À un mois des élections législatives, la campagne du mouvement Ennahdha tourne déjà à plein régime.
Entre le dévoilement de son programme et l'action de ses militants sur le terrain, des éléments de la campagne ont déjà provoqué des mini-polémiques.
La vidéo copiée-collée
Un spot de campagne montré lors de la conférence de presse tenue par le parti mardi 23 septembre s'est fait particulièrement remarquer.
Dans un esprit de consensus et d'union nationale, une foule de Tunisiens enfiévrés y converge vers le drapeau national.
Mais outre ses qualités esthétiques, le spot a fait tiquer: il s'agit d'une copie conforme de la vidéo de campagne de Recep Tayyip Erdogan, récemment élu président à la tête de la Turquie.
Voici la vidéo produite pour l'AKP, le parti d'Erdogan:
Et ci-dessous celle de la campagne d'Ennahdha:
Des membres d'Ennahdha font fréquemment référence au parti islamiste turc pour crédibiliser le succès du mariage entre islam et démocratie.
"L'AKP est le modèle officiel de Ghannouchi, mais son modèle est plutôt la réussite de l'AKP", expliquait le politologue Vincent Geisser au Nouvel Obs en 2013.
Des photos de Tunisiens pas si Tunisiens
Sur la couverture du programme d'Ennahdha, l'équipe de campagne a mis en forme une mosaïque de photos visant à représenter la diversité de la population tunisienne.
Parmi ces anonymes, au moins deux ont été directement tirés du web.
Business News relève ainsi que l'image montrant un homme en chaise roulante avec un ordinateur portable sur les genoux est tirée du site Workplace Possibilities, où elle sert d'illustration à un article sur les façons de rester productif après un trauma sévère.
Même topo pour la jeune femme brune au téléphone au centre de l'affiche. La photo sert d'illustration au site religieux chrétien House of Joy proposant de suivre, en ligne ou par téléphone, des cours sur la Bible.
Outre ces deux anonymes, l'équipe de campagne d'Ennahdha a eu la malchance d'utiliser sans le savoir la photo d'une personnalité...
En haut de l'affiche, mains retournées sur sa chemises à carreaux, Christian Morin apparaît les traits tirés. Le Français a derrière lui une carrière d'animateur à la télévision, particulièrement marqué par son rôle de présentateur de l'émission "La Roue de la Fortune". Retrouvez-le - un peu plus jeune - aux manettes de la fameuse roue dans la vidéo ci-dessous.
Christian Morin s'est dit "très embêté" par sa présence sur la mosaïque, rapporte France 24.
L'agence PR pour redorer le blason aux Etats-Unis
Ennahdha veut profiter de ces élections pour améliorer son image auprès des Américains.
À cette fin, le parti a engagé le géant des relations publiques Burson-Marsteller.
Selon les détails du contrat oral rapporté au département américain de la justice, l'entreprise s'engage à "soutenir Ennahdha dans ses relations avec médias et actionnaires en vue des prochaines élections". Le montant des honoraires n'auraient pas encore été fixé.
Société majeure dans le secteur du conseil international, Burson-Marsteller a notamment travaillé pour des clients controversés, comme le gouvernement du dictateur roumain Caucescu et la dictature militaire argentine dans les années 70, et pour une série de grandes multinationales.
Sa subsidiaire ASDA'A Burson-Marsteller, implantée à Dubaï, est un acteur majeur sur le marché du Moyen-Orient. Leur étude sur la "jeunesse arabe" publiée en avril 2014 avait affiché d'importantes lacunes.
Entre le dévoilement de son programme et l'action de ses militants sur le terrain, des éléments de la campagne ont déjà provoqué des mini-polémiques.
La vidéo copiée-collée
Un spot de campagne montré lors de la conférence de presse tenue par le parti mardi 23 septembre s'est fait particulièrement remarquer.
Dans un esprit de consensus et d'union nationale, une foule de Tunisiens enfiévrés y converge vers le drapeau national.
Mais outre ses qualités esthétiques, le spot a fait tiquer: il s'agit d'une copie conforme de la vidéo de campagne de Recep Tayyip Erdogan, récemment élu président à la tête de la Turquie.
Voici la vidéo produite pour l'AKP, le parti d'Erdogan:
Et ci-dessous celle de la campagne d'Ennahdha:
Des membres d'Ennahdha font fréquemment référence au parti islamiste turc pour crédibiliser le succès du mariage entre islam et démocratie.
"L'AKP est le modèle officiel de Ghannouchi, mais son modèle est plutôt la réussite de l'AKP", expliquait le politologue Vincent Geisser au Nouvel Obs en 2013.
Des photos de Tunisiens pas si Tunisiens
Sur la couverture du programme d'Ennahdha, l'équipe de campagne a mis en forme une mosaïque de photos visant à représenter la diversité de la population tunisienne.
Parmi ces anonymes, au moins deux ont été directement tirés du web.
Business News relève ainsi que l'image montrant un homme en chaise roulante avec un ordinateur portable sur les genoux est tirée du site Workplace Possibilities, où elle sert d'illustration à un article sur les façons de rester productif après un trauma sévère.
Même topo pour la jeune femme brune au téléphone au centre de l'affiche. La photo sert d'illustration au site religieux chrétien House of Joy proposant de suivre, en ligne ou par téléphone, des cours sur la Bible.
Outre ces deux anonymes, l'équipe de campagne d'Ennahdha a eu la malchance d'utiliser sans le savoir la photo d'une personnalité...
En haut de l'affiche, mains retournées sur sa chemises à carreaux, Christian Morin apparaît les traits tirés. Le Français a derrière lui une carrière d'animateur à la télévision, particulièrement marqué par son rôle de présentateur de l'émission "La Roue de la Fortune". Retrouvez-le - un peu plus jeune - aux manettes de la fameuse roue dans la vidéo ci-dessous.
Christian Morin s'est dit "très embêté" par sa présence sur la mosaïque, rapporte France 24.
"Je suis embarrassé car je ne suis aucunement impliqué dans ce parti politique. Si en France, mon image avait été récupérée par un quelconque parti, j’aurais été tout aussi gêné. Je demande expressément à Ennahdha qu’il retire ma photo de son programme et qu’il présente ses excuses", a-t-il déclaré à F24.
L'agence PR pour redorer le blason aux Etats-Unis
Ennahdha veut profiter de ces élections pour améliorer son image auprès des Américains.
À cette fin, le parti a engagé le géant des relations publiques Burson-Marsteller.
Selon les détails du contrat oral rapporté au département américain de la justice, l'entreprise s'engage à "soutenir Ennahdha dans ses relations avec médias et actionnaires en vue des prochaines élections". Le montant des honoraires n'auraient pas encore été fixé.
Société majeure dans le secteur du conseil international, Burson-Marsteller a notamment travaillé pour des clients controversés, comme le gouvernement du dictateur roumain Caucescu et la dictature militaire argentine dans les années 70, et pour une série de grandes multinationales.
Sa subsidiaire ASDA'A Burson-Marsteller, implantée à Dubaï, est un acteur majeur sur le marché du Moyen-Orient. Leur étude sur la "jeunesse arabe" publiée en avril 2014 avait affiché d'importantes lacunes.
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