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Washington espionne les jihadistes mais refuse une coordination avec Damas

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Les Etats-Unis ont commencé leurs vols de reconnaissance au-dessus de la Syrie pour localiser les positions des jihadistes de l'Etat islamique (EI) mais assurent refuser toute coordination avec Damas contre un ennemi commun.

Plusieurs sources ont affirmé que des appareils étrangers avaient été vus survoler la Syrie, une ONG syrienne assurant que des "avions de reconnaissance non syriens" avaient survolé lundi l'est du pays puis transmis les informations récoltées sur les positions de l'EI "au gouvernement syrien via Bagdad et Moscou".

Cette surveillance pourrait être un signe précurseur de possibles frappes américaines contre les jihadistes, identiques à celles qui ont lieu dans le nord de l'Irak depuis le 8 août contre l'EI.

Le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, a déclaré lundi que son pays était prêt à coopérer avec la communauté internationale, y compris avec Washington, pour lutter contre les jihadistes, mais que toute frappe en Syrie devait se faire en coopération avec Damas, sous peine d'être considérée comme une "agression".

Cependant, la Maison Blanche, qui étudie l'éventualité de ces frappes, a exclu mardi toute coordination avec le régime de Bachar al-Assad dans ce domaine.

"Il n'y a aucun projet de coordination avec le régime Assad au moment où nous faisons face à cette menace terroriste", a déclaré mardi Josh Earnest, porte-parole de la Maison Blanche.

L'assassinat par l'EI du journaliste américain James Foley avait suscité la semaine dernière l'indignation de la communauté internationale, Etats-Unis en tête qui s'étaient dit déterminés à lutter contre les jihadistes.

Le chef d'état major interarmées américain, le général Martin Dempsey, avait souligné lundi que l'EI constituait "une menace régionale qui sera bientôt une menace pour les Etats-Unis et l'Europe" et qu'il était impossible d'y mettre fin sans frapper en Syrie.

Josh Earnest, a néanmoins précisé que le président Barack Obama "n'a(vait) pas (encore) pris de décision" concernant de telles frappes.


'Echange indirect d'informations'


Alors que de nombreux pays occidentaux et arabes ont réclamé la chute du régime de Bachar al-Assad --qui a violemment réprimé en 2011 un mouvement de contestation populaire, devenu depuis une insurrection aux aspects de plus en plus complexes--, la présence des jihadistes en Syrie place Washington dans une situation inconfortable.

Ainsi, une source syrienne à Damas a affirmé mardi à l'AFP que "la coopération a déjà commencé et les Etats-Unis fournissent des informations à Damas par le biais de Bagdad et de Moscou".

Pour sa part, Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH, a affirmé que "des avions de reconnaissance non syriens ont survolé lundi Deir Ezzor (dans l'Est) et récolté des informations sur les positions de l'EI et les a transmises au gouvernement syrien via Bagdad et Moscou".

Marie Harf, porte-parole du départment d'Etat, a assuré sur Twitter que "l'affirmation selon laquelle les Etats-Unis partagent des informations avec le régime Assad" étaient "fausses".

Les avancées de l'EI tant en Irak qu'en Syrie, où ils contrôlent de larges pans du territoires comme la totalité de la province syrienne de Raqa (nord), inquiètent énormément les pays occidentaux ainsi que le régime syrien.

Ainsi l'armée de l'air syrienne a effectué mardi des raids contre des positions des jihadistes dans la province voisine de Deir Ezzor, a indiqué l'OSDH.

"C'est la première fois depuis que l'EI a pris le contrôle de la quasi-totalité de la province (...) que les chasseurs-bombardiers effectuent des raids aussi massifs et précis contre des postes et des barrages de l'EI dans la région", a affirmé l'ONG, faisant état de douze raids.

Selon l'agence officielle Sana, "des forces de l'armée syrienne ont visé et totalement détruit des positions, des caches et des dépôts d'armes et des munitions" de l'EI.

La Maison Blanche a annoncé mardi soir qu'un Américain, soupçonné d'être un jihadiste de l'Etat islamique, avait été tué le week-end dernier dans des combats en Syrie.

Selon le département d'Etat, quelque 12.000 jihadistes étrangers venant de 50 pays différents se sont rendus en Syrie depuis le début du conflit il y a plus de trois ans, dont un "petit nombre d'Américains".

De l'autre côté de la frontière, les forces kurdes et irakiennes, appuyées par des raids américains dans le nord, ont gagné du terrain contre l'EI.

Elles ont notamment réussi lundi à reprendre trois villages au nord-est de Bagdad, ainsi que l'une des routes principales contrôlées par l'EI, et sont parvenues à repousser deux assauts sur la ville chiite de Touz Khourmatou, à 175 km au nord de Bagdad.

Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a déclaré à ce sujet mardi que sept pays, outre les Etats-Unis, s'étaient engagés à fournir des armes aux forces kurdes pour lutter contre l'EI dans le nord de l'Irak, nommant l'Albanie, le Canada, la Croatie, le Danemark, l'Italie, la France et le Royaume-Uni.



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