Mercredi 15 octobre 2014, un sit-in devant le ministère de l'intérieur a rassemblé plusieurs dizaines de personnes, à l'appel de 27 organisations de la société civile, pour dénoncer les actes de torture policière en Tunisie.
Des représentants d'associations et d'organisations de la société civile ainsi que des familles de personnes qui auraient été victimes de tortures policière se sont rassemblés devant le ministère de l'Intérieur, affichant des slogans tels que: "La torture est une atteinte à la dignité. La torture est un putsch contre la révolution" ou encore "La police torture et le ministère de l'intérieur dément".
Plusieurs manifestants brandissaient la photo de Mohamed Ali Snoussi, dont la mort suspecte a été dernièrement dénoncée par des ONG telles que Human Rights Watch et l'Organisation mondiale contre la torture (OMTC) :
"Nous appelons non seulement à ouvrir une enquête indépendante sur Mohamed Ali Snoussi mais aussi sur toutes les victimes de la torture policière et pénitentiaire. Notre but est de dire que la torture policière persiste encore, quatre ans après la révolution. Disons que la cas de Snoussi est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", indique Hind Khechine, membre de l'OMTC, au HuffPost Maghreb.
La persistance de la torture serait essentiellement due au fait que les policiers qui commettent ces crimes échappent à la punition. Selon Radhia Nasraoui, présidente de l'Organisation tunisienne contre la torture (OCTT), il y a une impunité des policiers qui pratiquent la torture. L'affaire Mohamed Ali Snoussi en est une preuve:
Alors que des témoins auraient identifié les policiers qui ont tabassé et dénudé Mohamed Ali Snoussi, "le procureur de la République a ouvert une enquête contre X", a déploré Halim Meddeb, conseiller juridique pour l'OMCT. " Or nous savons qui a effectué l'arrestation, d'après des témoins: la police judiciaire de Sijoumi et la brigade de la cité Hélal".
Radhia Nasraoui a également mis en doute la véracité du rapport du médecin légiste qui avait innocenté la police. Ce rapport rendu public par le ministère de l'Intérieur indiquait le décès était dû à "un syndrome septique systémique avec des abcès pulmonaires" et non à des actes de torture.
Abdessatar Ben Moussa, président de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH), conscient de ce problème, recommande dans ce cadre "une Instance indépendante qui surveillerait les rapports des médecins légistes et traiterait avec transparence les soupçons de morts sous torture".
Les cas de torture depuis la révolution ont augmenté, selon des observations de plusieurs organisations de la société civile. L'OTCT a enregistré environ 400 cas de torture dans les quatre dernières années.
Le rassemblement de 27 organisations de la société civile pour la défense des droits de l'homme venant de toutes les tendances politiques, est une première: "C'est un acte qui annonce un bel avenir pour le combat contre la torture en Tunisie", a conclu Halim Meddeb.
Des représentants d'associations et d'organisations de la société civile ainsi que des familles de personnes qui auraient été victimes de tortures policière se sont rassemblés devant le ministère de l'Intérieur, affichant des slogans tels que: "La torture est une atteinte à la dignité. La torture est un putsch contre la révolution" ou encore "La police torture et le ministère de l'intérieur dément".
Plusieurs manifestants brandissaient la photo de Mohamed Ali Snoussi, dont la mort suspecte a été dernièrement dénoncée par des ONG telles que Human Rights Watch et l'Organisation mondiale contre la torture (OMTC) :
"Nous appelons non seulement à ouvrir une enquête indépendante sur Mohamed Ali Snoussi mais aussi sur toutes les victimes de la torture policière et pénitentiaire. Notre but est de dire que la torture policière persiste encore, quatre ans après la révolution. Disons que la cas de Snoussi est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", indique Hind Khechine, membre de l'OMTC, au HuffPost Maghreb.
La persistance de la torture serait essentiellement due au fait que les policiers qui commettent ces crimes échappent à la punition. Selon Radhia Nasraoui, présidente de l'Organisation tunisienne contre la torture (OCTT), il y a une impunité des policiers qui pratiquent la torture. L'affaire Mohamed Ali Snoussi en est une preuve:
"Même si la mort de Mohamed Ali Snoussi n'était pas due aux actes de torture, comme nous le dit le ministère de l'Intérieur, il existe plusieurs témoignages concordants qui assurent que Snoussi a été sauvagement tabassé et dénudé par la police lorsqu'il a été arrêté dans la région de Mellassine (...) D'autre part, j'ai vu des mes yeux des traces de violence sur des endroits sensibles de son cadavre".
Alors que des témoins auraient identifié les policiers qui ont tabassé et dénudé Mohamed Ali Snoussi, "le procureur de la République a ouvert une enquête contre X", a déploré Halim Meddeb, conseiller juridique pour l'OMCT. " Or nous savons qui a effectué l'arrestation, d'après des témoins: la police judiciaire de Sijoumi et la brigade de la cité Hélal".
Radhia Nasraoui a également mis en doute la véracité du rapport du médecin légiste qui avait innocenté la police. Ce rapport rendu public par le ministère de l'Intérieur indiquait le décès était dû à "un syndrome septique systémique avec des abcès pulmonaires" et non à des actes de torture.
"Le rapport du médecin légiste n'est pas le Saint Coran. Il peut y avoir des fautes et aussi des falsifications. Je n'ai pas confiance, des médecins légistes livraient des rapports falsifiés sous Ben Ali et exercent encore aujourd'hui", affirme-t-elle
Abdessatar Ben Moussa, président de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH), conscient de ce problème, recommande dans ce cadre "une Instance indépendante qui surveillerait les rapports des médecins légistes et traiterait avec transparence les soupçons de morts sous torture".
Les cas de torture depuis la révolution ont augmenté, selon des observations de plusieurs organisations de la société civile. L'OTCT a enregistré environ 400 cas de torture dans les quatre dernières années.
Le rassemblement de 27 organisations de la société civile pour la défense des droits de l'homme venant de toutes les tendances politiques, est une première: "C'est un acte qui annonce un bel avenir pour le combat contre la torture en Tunisie", a conclu Halim Meddeb.
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