotspot", où la hausse de la température terrestre devrait avoir d'importantes conséquences socio-économiques et environnementales.
Manifestation des plus "spectaculaires du phénomène de désertification", l'ensablement toucherait aujourd'hui près de 64% de la Tunisie, dénonce un deuxième rapport du ministère de l'Equipement et de l'Aménagement du territoire. "Les dunes de sables occupent déjà plus de 2 millions d’hectares".
Hôtel à Djerba "pieds dans l'eau".
Pour sensibiliser les gens à la question du changement climatique, les informer et dénoncer les conditions de vie difficiles d'une partie de la population, le journaliste américain Samuel T. McNeil et son confrère tunisien Radouane Addala ont réalisé le documentaire "Un siège de sel et de sable" qui traite de ce phénomène, une première en Tunisie. Il vient d'être projeté lors du quatrième congrès mondial des Etudes sur le Moyen-Orient” à Ankara et devrait bientôt être projeté en Tunisie.
Voici la bande d'annonce:
Le documentaire met en lumière les séquelles du changement climatique: les maladies, les maisons ensablées, des hôtels quasiment pieds dans l'eau à cause de l'élévation de la mer.
Le HuffingtonPost Maghreb a interviewé Samuel T. McNeil, co-réalisateur du projet.
Comment vous est venue l'idée du film?
J'ai vécu en Tunisie et j'ai connu beaucoup de monde là bas. Je me suis intéressé à l'environnement en Afrique du Nord. J'ai fais ma recherche de Master dessus. Lors de mes recherches, j'ai commencé à avoir peur pour la Tunisie concernant les conséquences du changement climatique. Lors d'une conversation avec Radouane, nous avons décidé de faire un film sur le sujet. Je n'ai jamais vu de film sur l'environnement en Tunisie, autre que des petits reportages.
Quelle approche avez vous eu pour traiter le sujet du réchauffement climatique en Tunisie?
Nous ne voulions pas faire un film ennuyeux, nous voulions faire quelque chose d'intéressant et qui puisse sensibiliser les gens et les pousser à s'engager.
Comment avez-vous financé le film?
Nous sommes passés par 3 phases:
1ère phase: J'ai eu deux bourses de mon Université qui m'ont permis de faire tout le travail de terrain et la recherche. J'avais déjà la caméra et l'équipement.
2ème phase: une fois sur place, avec un budget de 2500 Dollars à Djerba, nous étions à court d'argent. Donc il fallait se débrouiller. Nous avons contacté Al Jazeera pour leur proposer deux articles sur l'environnement en Tunisie, un photo reportage et un article pour BrownBook Magazine que j'ai écris.
3ème phase: Nous avions besoin d'argent pour la postproduction. Donc nous avons commencé une campagne de "crowdsourcing" (de la production participative) grâce à laquelle nous avons récolté 6.000 dollars.
Des difficultés rencontrées?
Une certaine lenteur du ministère de l'Agriculture pour les autorisations. Ils étaient très occupés.
Qu'est ce qui vous a le plus frappé lors du tournage?
J'étais surpris du niveau de conscience et de connaissance des habitants du sud sur la question du réchauffement climatique. Ils y sont confrontés chaque jour.
Lors d'une interview avec un pêcheur, il nous expliquait les changements climatiques, la hausse du niveau de mer, insistant que c'était un problème très grave en Tunisie. J'étais vraiment surpris de ces connaissances, il n'était pas dans un laboratoire, mais dans le vrai monde.
Selon le rapport commun de la Coopération technique allemande et du ministère de l'Agriculture et de l'Environnement, la région méditerranéenne est un "hotspot", où la hausse de la température terrestre devrait avoir d'importantes conséquences socio-économiques et environnementales.
Manifestation des plus "spectaculaires du phénomène de désertification", l'ensablement toucherait aujourd'hui près de 64% de la Tunisie, dénonce un deuxième rapport du ministère de l'Equipement et de l'Aménagement du territoire. "Les dunes de sables occupent déjà plus de 2 millions d’hectares".
