A-t-il été arrêté? L’énigme Abou Yadh persiste. “Capturé en Libye”, “interrogé sur une base américaine”, “les forces françaises impliquées”. Depuis le 30 décembre et la présumée arrestation du chef d’Ansar Al Charia, les médias publient leurs versions de sa capture, parfois farfelues. Les autorités tunisiennes ne démentent pas clairement l’arrestation d’un homme dont elles ont pourtant fait l’ennemi public numéro un, après avoir classé son organisation "terroriste" au mois d'août 2013.
Les autorités maintiennent le flou
Une semaine après l’annonce de son arrestation par les médias locaux, le ministère de l’Intérieur garde la même position. Pas de confirmation. Pas de démenti.
“Je peux ni confirmer ni infirmer. Comme cela concerne un pays étranger, veuillez consulter le ministère des Affaires étrangères”, déclare au HuffPost Maghreb le porte-parole du ministère de l’Intérieur Mohamed Ali Laroui. Pas plus d’informations du côté du ministère des Affaires étrangères. “Nous n’avons aucune information concernant cette affaire”, nous répond une responsable au service de communication du ministère, étonnée que le ministère de l’Intérieur lui renvoie la balle.
Une annonce et des démentis
Si le ministère de l’Intérieur maintient le flou, trois démentis ont suivi l’annonce de la supposée arrestation d’Abou Yadh. L’ambassade américaine à Tunis nie l’implication de ses troupes dans l’opération. Le conseil local de Misrata réfute toute intervention des forces américaines dans la ville, dément l’arrestation d’Abou Yadh et “fait porter toute la responsabilité aux médias ayant diffusé cette information mensongères”.
Sur son site web, l’organisation Ansar Al Charia, classée terroriste par les autorités tunisiennes, dément à son tour l’arrestation de son leader.
Misrata, Sabrata, Sirt... services français et américains?
En l’absence d’une position claire des autorités tunisiennes, les trois démentis ne découragent pas les médias à remettre en cause l'arrestation du leader d'Ansar Al Charia. Chaque jour une version, et chacun a ses “sources anonymes bien informées” pour appuyer ses théories.
Au début, l’arrestation présumée a été annoncée à Misrata par Mosaïque FM, mis au conditionnel par l’agence TAP avant d’être démentie formellement par le chef de la ville.
Le lendemain, le journal Al Sharq Al Awsat précise que l'arrestation aurait eu lieu “à Sabrata et non Misrata". Le journal francophone La Presse donne plus d'éléments, sans citer de sources: "Il serait d’ores et déjà interrogé aux States ou à la prison de Guantanamo" pouvait-on lire à la une du quotidien mercredi 31 décembre.
Ce mardi, le quotidien Al Sarih confirme aussi l’arrestation d’Abou Yadh à Sabrata, s’appuyant sur un ancien membre du Conseil de transition libyen qui a préféré garder l’anonymat pour "des raisons de sécurité".
Al Sarih - 6 janvier 2014
Pour Al Moussawar, “Abou Yadh a été arrêté à Sabrata grâce aux renseignements algériens et serait actuellement interrogé sur une base navale américaine en Méditerranée”. L’hebdomadaire affirme même qu’ “une délégation tunisienne s’est déplacée pour présenter les chefs d’accusations”. Le journal se permet quand même un doute: “On ne sait pas si les États-unis vont l’extrader en Tunisie”.
Al Moussawer - 5 janvier 2014
Ni Misrata, ni Sabrata, “Abou Yadh a été arrêté à Sirt” affirme l’hebdomadaire Akher Khabar dans son numéro de ce mardi 7 janvier. Autre “révélation exclusive”, “l’arrestation a été effectuée par les forces françaises arrivées à Sirt par un avion spécial”. Les américains “ont arrêté le 27 décembre un Tunisien, Nabil Saadaoui, ainsi qu'un autre présumé "terroriste algérien".
Akher Khabar - 6 janvier 2014
L’ombre de l’arrestation d’Abou Anas Al-Libi
Malgré les démenti et l'absence de confirmation officielle, pour les médias locaux, pas de doute, Abou Yadh a bien été arrêté par des services étrangers. Les autorités tunisiennes et libyennes préféreraient taire l’affaire par crainte de “représailles”.
La capture du libyen Abou Anas Al-Libi suite à un raid américain à Tripoli au mois d'octobre 2013 laisse un mauvais souvenir. N’ayant pas été informées de cette opération, les autorités libyennes avait alors évoqué un “enlèvement” et demandé des explications aux États-Unis.
