Du 13 au 19 octobre, c'est la Semaine du goût, organisée par les ministères de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt; de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Pas n'importe laquelle, puisqu'il s'agit de la 25ème édition de cette semaine qui promeut l'éducation au goût.
Le goût est loin d'être l'apanage des grands et des amateurs de fine gastronomie, et la Semaine du goût l'a bien compris. Elle s'est en effet toujours intéressée de près à l'alimentation des plus petits, allant jusqu'à lancer, l'an dernier, une mention "Approuvée par les enfants" sur les aliments préférés choisis par nos têtes blondes. Cette année encore, la Semaine du goût propose des "leçons de goût", spécialement faites pour éveiller les papilles des enfants. Mais au fait, comment se forme le goût chez eux?
Plusieurs éléments sont à prendre en compte pour comprendre comment se forme le goût chez un enfant. En 2012, une étude financée par, entre autres l'INRA, l'Inserm, le CNRS, s'est penchée sur la question et a mis en avant plusieurs facteurs influençant le développement du goût chez l'enfant. Mais avant, il faut savoir que les nourrissons sont d'abord exposés à la saveur sucrée (le lait maternel ou infantile l'est un peu). Puis, à partir de 6 mois, les parents commencent à introduire de nouvelles saveurs dans leur alimentation, mais le salé n'arrive que tardivement. Quant aux saveurs amères et "umami" (saveur du glutamate de sodium, présente dans les tomates, le parmesan), elles sont très peu exposées aux enfants.
Interrogé par Le HuffPost pour un précédent article sur le goût, Nicolas Darcel, maître de conférence en nutrition à AgroParisTech, enseignant en neurosciences du comportement alimentaire, nous expliquait qu'on pouvait développer tardivement un goût pour des saveurs rejetées pendant l'enfance, telles que l'amer. L'une des raisons: "Notre système gustatif se transforme. Selon moi cette évolution permet de diversifier son alimentation", expliquait-il. Du point de vue de l'évolution, notre corps a tout intérêt à apprendre à aimer des aliments divers. Il y a donc fort à parier qu'on peut se mettre à aimer des aliments qu'on détestait quand on était enfant.
Mais, (il faut bien qu'il y ait un mais) ce n'est pas si simple que ça. Dans une tribune sur Le Plus du Nouvel Observateur, il soulignait que "nous naissons tous avec des préférences alimentaires quasi 'innées' qui orientent nos choix vers des aliments gras et sucrés. Ces préférences sont déterminées par nos gênes, et cela pour une bonne raison: elles nous procurent l’énergie dont nous avons besoin." Par la suite, pour apprendre à aimer un aliment, d'autres facteurs entrent en compte. En dehors de ceux précisés plus haut, Nicolas Darcel pointe du doigt l'habitude: "Si l’on s’habitue à manger tel type d’aliment, on aura envie d’en consommer plus souvent et on y prendra certainement goût [...] Pour influencer nos goûts, il faut réapprendre à aimer les aliments de bonne qualité nutritionnelle en s’exposant à ces produits plus souvent."
"L'astuce, c'est de ne pas avoir d'astuces", expliquait sur Le HuffPost Patrick Tounian, chef du service nutrition pédiatrique de l'hôpital Armand Trousseau à Paris:
Pour lui, la clé pour réussir à faire manger ses enfants, c'est tout simplement de les laisser prendre du plaisir.
Les goûts alimentaires des jeunes enfants sont génétiques. "On aime tout de suite le gras et le sucré car ce sont des saveurs qui aident le jeune humain à grandir. Mais on rejette l'amer, car ce goût est souvent associé à des aliments toxiques ou pas propices à la consommation", expliquait Nicolas Darcel.
Découvrez ci-dessous des lauréats de la mention "Approuvé par les enfants", lancée par la Semaine du goût.
Le goût est loin d'être l'apanage des grands et des amateurs de fine gastronomie, et la Semaine du goût l'a bien compris. Elle s'est en effet toujours intéressée de près à l'alimentation des plus petits, allant jusqu'à lancer, l'an dernier, une mention "Approuvée par les enfants" sur les aliments préférés choisis par nos têtes blondes. Cette année encore, la Semaine du goût propose des "leçons de goût", spécialement faites pour éveiller les papilles des enfants. Mais au fait, comment se forme le goût chez eux?
Quels facteurs influencent le goût chez l'enfant?
Plusieurs éléments sont à prendre en compte pour comprendre comment se forme le goût chez un enfant. En 2012, une étude financée par, entre autres l'INRA, l'Inserm, le CNRS, s'est penchée sur la question et a mis en avant plusieurs facteurs influençant le développement du goût chez l'enfant. Mais avant, il faut savoir que les nourrissons sont d'abord exposés à la saveur sucrée (le lait maternel ou infantile l'est un peu). Puis, à partir de 6 mois, les parents commencent à introduire de nouvelles saveurs dans leur alimentation, mais le salé n'arrive que tardivement. Quant aux saveurs amères et "umami" (saveur du glutamate de sodium, présente dans les tomates, le parmesan), elles sont très peu exposées aux enfants.
