Ma fille aura quatre mois dimanche prochain. Comme la plupart des jeunes mamans, j'étais impatiente de retrouver mon corps d'avant la grossesse, surtout que les magazines à la sortie de l'hôpital me disaient à quel point c'était important.
Sauf qu'il y avait un léger problème : être enceinte ne m'avait pas transformée physiquement. Où avais-je bien pu me planter ?
Là, c'est moi à presque treize semaines. J'ai encore des bras, un cul, et un visage. Si mes informations sont exactes, toutes ces choses se retrouvent dans le corps humain.
Et à dix-neuf semaines. Mon âme semble encore habitée par une forme de vie carbonée.
Et à trente semaines. Je vois encore pas mal de trucs dans cette photo qui me laissent à penser que je n'avais pas encore tout à fait perdu mon corps à ce stade.
Trente-sept semaines. J'ai loupé un truc ? Parce qu'on dirait vraiment que j'avais toujours un corps.
Et me voilà, un mois après la naissance de ma fille. Bon, alors, je vois une main, et puis une tête, des bras, et ce qui laisse supposer la présence de membres inférieurs, en hors champ. Je me dis que mon mari m'aurait fait signe si mon corps avait disparu. Ou mes parents. Alors comment faire pour le retrouver puisque je ne l'ai jamais perdu ?
Il ne vous a probablement pas échappé que je n'aime pas la façon dont les médias parlent des nouvelles mamans (et, plus généralement, des femmes). Je n'ai pas besoin de « retrouver » mon corps, et je n'aime pas l'idée qu'une femme enceinte le « perd ». Mon corps a fait des merveilles et donné naissance à une petite fille magnifique et en bonne santé. Il a mis douze longues heures à la mettre au monde. Il fabrique une nourriture naturelle, idéale pour mon bébé. Il se lève au milieu de la nuit (et le soir, et aux aurores) pour aller la calmer, la changer et la nourrir. Il est toujours là.
Ceci étant dit, j'aimerais bien sûr rentrer dans mes vêtements d'avant la grossesse, mais je ne ferai pas n'importe quoi pour y parvenir. J'emmaillote ma fille en écharpe, et je pars me balader avec elle une demi-heure par jour. Je lui donne le sein. Je me lance des petits défis un peu fun, comme manger au moins trois fruits et trois portions de légumes quotidiennement (ce qui n'est plus aussi évident depuis que j'ai un bébé collé à moi vingt heures par jour).
Et c'est tout. C'est tout ce que je fais. Je finirai par rentrer dans mes jeans (j'en remets déjà certains). Je n'ai pas besoin de « retrouver » quoi que ce soit, parce que je n'ai rien perdu à la base. J'y ai même gagné énormément : un enfant, de l'amour et des encouragements pour ce que j'accomplis, et un nouveau regard sur mon mari depuis qu'il est papa, entre autres.
J'espère que toutes les nouvelles mamans se sentent comme moi. Et qu'on va enfin pouvoir arrêter de se concentrer sur ce qu'on est censées avoir perdu alors que, de toute évidence, nous sommes plus riches de tant de choses.
Sauf qu'il y avait un léger problème : être enceinte ne m'avait pas transformée physiquement. Où avais-je bien pu me planter ?
Là, c'est moi à presque treize semaines. J'ai encore des bras, un cul, et un visage. Si mes informations sont exactes, toutes ces choses se retrouvent dans le corps humain.
Et à dix-neuf semaines. Mon âme semble encore habitée par une forme de vie carbonée.
Et à trente semaines. Je vois encore pas mal de trucs dans cette photo qui me laissent à penser que je n'avais pas encore tout à fait perdu mon corps à ce stade.
Trente-sept semaines. J'ai loupé un truc ? Parce qu'on dirait vraiment que j'avais toujours un corps.
Et me voilà, un mois après la naissance de ma fille. Bon, alors, je vois une main, et puis une tête, des bras, et ce qui laisse supposer la présence de membres inférieurs, en hors champ. Je me dis que mon mari m'aurait fait signe si mon corps avait disparu. Ou mes parents. Alors comment faire pour le retrouver puisque je ne l'ai jamais perdu ?
Il ne vous a probablement pas échappé que je n'aime pas la façon dont les médias parlent des nouvelles mamans (et, plus généralement, des femmes). Je n'ai pas besoin de « retrouver » mon corps, et je n'aime pas l'idée qu'une femme enceinte le « perd ». Mon corps a fait des merveilles et donné naissance à une petite fille magnifique et en bonne santé. Il a mis douze longues heures à la mettre au monde. Il fabrique une nourriture naturelle, idéale pour mon bébé. Il se lève au milieu de la nuit (et le soir, et aux aurores) pour aller la calmer, la changer et la nourrir. Il est toujours là.
Ceci étant dit, j'aimerais bien sûr rentrer dans mes vêtements d'avant la grossesse, mais je ne ferai pas n'importe quoi pour y parvenir. J'emmaillote ma fille en écharpe, et je pars me balader avec elle une demi-heure par jour. Je lui donne le sein. Je me lance des petits défis un peu fun, comme manger au moins trois fruits et trois portions de légumes quotidiennement (ce qui n'est plus aussi évident depuis que j'ai un bébé collé à moi vingt heures par jour).
Et c'est tout. C'est tout ce que je fais. Je finirai par rentrer dans mes jeans (j'en remets déjà certains). Je n'ai pas besoin de « retrouver » quoi que ce soit, parce que je n'ai rien perdu à la base. J'y ai même gagné énormément : un enfant, de l'amour et des encouragements pour ce que j'accomplis, et un nouveau regard sur mon mari depuis qu'il est papa, entre autres.
J'espère que toutes les nouvelles mamans se sentent comme moi. Et qu'on va enfin pouvoir arrêter de se concentrer sur ce qu'on est censées avoir perdu alors que, de toute évidence, nous sommes plus riches de tant de choses.
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