Les candidats aux élections législatives se prêtent à un exercice difficile durant la campagne électorale, celui des "expressions directes", spots officiels diffusés du 6 au 24 octobre, sur les deux chaînes de télévision publique.
Dans ces spots, retransmis les uns à la suite des autres, certains candidats redoublent d'imagination pour sortir du lot et se faire remarquer. Ils ont environ trois minutes pour convaincre!
Techniques de storytelling, débit de parole impressionnant ou mises en scène, c'est l'occasion pour le HuffPost Maghreb de proposer une première sélection des allocutions les plus cocasses.
Et... Coupez!
"Notre symbole, ce sont les ciseaux", répète inlassablement Mohamed Rahmania, en mimant des ciseaux avec les doigts.
Le candidat du Parti tunisien pour la circonscription de la Manouba expose un programme qui se veut incisif:
"Parce que notre candidature est faite pour les gens qui veulent "couper" leur relation avec les anciens (...), parce qu'on veut purifier (en arabe "نطهر" qui signifie également circoncire) le ministère de l'intérieur, purifier (ou "circoncire) l'administration...", assène-t-il.
Euh...
Trac, timidité ou manque de préparation, ils sont nombreux à perdre leurs moyens quand il s'agit de passer à la télévision. Mehrez Zaer, candidat du parti "Al Ghad" (le lendemain) en a fait la malheureuse expérience.
"Nous avons un projet... un projet sur lequel vous voudriez... nous aider... euh... pour cela votez pour nous (...)", bégaie le jeune candidat à la fin de son discours.
Scotché
Droit sur sa chaise face caméra, un scotch sur la bouche, Farid Khdouma a choisi de mettre en scène les dangers qui guettent les Tunisiens s'ils venaient à élire les mauvaises personnes. "Vous vous étonnez peut-être du geste que je viens de faire en fermant ma bouche avec ce scotch", a-t-il dit en retirant son ruban adhésif.
"Le problème est que si vous ne faites pas les bons choix vous pourriez nous faire revenir à l'époque où nos bouches étaient fermées", soutient le candidat du mouvement Wafa pour la circonscription de Gafsa.
Farid Khdouma s'en prend ensuite aux députés élus en 2011. "Dès qu'ils sont partis à l'Assemblée au Bardo, ils ont retiré la puce qui vous reliait à eux et l'ont jetée, comme ils ont oublié leurs promesses", a-t-il assuré, avant de déchirer des feuilles en papier, symbolisant les projets des électeurs si ces derniers venaient à élire des candidats malhonnêtes.
Une manière de se faire remarquer au milieu de la monotonie des discours et du décor.
MC Adel
Pour les circonscriptions étrangères, on peut citer Adel Abid, tête de liste du "Mouvement du printemps arabe pour la réalisation de la souveraineté économique". Il a trois minutes pour convaincre et il ne compte pas en perdre une seule seconde, avec un débit de parole impressionnant... et le rythme dans la peau!
Sa performance a été une source d'inspiration pour "El Mixtape" qui propose une version remixée de son discours.
Bilingue
Sihème Badi, tête de liste de la circonscription France Nord, a choisi d'alterner les langues: la première partie du discours en français, la deuxième en arabe.
"Je m'appelle Sihem Badi", dit-elle dans un français hésitant et malgré une apparente préparation. L'ex ministre de la Femme évoque la "présidence 'pour' la République" et oublie en route quelques articles, déterminants ou négations, défendant "l'apprentissage de langue arabe", avant de conclure: "Oui Tunisiens, mais aussi en France".
Rien de très spectaculaire mais suffisant pour susciter les moqueries des internautes, friands des sorties médiatiques d'une ancienne ministre controversée et souvent critiquée.
"Je suis comme vous. J'ai vécu en France plusieurs années. J'y ai vécu sans papiers, j'y ai vais vécu avec mes papiers, j'y ai vécu étudiante et j'y ai vécu médecin...", a ensuite expliqué Sihem Badi en arabe, moins hésitante.
Le conteur
Mohamed Ghanem, candidat d'Afek Tounes en France, a préféré se démarquer en racontant une histoire, utilisant une technique du storytelling. Il détaille donc les péripéties (réelles ou imaginaires) d'un voyage entre la France et la Tunisie.
A chacune des étapes de son périple, un point du programme d'Afek Tounes est mis en avant, sur des problématiques pouvant concerner directement les Tunisiens vivant en France.
C'est ainsi qu'il raconte sa rencontre dans l'avion avec "Salah", dont le père est décédé. Salah a dû débourser 800€ pour acheter son billet d'avion et assister aux funérailles de son père, développe le candidat. "Je lui ai dit: 'tu sais quoi? Que penserais-tu si on ouvrait le secteur aérien à la concurrence pour que le billet d'avion soit moins chers (...) mais je ne pouvais pas lui parler du programme d'Afek Tounes alors que son père était mort", explique M. Ghanem.
1.300 listes composées de 13.000 candidats réparties sur 33 circonscriptions (27 en Tunisie et 6 à l'étranger) sont en lice pour les 217 sièges du futur Parlement tunisien qui sera élu le 26 octobre prochain, mais pour l'instant, les petites vidéos des candidats font le bonheur des internautes!
