Certains affrontements armés entre cellules jihadistes et forces de sécurité, seraient motivés par des considérations d'ordre économique et impliqueraient des réseaux du grand banditisme d'après une analyse sur terrain de l'ONG Crisis Group, basée à Bruxelles.
L'enquête complète celle publiée en 2013 et intitulée "La Tunisie des frontières: Jihad et contrebande". Se basant sur le travail d'une équipe d’analystes qui a recueilli des entretiens et des informations sur la situation sécuritaire tunisienne, Crisis Group y critique le traitement sécuritaire et médiatique du phénomène jihadiste:
Ses causes profondes seraient plutôt liées au grand banditisme.
Des habitants des frontières tuniso-algériennes affirment, en ce sens, que les assauts en question auraient pour but "de provoquer un afflux de forces sécuritaires dans la zone visée. Le vide créé libérerait ainsi des pistes de contrebande transfrontalières" où sont acheminés des produits tels la résine de cannabis ou les armes.
Le rapport ajoute que "d’après un ancien officier de l’armée, la finalité principale de certaines des actions violentes qualifiées de terroristes par les médias consisterait tout simplement à sécuriser le transport de produits de valeur".
Ainsi les trafiquants auraient des complices qui forceraient des barrages de police. Ils loueraient également des "terroristes" pour sécuriser les routes.
Le rapport ne nie pas l'existence d'une centaine de "militants" jihadistes retranchés dans les zones montagneuses et forestières de l’Ouest mais il ajoute:
Par ailleurs, à la frontière avec la Libye, le lien entre contrebande et jihad est aussi inextricable.
Dans la ville de Ben Guerdane, des conflits tribaux entre des contrebandiers provoquent une situation explosive où l'Etat est absent et où le jihadisme émerge.
Des réseaux de nouveaux affairistes, "opportunistes sur le plan des alliances", sont en train de contester le monopole historique du cartel de la tribu des Touazine de Ben Guerdane. Cette tribu collaborerait ponctuellement avec la police pour protéger ses intérêts. Les réseaux, pour la contrer, "affaiblissent sa capacité de signaler aux autorités le passage de jihadistes et de produits dangereux".
La frontière tuniso-algérienne a été le théâtre de plusieurs embuscades sanglantes contre l'armée et la garde nationale, depuis 2013, notamment dans le mont Châambi. Ces violences sont généralement attribuées par les autorités à des groupes jihadistes liés à Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
L'enquête complète celle publiée en 2013 et intitulée "La Tunisie des frontières: Jihad et contrebande". Se basant sur le travail d'une équipe d’analystes qui a recueilli des entretiens et des informations sur la situation sécuritaire tunisienne, Crisis Group y critique le traitement sécuritaire et médiatique du phénomène jihadiste:
'Le ministère de l’Intérieur, relayé par la plupart des médias, politise la question terroriste. Au lieu de contribuer à réduire efficacement ces violences frontalières, ce type de discours renforce plutôt le sentiment d'insécurité ambiant". Il encouragerait également d"une façon indirecte "le retour de la polarisation de la question de l’islam politique en alimentant la peur d’une éventuelle restriction des libertés publiques au nom de la sûreté de l’Etat".
Ses causes profondes seraient plutôt liées au grand banditisme.
En effet, des groupes "commenceraient à se professionnaliser, entre autre, en embauchant de jeunes plus ou moins proches des milieux de la petite délinquance pour régler les comptes avec des concurrents ou lancer l’assaut contre des militaires et gardes nationaux compromettant le trafic".
Des habitants des frontières tuniso-algériennes affirment, en ce sens, que les assauts en question auraient pour but "de provoquer un afflux de forces sécuritaires dans la zone visée. Le vide créé libérerait ainsi des pistes de contrebande transfrontalières" où sont acheminés des produits tels la résine de cannabis ou les armes.
Le rapport ajoute que "d’après un ancien officier de l’armée, la finalité principale de certaines des actions violentes qualifiées de terroristes par les médias consisterait tout simplement à sécuriser le transport de produits de valeur".
Ainsi les trafiquants auraient des complices qui forceraient des barrages de police. Ils loueraient également des "terroristes" pour sécuriser les routes.
Le rapport ne nie pas l'existence d'une centaine de "militants" jihadistes retranchés dans les zones montagneuses et forestières de l’Ouest mais il ajoute:
"Les candidats aux trafics lucratifs et aux actions brutales qui les accompagnent se chiffrent, eux, en dizaines de milliers aux frontières et dans les espaces périurbains des grandes villes. Le risque est donc que les réseaux de contrebande et les groupuscules jihadistes armés tissent une alliance durable, formant ainsi une seule et même entité belliqueuse".
Par ailleurs, à la frontière avec la Libye, le lien entre contrebande et jihad est aussi inextricable.
Dans la ville de Ben Guerdane, des conflits tribaux entre des contrebandiers provoquent une situation explosive où l'Etat est absent et où le jihadisme émerge.
Des réseaux de nouveaux affairistes, "opportunistes sur le plan des alliances", sont en train de contester le monopole historique du cartel de la tribu des Touazine de Ben Guerdane. Cette tribu collaborerait ponctuellement avec la police pour protéger ses intérêts. Les réseaux, pour la contrer, "affaiblissent sa capacité de signaler aux autorités le passage de jihadistes et de produits dangereux".
Crisis Group recommande à l'Etat tunisien de changer sa stratégie contre le terrorisme. En ce sens, il serait indispensable, entre autres, de décentraliser les institutions étatiques ou semi-étatiques, de soutenir des projets industriels et agricoles et d'étudier la création d’éventuels espaces de libre-échange. Ceci aurait pour but de regagner la confiance des habitants des frontières.
La frontière tuniso-algérienne a été le théâtre de plusieurs embuscades sanglantes contre l'armée et la garde nationale, depuis 2013, notamment dans le mont Châambi. Ces violences sont généralement attribuées par les autorités à des groupes jihadistes liés à Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
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