Le modèle de transition de la Tunisie vers la démocratie est l'alternative aux groupes extrémistes comme l'Etat islamique (EI), a jugé dans un entretien mercredi à l'AFP Rached Ghannouchi, président du parti islamiste Ennahdha.
"La réussite de l'expérience tunisienne est dans l'intérêt international, surtout dans la lutte contre l'extrémisme et la lutte contre Daech (l'un des acronymes arabes de l'EI) et ses semblables", a dit M. Ghannouchi, à quelques jours d'élections législatives dimanche pour lesquelles son parti est l'un des favoris selon des observateurs.
"Qui veut faire la guerre à l'extrémisme, qu'il lui fasse la guerre avec la modération, avec ce modèle tunisien qui réunit islam et laïcité, islam et démocratie, islam et liberté de la femme", a-t-il ajouté.
"L'un des meilleurs moyens de combattre le terrorisme, c'est de propager l'islam modéré parce que le terrorisme se base sur une explication extrémiste de l'islam. Et c'est pourquoi nous, Ennahdha, nous sommes les plus dangereux pour le terrorisme, parce que nous les combattons sur leur terrain", a-t-il affirmé, en assurant que "les tueries qu'ils commettent n'ont rien à voir avec le jihad. C'est du terrorisme et du crime".
Opposer islamistes et laïcs, c'est "augurer d'une guerre civile"
Face aux critiques, M. Ghannouchi a fermement défendu le bilan de son parti, qui s'est allié à deux formations séculières au sein d'une "troïka" au pouvoir pendant deux ans, jusqu'à janvier 2014.
"Nous avons préservé l'Etat (...) et nous avons empêché le pays d'aller vers le chaos ou le terrorisme", a-t-il affirmé.
"Et ça n'a pas été facile, nous avons fait des sacrifices. Nous avons même sacrifié le pouvoir pour la Tunisie et pour la démocratie", a-t-il ajouté en allusion au départ des islamistes du gouvernement dans le cadre d'un accord âprement négocié avec l'opposition pour sortir d'une grave crise politique, suite à l'assassinat de deux opposants de gauche.
"Nous avons réalisé le premier objectif de la révolution qui est la liberté. Nous n'avons pas réalisé de miracle économique (...) (mais) notre bilan économique est meilleur que (celui) de ceux avant nous et je peux dire meilleur" que celui des technocrates qui ont pris la relève de la troïka, a-t-il dit.
"Donnez-nous une autre chance pour réaliser le deuxième objectif de la révolution: le développement et la justice sociale", a-t-il lancé.
"Ce que nous avons appris de plus important, c'est le (...) consensus, le fait que la Tunisie ne peut être gouvernée par un seul parti", a-t-il soutenu.
Ennahdha propose donc la formation d'un gouvernement d'union nationale après les élections. Le parti, qui ne présente pas de candidat à la présidentielle du 23 novembre, n'a pas encore décidé qui il soutiendrait parmi les 27 aspirants à la magistrature suprême.
"La Tunisie, pour la réussite de son expérience démocratique naissante, a le plus grand besoin d'un gouvernement à large base, ni droite contre gauche, ni islamistes contre laïcs, mais de tout le monde", a-t-il dit, sans écarter d'alliance avec un nouvel arrivant sur la scène politique, Nidaa Tounes, dirigé par l'un des détracteurs les plus sévères des islamistes, l'ex Premier ministre Béji Caïd Essebsi.
Ce dernier ne cesse pourtant d'accuser Ennahdha d'être un parti "rétrograde" et anti-démocrate.
"Ne divisez pas la société tunisienne", a lancé M. Ghannouchi à son rival. Opposer "les islamistes aux laïcs, les musulmans aux mécréants, les modernistes aux rétrogrades", c'est vouloir cacher "les vrais problèmes", selon lui.
"C'est le discours (du président déchu) Ben Ali, en réalité (..). Retourner à ce discours, c'est augurer d'une guerre civile en vérité", a dénoncé M. Ghannouchi. "Je ne dis pas que M. Béji veut une guerre civile mais (...) (quand) on met en marche une machine à diviser, on ne peut plus la contrôler", a-t-il mis en garde.
La Tunisie organise dimanche des législatives et un mois plus tard une présidentielle, les premières depuis la révolution de 2011.
Depuis la révolte qui a contraint le président Zine El Abidine Ben Ali à la fuite il y a près de quatre ans, la Tunisie a connu une recrudescence d'attaques attribuées à la mouvance jihadiste. Plusieurs dizaines de militaires ont été tués et deux figures de l'opposition aux islamistes ont été assassinées.
