Malgré les efforts louables de la Fédération Tunisienne de Bodybuilding et de Fitness (FTBF) et son souci de former une élite de bodybuilders à même de concurrencer les maîtres du jeu à l'échelle arabe (il faut avouer qu'on est encore loin du niveau mondial), à savoir les Egyptiens qui accaparaient le podium depuis les années quatre-vingt et jusqu'à aujourd'hui, beaucoup de cloisons et de difficultés restent à surmonter dans ce domaine sportif.
Les difficultés
Il y a tout d'abord le problème de l'affiliation des salles de musculation à la Fédération nationale. En effet, la plupart des propriétaires (généralement des profs de sport) n'accordent aucune importance à ce point et affichent souvent une attitude nonchalante quant au piètre niveau du bodybuilding en Tunisie et à l'absence quasi-totale du drapeau tunisien dans les compétitions internationales.
En fait, la responsabilité incombe partiellement au ministère de la Jeunesse et des Sports puisque c'est à lui et à lui seul que revient la décision d'imposer une loi contraignante relative à l'obligation de l'affiliation. Il est inconcevable que des jeunes passionnés par ce sport et désireux de tenter leur chance au championnat national (annuel) ou à d'autres manifestations sportives se voient interdits d'y participer parce qu'ils ne sont pas "affiliés" à la FTBF.
Il est indispensable également de soumettre toutes les salles de musculation ou les gymnases (anciennes ou nouvelles) à un régime de contrôle rigoureux, surtout en ce qui concerne les garanties d'hygiène et de sécurité ainsi que l'état des appareils. Malheureusement, il existe en Tunisie des salles de sport low-cost dont les équipements datent des années quatre-vingt! Mais peut-on aujourd'hui "sculpter" de vrais champions avec l'esprit et le matériel du old-school?
J'estime que les entraîneurs eux-mêmes devraient suivre régulièrement des cycles de formation afin d'actualiser leurs acquis et d'apporter la plus-value recherchée. Ils devraient être capables d'éclairer les jeunes athlètes sur les modalités idéales d'entraînement, de prise de masse, de diète (de sèche) et même de repos. Ils devraient avoir aussi une certaine idée sur les compléments alimentaires indispensables (les produits recommandés et disponibles sur le marché) pour obtenir les résultats souhaités.
Le "tan" boudé par les médias
Le premier pas vers la réussite commence par la vulgarisation du jargon de bodybuilding. Sur 100 Tunisiens, combien de personnes connaissent le mot "tan" ou la différence entre le fitness et le bodybuilding?
Ces jeunes adolescents qui rêvent de devenir un jour les Ronnie Coleman de la Tunisie sont-ils conscients, par exemple, de l'importance de l'échauffement dans la pratique du culturisme? Connaissent-ils les noms scientifiques des parties ou des muscles qu'ils veulent développer?
Les médias doivent assumer dans ce même contexte leur part de responsabilité, en ce sens qu'ils ont toujours marginalisé les sports individuels au profit des sports collectifs, entre autres le foot et le handball. Ainsi, la couverture médiatique du championnat et de la coupe de la Tunisie ou de toute autre compétition nationale est souvent quasiment absente. Nos bodybuilders tels que Sadok Ayassi, Ayoub Zaroui, Moussa Dridi, Hichem Dridi et Hamza Métoui ne méritent-ils pas un petit mot de remerciements et d'encouragement? La production d'un programme sportif (hebdomadaire) de dix ou de quinze minutes consacré exclusivement au bodybuilding (comment développer tel ou tel muscle, quelques conseils pratiques, entretien avec des bodybuilders professionnels ou amateurs, etc) est-il à ce point difficile?
Une autre difficulté non moins importante se rapporte à l'inexistence de sponsors tunisiens intéressés par la sculpture des corps. Signalons à cet égard que le développement de ce sport en Egypte et son ascension au niveau mondial sont partiellement tributaires du soutien financier des hommes d'affaires. En Tunisie, les compléments alimentaires de bonne qualité (importés de l'UE ou des Etats Unis) sont généralement très chers, ce qui accule parfois nos jeunes lionceaux à renoncer à leurs rêves et à se retirer silencieusement de l'arène.
En réalité, même en l'absence de sponsors, c'est au ministère d'agir et de les assister dans la mesure du possible, en se chargeant par exemple des frais de voyage et de séjour à l'extérieur. Au Koweit, le fameux Oxygen Gym a réussi à "chasser" beaucoup de bodybuilders égyptiens et marocains en acceptant de les parrainer. Il les a confiés aux meilleurs entraîneurs mondiaux, à l'instar de Dennis James et Jamal Elmadawi. Résultat? Des victoires écrasantes aux Mr Olympia Amateur 2012 et 2013 et une présence remarquable à Mr Olympia Professionnel.
Par ailleurs, deux autres éléments contribueraient à améliorer le niveau de nos athlètes: la multiplication des stages à l'étranger (notamment en Lybie, en Egypte et au Maroc où ils côtoieraient des bodybuilders professionnels et expérimentés) et des compétitions régionales et nationales avec des prix et des cadeaux motivants (des chèques, des suppléments alimentaires, des abonnements à des magazines de bodybuilding tel que Flex Magazine, etc).
L'on ne peut que souhaiter le succès et l'excellence à ces jeunes Hercules tunisiens qui ont l'amour de la Tunisie et du bodybuilding dans le sang.
