Aux abords des universités du Caire, les policiers anti-émeutes montent la garde et les blindés ne sont pas loin, prêts à réprimer tout rassemblement des islamistes dans les campus, derniers carrés de la contestation depuis que l'armée a destitué le président Mohamed Morsi en 2013.
Des mesures de sécurité exceptionnelles ont été adoptées dans 12 des principales universités du pays qui ont effectué leur rentrée il y a dix jours.
Après que l'armée a destitué et arrêté le 3 juillet 2013 le premier président élu démocratiquement en Egypte, l'islamiste Morsi, plus de 1.400 de ses partisans ont été tués dans des manifestations et plus de 15.000 emprisonnés. Des centaines ont été condamnés à mort ou à de très lourdes peines de prison.
Mais les étudiants sont les derniers à résister au pouvoir du président Abdel Fattah al-Sissi, l'ex-chef de l'armée tombeur de Morsi, dont le régime est jugé par les organisations internationales de défense des droits de l'Homme plus répressif que celui de Hosni Moubarak, chassé du pouvoir début 2011 par une révolte populaire.
Lors de la dernière année universitaire, les manifestations étaient quotidiennes, au cri de "Sissi assassin!".
Aujourd'hui, de hautes grilles de fer ont été installées autour de l'université du Caire et l'université d'Al-Azhar, prestigieuse institution sunnite. Des agents de sécurité privés vérifient l'identité des étudiants qui doivent passer par des détecteurs de métaux avant d'entrer dans ces véritables forteresses.
Arrêtés à leurs domiciles
"L'année dernière, on ne pouvait pas s'asseoir une minute. On s'attendait toujours à quelque chose", affirme l'un d'eux devant Al-Azhar, la voix couverte par les sirènes des voitures de police patrouillant à toute allure. Tandis que des policiers masqués, armés de matraques et de grenades lacrymogènes, circulent sur le campus.
Les universités ont également adopté de nouvelles mesures interdisant les activités partisanes et autorisant l'administration à expulser tout étudiant qu'elle juge fauteur de trouble.
Craintifs, des étudiants approchés par l'AFP à Al-Azhar refusent de parler, et ceux de l'université du Caire sont peu loquaces.
"C'était le désordre l'année dernière, il y avait du gaz lacrymogène dans l'université. Aujourd'hui, c'est plus sûr", lâche Noha Ezz al-Arab, en troisième année de littérature anglaise, qui attend son tour pour passer au détecteur de métaux.
Mais ces mesures n'ont pas empêché que quelques manifestations, cependant moins virulentes qu'en 2013, émaillent le jour de la rentrée, des étudiants saccageant plusieurs détecteurs de métaux selon le gouvernement.
Au moins 110 étudiants ont été arrêtés la semaine dernière, la plupart à leur domicile, selon plusieurs organisations des droits de l'Homme. Et Amnesty international a récemment dénoncé "la force excessive" utilisée par les policiers dans certains cas pour disperser les manifestations, indiquant que des dizaines d'étudiants avaient été blessés la semaine dernière à l'université d'Alexandrie (nord).
Mais les pro-Morsi ne veulent pas fléchir. "Nous nous attendions à ces mesures. Cela ne va pas affecter notre mouvement mais nous allons prendre plus de précautions", assure Youssef Salhen, porte-parole du groupe "Etudiants contre le coup d’État", l'un des principaux moteurs de la mobilisation pro-Morsi sur les campus.
"Ils sont en colère parce que leurs amis ont été expulsés de l'université, emprisonnés ou sont recherchés par les autorités. Ces étudiants vont continuer à manifester", prédit Ahmed Khalaf, membre du syndicat des étudiants de l'Université du Caire.
Des mesures de sécurité exceptionnelles ont été adoptées dans 12 des principales universités du pays qui ont effectué leur rentrée il y a dix jours.
Le pouvoir veut prévenir la répétition des manifestations qui avaient fait au moins 16 morts parmi les étudiants lors de la précédente année universitaire.