"La réussite de l'expérience tunisienne est dans l'intérêt international, surtout dans la lutte contre l'extrémisme et la lutte contre Daech (l'un des acronymes arabes de l'EI) et ses semblables", a dit M. Ghannouchi, à quelques jours d'élections législatives dimanche pour lesquelles son parti est l'un des favoris selon des observateurs.
"Le modèle tunisien est l'alternative au modèle de Daech", a-t-il insisté, alors que ses principaux adversaires accusent Ennahdha de vouloir islamiser et non démocratiser l'Etat et la société.
"Qui veut faire la guerre à l'extrémisme, qu'il lui fasse la guerre avec la modération, avec ce modèle tunisien qui réunit islam et laïcité, islam et démocratie, islam et liberté de la femme", a-t-il ajouté.
"L'un des meilleurs moyens de combattre le terrorisme, c'est de propager l'islam modéré parce que le terrorisme se base sur une explication extrémiste de l'islam. Et c'est pourquoi nous, Ennahdha, nous sommes les plus dangereux pour le terrorisme, parce que nous les combattons sur leur terrain", a-t-il affirmé, en assurant que "les tueries qu'ils commettent n'ont rien à voir avec le jihad. C'est du terrorisme et du crime".
Opposer islamistes et laïcs, c'est "augurer d'une guerre civile"
Face aux critiques, M. Ghannouchi a fermement défendu le bilan de son parti, qui s'est allié à deux formations séculières au sein d'une "troïka" au pouvoir pendant deux ans, jusqu'à janvier 2014.
"Nous avons préservé l'Etat (...) et nous avons empêché le pays d'aller vers le chaos ou le terrorisme", a-t-il affirmé.
"Et ça n'a pas été facile, nous avons fait des sacrifices. Nous avons même sacrifié le pouvoir pour la Tunisie et pour la démocratie", a-t-il ajouté en allusion au départ des islamistes du gouvernement dans le cadre d'un accord âprement négocié avec l'opposition pour sortir d'une grave crise politique, suite à l'assassinat de deux opposants de gauche.
"Nous avons réalisé le premier objectif de la révolution qui est la liberté. Nous n'avons pas réalisé de miracle économique (...) (mais) notre bilan économique est meilleur que (celui) de ceux avant nous et je peux dire meilleur" que celui des technocrates qui ont pris la relève de la troïka, a-t-il dit.
"Donnez-nous une autre chance pour réaliser le deuxième objectif de la révolution: le développement et la justice sociale", a-t-il lancé.
"Ce que nous avons appris de plus important, c'est le (...) consensus, le fait que la Tunisie ne peut être gouvernée par un seul parti", a-t-il soutenu.
Ennahdha propose donc la formation d'un gouvernement d'union nationale après les élections. Le parti, qui ne présente pas de candidat à la présidentielle du 23 novembre, n'a pas encore décidé qui il soutiendrait parmi les 27 aspirants à la magistrature suprême.
LIRE AUSSI: Tunisie: Ennahdha ou la politique du consensus... même avec les figures de l'ancien régime
"La Tunisie, pour la réussite de son expérience démocratique naissante, a le plus grand besoin d'un gouvernement à large base, ni droite contre gauche, ni islamistes contre laïcs, mais de tout le monde", a-t-il dit, sans écarter d'alliance avec un nouvel arrivant sur la scène politique, Nidaa Tounes, dirigé par l'un des détracteurs les plus sévères des islamistes, l'ex Premier ministre Béji Caïd Essebsi.
Ce dernier ne cesse pourtant d'accuser Ennahdha d'être un parti "rétrograde" et anti-démocrate.
"Ne divisez pas la société tunisienne", a lancé M. Ghannouchi à son rival. Opposer "les islamistes aux laïcs, les musulmans aux mécréants, les modernistes aux rétrogrades", c'est vouloir cacher "les vrais problèmes", selon lui.
"C'est le discours (du président déchu) Ben Ali, en réalité (..). Retourner à ce discours, c'est augurer d'une guerre civile en vérité", a dénoncé M. Ghannouchi. "Je ne dis pas que M. Béji veut une guerre civile mais (...) (quand) on met en marche une machine à diviser, on ne peut plus la contrôler", a-t-il mis en garde.
La Tunisie organise dimanche des législatives et un mois plus tard une présidentielle, les premières depuis la révolution de 2011.
Depuis la révolte qui a contraint le président Zine El Abidine Ben Ali à la fuite il y a près de quatre ans, la Tunisie a connu une recrudescence d'attaques attribuées à la mouvance jihadiste. Plusieurs dizaines de militaires ont été tués et deux figures de l'opposition aux islamistes ont été assassinées.
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