Les autorités maintiennent le flou
Une semaine après l’annonce de son arrestation par les médias locaux, le ministère de l’Intérieur garde la même position. Pas de confirmation. Pas de démenti.
“Je peux ni confirmer ni infirmer. Comme cela concerne un pays étranger, veuillez consulter le ministère des Affaires étrangères”, déclare au HuffPost Maghreb le porte-parole du ministère de l’Intérieur Mohamed Ali Laroui. Pas plus d’informations du côté du ministère des Affaires étrangères. “Nous n’avons aucune information concernant cette affaire”, nous répond une responsable au service de communication du ministère, étonnée que le ministère de l’Intérieur lui renvoie la balle.
Une annonce et des démentis
Si le ministère de l’Intérieur maintient le flou, trois démentis ont suivi l’annonce de la supposée arrestation d’Abou Yadh. L’ambassade américaine à Tunis nie l’implication de ses troupes dans l’opération. Le conseil local de Misrata réfute toute intervention des forces américaines dans la ville, dément l’arrestation d’Abou Yadh et “fait porter toute la responsabilité aux médias ayant diffusé cette information mensongères”.
Sur son site web, l’organisation Ansar Al Charia, classée terroriste par les autorités tunisiennes, dément à son tour l’arrestation de son leader.
Lire: Retour sur les deux années d'Ansar Al Charia en Tunisie
Misrata, Sabrata, Sirt... services français et américains?
En l’absence d’une position claire des autorités tunisiennes, les trois démentis ne découragent pas les médias à remettre en cause l'arrestation du leader d'Ansar Al Charia. Chaque jour une version, et chacun a ses “sources anonymes bien informées” pour appuyer ses théories.
Au début, l’arrestation présumée a été annoncée à Misrata par Mosaïque FM, mis au conditionnel par l’agence TAP avant d’être démentie formellement par le chef de la ville.
Le lendemain, le journal Al Sharq Al Awsat précise que l'arrestation aurait eu lieu “à Sabrata et non Misrata". Le journal francophone La Presse donne plus d'éléments, sans citer de sources: "Il serait d’ores et déjà interrogé aux States ou à la prison de Guantanamo" pouvait-on lire à la une du quotidien mercredi 31 décembre.
Ce mardi, le quotidien Al Sarih confirme aussi l’arrestation d’Abou Yadh à Sabrata, s’appuyant sur un ancien membre du Conseil de transition libyen qui a préféré garder l’anonymat pour "des raisons de sécurité".
Al Sarih - 6 janvier 2014
Pour Al Moussawar, “Abou Yadh a été arrêté à Sabrata grâce aux renseignements algériens et serait actuellement interrogé sur une base navale américaine en Méditerranée”. L’hebdomadaire affirme même qu’ “une délégation tunisienne s’est déplacée pour présenter les chefs d’accusations”. Le journal se permet quand même un doute: “On ne sait pas si les États-unis vont l’extrader en Tunisie”.
Al Moussawer - 5 janvier 2014
Ni Misrata, ni Sabrata, “Abou Yadh a été arrêté à Sirt” affirme l’hebdomadaire Akher Khabar dans son numéro de ce mardi 7 janvier. Autre “révélation exclusive”, “l’arrestation a été effectuée par les forces françaises arrivées à Sirt par un avion spécial”. Les américains “ont arrêté le 27 décembre un Tunisien, Nabil Saadaoui, ainsi qu'un autre présumé "terroriste algérien".
Akher Khabar - 6 janvier 2014
L’ombre de l’arrestation d’Abou Anas Al-Libi
Malgré les démenti et l'absence de confirmation officielle, pour les médias locaux, pas de doute, Abou Yadh a bien été arrêté par des services étrangers. Les autorités tunisiennes et libyennes préféreraient taire l’affaire par crainte de “représailles”.
La capture du libyen Abou Anas Al-Libi suite à un raid américain à Tripoli au mois d'octobre 2013 laisse un mauvais souvenir. N’ayant pas été informées de cette opération, les autorités libyennes avait alors évoqué un “enlèvement” et demandé des explications aux États-Unis.
LIRE AUSSI:
Tunisie: Qui est Khatib Al Idrissi, le "guide spirituel" d'Ansar Al Charia?
Retrouvez les articles du HuffPost Maghreb sur notre page Facebook.