Les Egyptiens en bref: Qui ne connaît pas le quinquagénaire toujours en forme Shahat Mabrouk? Ou encore Ahmad Hammouda, Jamal El Maadawi, Ahmed Wardany, Anwar Seif, et le bulldozer Mamdouh Essebay, surnommé Big Ramy, qui a décroché l'année dernière la première place au IFBB- NYP (International Federation of Body Builders-New-York Professional) et la 8ème à Mr Olympia? Rappelons aussi le plus jeune bodybuilder arabe, Mohamed Mamdouh bin Abdalla, 9 ans, ainsi que Moustafa Ismail, qui a battu en 2012 le record du plus gros biceps au monde: il est entré dans le Guiness Book Record avec des bras de 79 centimètres chacun.
Les difficultés
Il y a tout d'abord le problème de l'affiliation des salles de musculation à la Fédération nationale. En effet, la plupart des propriétaires (généralement des profs de sport) n'accordent aucune importance à ce point et affichent souvent une attitude nonchalante quant au piètre niveau du bodybuilding en Tunisie et à l'absence quasi-totale du drapeau tunisien dans les compétitions internationales.
En fait, la responsabilité incombe partiellement au ministère de la Jeunesse et des Sports puisque c'est à lui et à lui seul que revient la décision d'imposer une loi contraignante relative à l'obligation de l'affiliation. Il est inconcevable que des jeunes passionnés par ce sport et désireux de tenter leur chance au championnat national (annuel) ou à d'autres manifestations sportives se voient interdits d'y participer parce qu'ils ne sont pas "affiliés" à la FTBF.
Il est indispensable également de soumettre toutes les salles de musculation ou les gymnases (anciennes ou nouvelles) à un régime de contrôle rigoureux, surtout en ce qui concerne les garanties d'hygiène et de sécurité ainsi que l'état des appareils. Malheureusement, il existe en Tunisie des salles de sport low-cost dont les équipements datent des années quatre-vingt! Mais peut-on aujourd'hui "sculpter" de vrais champions avec l'esprit et le matériel du old-school?
J'estime que les entraîneurs eux-mêmes devraient suivre régulièrement des cycles de formation afin d'actualiser leurs acquis et d'apporter la plus-value recherchée. Ils devraient être capables d'éclairer les jeunes athlètes sur les modalités idéales d'entraînement, de prise de masse, de diète (de sèche) et même de repos. Ils devraient avoir aussi une certaine idée sur les compléments alimentaires indispensables (les produits recommandés et disponibles sur le marché) pour obtenir les résultats souhaités.
Le "tan" boudé par les médias
Le premier pas vers la réussite commence par la vulgarisation du jargon de bodybuilding. Sur 100 Tunisiens, combien de personnes connaissent le mot "tan" ou la différence entre le fitness et le bodybuilding?
Ces jeunes adolescents qui rêvent de devenir un jour les Ronnie Coleman de la Tunisie sont-ils conscients, par exemple, de l'importance de l'échauffement dans la pratique du culturisme? Connaissent-ils les noms scientifiques des parties ou des muscles qu'ils veulent développer?
Les médias doivent assumer dans ce même contexte leur part de responsabilité, en ce sens qu'ils ont toujours marginalisé les sports individuels au profit des sports collectifs, entre autres le foot et le handball. Ainsi, la couverture médiatique du championnat et de la coupe de la Tunisie ou de toute autre compétition nationale est souvent quasiment absente. Nos bodybuilders tels que Sadok Ayassi, Ayoub Zaroui, Moussa Dridi, Hichem Dridi et Hamza Métoui ne méritent-ils pas un petit mot de remerciements et d'encouragement? La production d'un programme sportif (hebdomadaire) de dix ou de quinze minutes consacré exclusivement au bodybuilding (comment développer tel ou tel muscle, quelques conseils pratiques, entretien avec des bodybuilders professionnels ou amateurs, etc) est-il à ce point difficile?
Une autre difficulté non moins importante se rapporte à l'inexistence de sponsors tunisiens intéressés par la sculpture des corps. Signalons à cet égard que le développement de ce sport en Egypte et son ascension au niveau mondial sont partiellement tributaires du soutien financier des hommes d'affaires. En Tunisie, les compléments alimentaires de bonne qualité (importés de l'UE ou des Etats Unis) sont généralement très chers, ce qui accule parfois nos jeunes lionceaux à renoncer à leurs rêves et à se retirer silencieusement de l'arène.
En réalité, même en l'absence de sponsors, c'est au ministère d'agir et de les assister dans la mesure du possible, en se chargeant par exemple des frais de voyage et de séjour à l'extérieur. Au Koweit, le fameux Oxygen Gym a réussi à "chasser" beaucoup de bodybuilders égyptiens et marocains en acceptant de les parrainer. Il les a confiés aux meilleurs entraîneurs mondiaux, à l'instar de Dennis James et Jamal Elmadawi. Résultat? Des victoires écrasantes aux Mr Olympia Amateur 2012 et 2013 et une présence remarquable à Mr Olympia Professionnel.
Par ailleurs, deux autres éléments contribueraient à améliorer le niveau de nos athlètes: la multiplication des stages à l'étranger (notamment en Lybie, en Egypte et au Maroc où ils côtoieraient des bodybuilders professionnels et expérimentés) et des compétitions régionales et nationales avec des prix et des cadeaux motivants (des chèques, des suppléments alimentaires, des abonnements à des magazines de bodybuilding tel que Flex Magazine, etc).
L'on ne peut que souhaiter le succès et l'excellence à ces jeunes Hercules tunisiens qui ont l'amour de la Tunisie et du bodybuilding dans le sang.
Calendrier: Sadok Ayassi s'apprête à participer à Alasar Alinawy bodybuilding aux Emirates. Le TBB sera présent également lors de la prochaine compétition (Tunisian Golden Cup) prévu le 19 Janvier 2014 à Tunis avec des invités d'honneur de renommée mondiale: le Belge Clarence Devis (5ème à NYP) et le Français Serge Dessel (Champion du Monde toutes Catégories NABBA 1996)
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