- L'exposition néonatale: L'étude montre qu'un "allaitement maternel exclusif plus long favorise l'appréciation de la boisson de saveur umami par rapport à l'eau à l'âge de 6 mois. Puisque le lait maternel est beaucoup plus riche en glutamate que les laits infantiles, les nourrissons allaités plus longtemps seraient plus exposés à la saveur umami et développeraient ainsi une préférence pour cette saveur".
- L'exposition aux aliments dès la période de diversification alimentaire: il semble que plus les enfants aient été mis face à une diversité d'aliments, plus ils étaient susceptibles de les aimer, et plus, par la suite, ils continuaient à les aimer. Exemple avec les légumes: "les enfants qui appréciaient le plus les légumes au début de la diversification alimentaire étaient aussi ceux qui les appréciaient le plus aux âges ultérieurs jusqu'à 24 mois. Au début de la diversification, l'appréciation des légumes était positivement liée à la variété de légumes introduits
- L'éducation, le contexte familial: les chercheurs voulaient savoir si les pratiques éducatives en termes d'alimentation pouvaient être liées à ce que l'enfant aime ou n'aime pas. Et en effet, ils ont pu constater que les comportements des parents ont un impact. Par exemple, les parents qui cuisinent en fonction des préférences de leur enfant ou qui le force à finir quand il n'aime pas un plat, sont plus susceptibles de se retrouver avec un enfant difficile, qui aime moins d'aliments que les autres.
Est-ce que tout se joue pendant l'enfance?
Interrogé par Le HuffPost pour un précédent article sur le goût, Nicolas Darcel, maître de conférence en nutrition à AgroParisTech, enseignant en neurosciences du comportement alimentaire, nous expliquait qu'on pouvait développer tardivement un goût pour des saveurs rejetées pendant l'enfance, telles que l'amer. L'une des raisons: "Notre système gustatif se transforme. Selon moi cette évolution permet de diversifier son alimentation", expliquait-il. Du point de vue de l'évolution, notre corps a tout intérêt à apprendre à aimer des aliments divers. Il y a donc fort à parier qu'on peut se mettre à aimer des aliments qu'on détestait quand on était enfant.
Mais, (il faut bien qu'il y ait un mais) ce n'est pas si simple que ça. Dans une tribune sur Le Plus du Nouvel Observateur, il soulignait que "nous naissons tous avec des préférences alimentaires quasi 'innées' qui orientent nos choix vers des aliments gras et sucrés. Ces préférences sont déterminées par nos gênes, et cela pour une bonne raison: elles nous procurent l’énergie dont nous avons besoin." Par la suite, pour apprendre à aimer un aliment, d'autres facteurs entrent en compte. En dehors de ceux précisés plus haut, Nicolas Darcel pointe du doigt l'habitude: "Si l’on s’habitue à manger tel type d’aliment, on aura envie d’en consommer plus souvent et on y prendra certainement goût [...] Pour influencer nos goûts, il faut réapprendre à aimer les aliments de bonne qualité nutritionnelle en s’exposant à ces produits plus souvent."
Comment influencer le goût des enfants?
"L'astuce, c'est de ne pas avoir d'astuces", expliquait sur Le HuffPost Patrick Tounian, chef du service nutrition pédiatrique de l'hôpital Armand Trousseau à Paris:
- Cacher des légumes dans d'autres ingrédients? "Cela ne sert à rien: les enfants ne seront pas habitués à en manger."
- Punir ses enfants lorsque, après une heure de dispute à table, l'assiette est toujours pleine? "La punition ne peut aboutir qu'à des aversions ou des troubles du comportement."
- Brandir l'argument de la bonne santé ou celui du risque d'obésité? Inutile. "Avant 8 ans, inculquer ce genre de notions à un enfant est inefficace. A cet âge-là, l'enfant répète ce qu'on lui dit mais ne retient pas." Et après 8 ans arrivera très vite la période de l'adolescence, lors de laquelle les conseils leur passeront par-dessus la tête.
Pour lui, la clé pour réussir à faire manger ses enfants, c'est tout simplement de les laisser prendre du plaisir.
Qu'aiment donc les enfants?
Les goûts alimentaires des jeunes enfants sont génétiques. "On aime tout de suite le gras et le sucré car ce sont des saveurs qui aident le jeune humain à grandir. Mais on rejette l'amer, car ce goût est souvent associé à des aliments toxiques ou pas propices à la consommation", expliquait Nicolas Darcel.
Découvrez ci-dessous des lauréats de la mention "Approuvé par les enfants", lancée par la Semaine du goût.
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