Dans ces spots, retransmis les uns à la suite des autres, certains candidats redoublent d'imagination pour sortir du lot et se faire remarquer. Ils ont environ trois minutes pour convaincre!
Techniques de storytelling, débit de parole impressionnant ou mises en scène, c'est l'occasion pour le HuffPost Maghreb de proposer une première sélection des allocutions les plus cocasses.
Et... Coupez!
"Notre symbole, ce sont les ciseaux", répète inlassablement Mohamed Rahmania, en mimant des ciseaux avec les doigts.
Le candidat du Parti tunisien pour la circonscription de la Manouba expose un programme qui se veut incisif:
"Parce que notre candidature est faite pour les gens qui veulent "couper" leur relation avec les anciens (...), parce qu'on veut purifier (en arabe "نطهر" qui signifie également circoncire) le ministère de l'intérieur, purifier (ou "circoncire) l'administration...", assène-t-il.
Euh...
Trac, timidité ou manque de préparation, ils sont nombreux à perdre leurs moyens quand il s'agit de passer à la télévision. Mehrez Zaer, candidat du parti "Al Ghad" (le lendemain) en a fait la malheureuse expérience.
"Nous avons un projet... un projet sur lequel vous voudriez... nous aider... euh... pour cela votez pour nous (...)", bégaie le jeune candidat à la fin de son discours.
Scotché
Droit sur sa chaise face caméra, un scotch sur la bouche, Farid Khdouma a choisi de mettre en scène les dangers qui guettent les Tunisiens s'ils venaient à élire les mauvaises personnes. "Vous vous étonnez peut-être du geste que je viens de faire en fermant ma bouche avec ce scotch", a-t-il dit en retirant son ruban adhésif.
"Le problème est que si vous ne faites pas les bons choix vous pourriez nous faire revenir à l'époque où nos bouches étaient fermées", soutient le candidat du mouvement Wafa pour la circonscription de Gafsa.
Farid Khdouma s'en prend ensuite aux députés élus en 2011. "Dès qu'ils sont partis à l'Assemblée au Bardo, ils ont retiré la puce qui vous reliait à eux et l'ont jetée, comme ils ont oublié leurs promesses", a-t-il assuré, avant de déchirer des feuilles en papier, symbolisant les projets des électeurs si ces derniers venaient à élire des candidats malhonnêtes.
Une manière de se faire remarquer au milieu de la monotonie des discours et du décor.
MC Adel
Pour les circonscriptions étrangères, on peut citer Adel Abid, tête de liste du "Mouvement du printemps arabe pour la réalisation de la souveraineté économique". Il a trois minutes pour convaincre et il ne compte pas en perdre une seule seconde, avec un débit de parole impressionnant... et le rythme dans la peau!
Sa performance a été une source d'inspiration pour "El Mixtape" qui propose une version remixée de son discours.
Bilingue
Sihème Badi, tête de liste de la circonscription France Nord, a choisi d'alterner les langues: la première partie du discours en français, la deuxième en arabe.
"Je m'appelle Sihem Badi", dit-elle dans un français hésitant et malgré une apparente préparation. L'ex ministre de la Femme évoque la "présidence 'pour' la République" et oublie en route quelques articles, déterminants ou négations, défendant "l'apprentissage de langue arabe", avant de conclure: "Oui Tunisiens, mais aussi en France".
Rien de très spectaculaire mais suffisant pour susciter les moqueries des internautes, friands des sorties médiatiques d'une ancienne ministre controversée et souvent critiquée.
Ben Toumia a trouvé une concurrente sérieuse! ! #CPR #TunElec
Sihem Badi - CPR - France 1 : http://t.co/PfGt6N1YtD
— Amine (@Amine2585) 6 Octobre 2014
"Je suis comme vous. J'ai vécu en France plusieurs années. J'y ai vécu sans papiers, j'y ai vais vécu avec mes papiers, j'y ai vécu étudiante et j'y ai vécu médecin...", a ensuite expliqué Sihem Badi en arabe, moins hésitante.
Le conteur
Mohamed Ghanem, candidat d'Afek Tounes en France, a préféré se démarquer en racontant une histoire, utilisant une technique du storytelling. Il détaille donc les péripéties (réelles ou imaginaires) d'un voyage entre la France et la Tunisie.
A chacune des étapes de son périple, un point du programme d'Afek Tounes est mis en avant, sur des problématiques pouvant concerner directement les Tunisiens vivant en France.
C'est ainsi qu'il raconte sa rencontre dans l'avion avec "Salah", dont le père est décédé. Salah a dû débourser 800€ pour acheter son billet d'avion et assister aux funérailles de son père, développe le candidat. "Je lui ai dit: 'tu sais quoi? Que penserais-tu si on ouvrait le secteur aérien à la concurrence pour que le billet d'avion soit moins chers (...) mais je ne pouvais pas lui parler du programme d'Afek Tounes alors que son père était mort", explique M. Ghanem.
1.300 listes composées de 13.000 candidats réparties sur 33 circonscriptions (27 en Tunisie et 6 à l'étranger) sont en lice pour les 217 sièges du futur Parlement tunisien qui sera élu le 26 octobre prochain, mais pour l'instant, les petites vidéos des candidats font le bonheur des internautes!
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