Après que l'armée a destitué et arrêté le 3 juillet 2013 le premier président élu démocratiquement en Egypte, l'islamiste Morsi, plus de 1.400 de ses partisans ont été tués dans des manifestations et plus de 15.000 emprisonnés. Des centaines ont été condamnés à mort ou à de très lourdes peines de prison.
Mais les étudiants sont les derniers à résister au pouvoir du président Abdel Fattah al-Sissi, l'ex-chef de l'armée tombeur de Morsi, dont le régime est jugé par les organisations internationales de défense des droits de l'Homme plus répressif que celui de Hosni Moubarak, chassé du pouvoir début 2011 par une révolte populaire.
Après avoir décimé ou emprisonné les Frères musulmans, la confrérie de M. Morsi, le nouveau pouvoir a fait taire le reste de l'opposition, laïque et de gauche, notamment les mouvements de la jeunesse révolutionnaire de 2011, en interdisant les manifestations.
Lors de la dernière année universitaire, les manifestations étaient quotidiennes, au cri de "Sissi assassin!".
Aujourd'hui, de hautes grilles de fer ont été installées autour de l'université du Caire et l'université d'Al-Azhar, prestigieuse institution sunnite. Des agents de sécurité privés vérifient l'identité des étudiants qui doivent passer par des détecteurs de métaux avant d'entrer dans ces véritables forteresses.
Arrêtés à leurs domiciles
"L'année dernière, on ne pouvait pas s'asseoir une minute. On s'attendait toujours à quelque chose", affirme l'un d'eux devant Al-Azhar, la voix couverte par les sirènes des voitures de police patrouillant à toute allure. Tandis que des policiers masqués, armés de matraques et de grenades lacrymogènes, circulent sur le campus.
Les universités ont également adopté de nouvelles mesures interdisant les activités partisanes et autorisant l'administration à expulser tout étudiant qu'elle juge fauteur de trouble.
Craintifs, des étudiants approchés par l'AFP à Al-Azhar refusent de parler, et ceux de l'université du Caire sont peu loquaces.
"C'était le désordre l'année dernière, il y avait du gaz lacrymogène dans l'université. Aujourd'hui, c'est plus sûr", lâche Noha Ezz al-Arab, en troisième année de littérature anglaise, qui attend son tour pour passer au détecteur de métaux.
"Ils doivent probablement croire que nous sommes des terroristes", ironise Hossam Khalid, qui vient d'être refoulé au prétexte que les locaux de sa faculté d'ingénierie se trouvent à l'extérieur du campus.
Mais ces mesures n'ont pas empêché que quelques manifestations, cependant moins virulentes qu'en 2013, émaillent le jour de la rentrée, des étudiants saccageant plusieurs détecteurs de métaux selon le gouvernement.
Au moins 110 étudiants ont été arrêtés la semaine dernière, la plupart à leur domicile, selon plusieurs organisations des droits de l'Homme. Et Amnesty international a récemment dénoncé "la force excessive" utilisée par les policiers dans certains cas pour disperser les manifestations, indiquant que des dizaines d'étudiants avaient été blessés la semaine dernière à l'université d'Alexandrie (nord).
Pour les responsables universitaires, les nouvelles mesures prouvent déjà leur efficacité. "Dès le premier jour, les agents de la sécurité ont découvert des armes blanches et des feux d'artifices" sur certains étudiants, se félicite le doyen de l'université du Caire, Gaber Nassar.
Mais les pro-Morsi ne veulent pas fléchir. "Nous nous attendions à ces mesures. Cela ne va pas affecter notre mouvement mais nous allons prendre plus de précautions", assure Youssef Salhen, porte-parole du groupe "Etudiants contre le coup d’État", l'un des principaux moteurs de la mobilisation pro-Morsi sur les campus.
"Ils sont en colère parce que leurs amis ont été expulsés de l'université, emprisonnés ou sont recherchés par les autorités. Ces étudiants vont continuer à manifester", prédit Ahmed Khalaf, membre du syndicat des étudiants de l'Université du Caire.
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