Pour sensibiliser les gens à la question du changement climatique, les informer et dénoncer les conditions de vie difficiles d'une partie de la population, le journaliste américain Samuel T. McNeil et son confrère tunisien Radouane Addala ont réalisé le documentaire "Un siège de sel et de sable" qui traite de ce phénomène, une première en Tunisie. Il vient d'être projeté lors du quatrième congrès mondial des Etudes sur le Moyen-Orient” à Ankara et devrait bientôt être projeté en Tunisie.
"Nous avons fini le tournage alors que la nouvelle constitution tunisienne venait de sortir. J'étais tellement fier de la Tunisie, le 3ème pays dans le monde à mentionner le changement climatique dans sa constitution, des décennies avant les États-unis", confie Samuel Mc Neil au HuffPost Maghreb.
Voici la bande d'annonce:
A Siege of Salt and Sand Official Trailer from stmcneil on Vimeo.
Le documentaire met en lumière les séquelles du changement climatique: les maladies, les maisons ensablées, des hôtels quasiment pieds dans l'eau à cause de l'élévation de la mer.
Le HuffingtonPost Maghreb a interviewé Samuel T. McNeil, co-réalisateur du projet.
Comment vous est venue l'idée du film?
J'ai vécu en Tunisie et j'ai connu beaucoup de monde là bas. Je me suis intéressé à l'environnement en Afrique du Nord. J'ai fais ma recherche de Master dessus. Lors de mes recherches, j'ai commencé à avoir peur pour la Tunisie concernant les conséquences du changement climatique. Lors d'une conversation avec Radouane, nous avons décidé de faire un film sur le sujet. Je n'ai jamais vu de film sur l'environnement en Tunisie, autre que des petits reportages.
Quelle approche avez vous eu pour traiter le sujet du réchauffement climatique en Tunisie?
Nous ne voulions pas faire un film ennuyeux, nous voulions faire quelque chose d'intéressant et qui puisse sensibiliser les gens et les pousser à s'engager.
Comment avez-vous financé le film?
Nous sommes passés par 3 phases:
1ère phase: J'ai eu deux bourses de mon Université qui m'ont permis de faire tout le travail de terrain et la recherche. J'avais déjà la caméra et l'équipement.
2ème phase: une fois sur place, avec un budget de 2500 Dollars à Djerba, nous étions à court d'argent. Donc il fallait se débrouiller. Nous avons contacté Al Jazeera pour leur proposer deux articles sur l'environnement en Tunisie, un photo reportage et un article pour BrownBook Magazine que j'ai écris.
3ème phase: Nous avions besoin d'argent pour la postproduction. Donc nous avons commencé une campagne de "crowdsourcing" (de la production participative) grâce à laquelle nous avons récolté 6.000 dollars.
Des difficultés rencontrées?
Une certaine lenteur du ministère de l'Agriculture pour les autorisations. Ils étaient très occupés.
Qu'est ce qui vous a le plus frappé lors du tournage?
J'étais surpris du niveau de conscience et de connaissance des habitants du sud sur la question du réchauffement climatique. Ils y sont confrontés chaque jour.
Lors d'une interview avec un pêcheur, il nous expliquait les changements climatiques, la hausse du niveau de mer, insistant que c'était un problème très grave en Tunisie. J'étais vraiment surpris de ces connaissances, il n'était pas dans un laboratoire, mais dans le vrai monde.
"Je pense que dans ce film nous avons réussi à montrer concrètement les effets du changement climatique. Plus je lis sur le sujet, plus j'ai peur. Je pense que maintenant le plus important c'est d'ouvrir les conversations entre les États-Unis et la Tunisie, l'Asie et l'Europe pour trouver des solutions concrètes pour survivre ensemble, que les personnes se parlent et communiquent entre elles, pas juste les gouvernements, car nous allons peut-être survivre mais dans le chaos, sans justice ni démocratie".
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